mardi 29 mai 2007 par Fraternité Matin

Erigée en chef-lieu de sous-préfecture, en 2000, cette nouvelle circonscription a reçu
son premier administrateur civil samedi. Le Chef de l'état a, lui-même, présidé la cérémonie d'installation.

N'empoisonnez pas la vie à votre sous-préfet, a recommandé samedi le Président Laurent Gbagbo aux cadres et, par-delà eux, à toutes les populations de la nouvelle sous-préfecture de Yocoboué, dans le département de Divo, région du Sud-Bandama. C'était à l'occasion de l'installation officielle du premier sous-préfet de ladite localité en la personne de Guy Sérodé Florent Armel Honoré, âgé de 28 ans, célibataire sans enfants, avait tenu à préciser le ministre de l'Intérieur Désiré Tagro. Qui, en sa qualité de ministre de tutelle, présentait le jeune administrateur civil.
Dans son adresse aux populations, le Chef de l'Etat a expliqué que celui qu'il vient d'installer est un jeune homme qui peut se tromper. Il revient, dès lors, aux cadres et aux populations de l'aider dans sa mission de développement en l'épargnant des querelles futiles. Les scènes de ménage, les incompréhensions entre frères du même village, peuvent et doivent se régler chez le chef du village, a fait observer le Président de la République.
En sa qualité de substitut du Chef de l'Etat, le préfet comme le sous-préfet doit se consacrer aux grandes tâches de développement dans le prolongement de l'action gouvernementale. Et conformément à la politique de décentralisation et de déconcentration. Pour laisser le sous-préfet jouer pleinement et sereinement sa mission, il revient aux populations de se donner de bons élus et surtout un bon maire, a dit Laurent Gbagbo.
Voici votre sous-préfet. Facilitez-lui la tâche. Certains considèrent le sous-préfet comme un juge. Dès qu'ils ont une petite palabre avec leurs femmes ou dès que leurs enfants leur désobéissent, ils viennent voir le sous-préfet. Laissez le sous-préfet faire son travail d'administration. Réglez vos petits problèmes en famille ou chez le chef du village. Soutenez votre sous-préfet, a recommandé le Président Gbagbo. Il n'a pas manqué d'inviter les filles à laisser le jeune administrateur civil travailler. Je ne vous ai pas dit d'aller dormir dans son bureau. Peut-être même qu'il est fiancé vous ne le savez pas, a lancé Laurent Gbagbo sur fond d'humour. Avant de demander beaucoup plus sérieusement aux populations et aux cadres de ne pas empoisonner la vie du nouveau sous-préfet. Si vous voulez lui faciliter la tâche, dira-t-il, entendez-vous pour choisir un maire. Si vous avez un bon maire qui vous rassemble tous, vous verrez que le sous-préfet sera forcément bon. Et il jouera son rôle de représentant de l'Etat, d'arbitre dans tous les conflits.
Le Chef de l'Etat a tenu à expliquer pourquoi il a décidé d'aller lui-même installer le sous-préfet de Yocoboué. C'est à Yocoboué que j'ai vu Houphouet-Boigny pour la première fois en 1959. Et chaque fois que je viens ici, je me souviens de cela. Ensuite, Yocoboué a eu un passé glorieux qui lui vaut l'appellation d'ancienne métropole du Sud-Bandama avec le premier établissement secondaire de la région. Il était temps que Yocoboué se développe, a dit Laurent Gbagbo.
La cérémonie d'installation a enregistré la présence de nombreuses autorités politiques et administratives.


Vu et entendu

? Autorité, c'est autorité?, dirait l'autre. Il n'y pas de petite autorité et le DG de la RTI, Brou Amessan, l'a appris à ses dépens samedi à Yocoboué. Alors qu'il avait choisi de se mettre sous la même bâche que les journalistes reporters, le DG de la RTI s'est vu prié de rejoindre la loge officielle avec les autres autorités.
M. le DG, venez avec nous, lui a demandé poliment un membre du comité d'organisation de la cérémonie. Et face à l'hésitation et à la réticence de Brou Amessan, l'envoyé lui dira : M. le DG, qu'en souffre votre modestie. Venez avec nous, c'est le protocole de la présidence qui le demande. Là, il n'y avait plus qu'à s'exécuter et à rejoindre la bâche du Chef de l'Etat. Il est trop humble le Monsieur-là, a commenté quelqu'un. Et un autre de répondre à ce dernier : C'est sa foi chrétienne.

? Prévue pour démarrer à 11h 45, la cérémonie officielle a finalement commencé à 13h 40 soit environ 2 h de retard. La raison, c'est le Président qui la donnera lui-même : J'avais oublié que lorsqu'on est à la place que j'occupe aujourd'hui, on n'a plus de petit déplacement. Moi, je croyais venir me promener tranquillement, je somnolais dans la voiture lorsque, arrivé au corridor de Grand-Lahou, on me dit que la population est sortie nombreuse pour me saluer. Je vois les maires, les cadres, tout le monde était là () . Mais ce retard n'a, en rien, altéré la qualité de l'accueil.

? Au nombre des cadres présents à la cérémonie, il y avait l'ancien ministre sous Houphouet-Boigny, Gilles Laubouet, fils de Yocoboué. Apparemment affaibli par la maladie, il a tenu à être là pour saluer l'heureux événement qu'on appelle là-bas la réparation d'une injustice. Nous apprendrons plus tard que M. Laubouet ferait partie des militants du RDR qui veulent claquer la porte à leur parti.

Abel Doualy

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