mardi 29 mai 2007 par Le Patriote

Booster le revenu du producteur et améliorer la qualité. Telles sont les motivations de l'ARCC (Autorité de régulation du café et du cacao), BCC (Bourse du café et du cacao), FRC (Fonds de régulation et de contrôle café-cacao), FDPCC (Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café et du cacao) et FGCCC (Fonds de garantie des coopératives café-cacao) qui ont décidé de mettre sur pied un nouveau cadre de la commercialisation intérieure du café et du cacao. A cet effet, ces structures ont, depuis la semaine dernière, entamé une tournée d'explication dans les grandes zones productrices de café et de cacao. San Pedro et Soubré ont accueilli, dès les lundi 21 et mardi 22 mai derniers, la première étape de cette campagne d'information. Avec pour objectifs, non seulement de présenter ce nouveau cadre de commercialisation, mais aussi de recueillir les préoccupations des producteurs face à l'avènement de ce nouveau mécanisme. Partout où ils sont passés, MM. Placide Zougrana (PCA de l'ARCC), Tapé Do (PCA de la BCC), Tanoh Kassi (DG de la BCC), Firmin Kouakou (DG du FRC), Jean-Claude Bayou (DG du FGCCC) ont expliqué que ce nouveau cadre de commercialisation intérieure s'appuie sur un dispositif infrastructurel (réseau de magasins), un ensemble de textes juridiques et/ou réglementaire et une plateforme de vente informatisée. Le concept du magasin général, se définissant comme un lieu physique d'échanges organisés de produits café et cacao entre les opérateurs de la filière. Un cadre juridique et institutionnel va même sous-tendre ce nouveau mécanisme dont la BCC, de par sa mission de régulation commerciale, est l'organe approprié pour assurer la coordination des activités des magasins généraux en liaison avec l'ensemble des structures de gestion de la filière. Le nouveau cadre de commercialisation
Les objectifs visés par ce nouveau cadre s'articulent autour de magasins généraux. Il s'agit de sécuriser et d'accroître le revenu du producteur, par le paiement du juste prix de ses produits ; améliorer la transparence des opérations et des transactions sur le marché intérieur ; améliorer la qualité du café et du cacao ; renforcer les capacités des coopératives en améliorant leurs performances ; sécuriser le financement des opérations et transactions liées à la commercialisation. Pour la délégation, les principes de ce mécanisme sont les magasins généraux par département café-cacao. Toute chose qui permettra de mettre l'accent sur le contrôle qualité des produits à l'entrée du magasin général, la traçabilité des produits. Toutes les zones étant dépourvues d'un magasin général au moins, ces magasins seront répertoriés en fonction de la capacité de production et des équipements. Ces magasins seront dotés d'équipements d'entreposage, de manutention et de pesage, d'équipements de laboratoires pour les analyses de la qualité, d'équipements de bureau incluant le mobilier et le matériel informatique. Tous les produits seront déposés dans le magasin général, ce qui consacrerait la disparition des pisteurs. Mieux, l'exportateur ne viendra plus acheter le cacao au bord du champ. Il n'y aura donc plus, selon les responsables des structures, des abus de position dominante. Tout va se faire dans la transparence et ce sera l'occasion de combattre l'anarchie. On veut créer des stations de cacao, car ce produit ne doit pas s'acheter n'importe comment. On passe désormais d'une situation d'anarchie à un marché organisé. L'on connaîtra la production de chaque région et les bénéfices reviendront aux producteurs de la région , a dit M. Bayou. Une fois le produit déposé, il sera proposé au plus offrant. Une avance sera octroyée au producteur dès la livraison de son produit. Et lorsque le produit est vendu, s'il a été fait au-delà de l'avance proposée au producteur, le reliquat de l'argent lui est remis. Le paiement intervient avant l'enlèvement du produit dans un délai de 24 heures. Quant à l'enlèvement, il se fait dans un délai de 72 heures, après adjudication. Le système de vente retenu est donc celui de la vente aux enchères. Le donneur d'ordre propose son produit à plusieurs acheteurs, afin d'obtenir le meilleur prix en cohérence avec le marché international. Ce sera surtout, contrairement aux précédentes années, un prix minimum et garanti et non un prix indicatif comme le système actuel. Les responsables de la filière ont assuré que ce nouveau mécanisme ne va nullement nécessiter de nouveaux prélèvements. Il sera financé à partir des ressources financières existantes de la filière. La délégation a révélé que pour la prochaine campagne, ce sont 55 magasins généraux dans 55 départements des zones de productions qui seront ouverts. Cependant, des magasins annexes ne sont pas à exclure pour un entreposage immédiat dans des villages. Nous avons décidé d'améliorer les conditions de vie des producteurs. Et cela passe par la qualité et le juste prix. Nous sommes prêts à gagner un challenge, celui d'un grand pan de la réforme. Ce système étant le premier acte de plusieurs pans qui aurait pu commencer depuis longtemps, mais la crise qui frappe la Côte d'Ivoire a retardé ce projet, a indiqué M. Zoungrana, PCA de l'ARCC qui a excusé l'absence du FDPCC à cette tournée du fait du problème relatif à l'instauration de l'administration provisoire. Soulignons que la tournée des structures de gestion prend fin le 2 juin prochain.

Jean Eric ADINGRA

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