mardi 29 mai 2007 par Fraternité Matin

Tout médicament peut être dangereux. Il ne reste un médicament que s'il est bien conservé et bien utilisé. C'est l'une des recommandations pressantes faites par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens de Côte d'Ivoire dans une déclaration lue hier par son président lors du lancement de la semaine de sensibilisation sur les dangers du marché illicite de médicaments en Afrique décidée en 2002 à Dakar par les organisations professionnelles pharmaceutiques africaines. Les pouvoirs publics et les pharmaciens sont également visés par cette déclaration. Aux premiers, elle recommande, entre autres, de s'engager contre toutes les sources illégales de dispensation du médicament qui représentent dans tous les cas un niveau d'insécurité inacceptable pour les patients et aux seconds de s'approvisionner auprès de sources fiables et respectant les bonnes pratiques de distribution.
Cette déclaration a été faite au cours d'une conférence de presse qui a eu pour cadre le siège du Conseil de l'Ordre aux Deux-Plateaux. Le président Parfait Kouassi a dit, à cette occasion, le ras-le-bol des pharmaciens devant l'ampleur que prend le phénomène des médicaments de la rue, sous le regard indifférent, voire complice des pouvoirs publics : Le phénomène prend des proportions chaque jour grandissantes, mais reste inexplicablement toléré. Nous ne pouvons plus l'accepter ! . L'Ordre des pharmaciens a décidé de dénoncer et alerter à la fois les autorités et les populations sur les dangers de ces médicaments, ce d'autant plus que, selon son président, il y a péril en la demeure. Certaines pathologies liées à la consommation de médicaments de mauvaise qualité progressent à un rythme important dans notre pays, fait-il savoir, citant en l'occurrence, l'insuffisance rénale, les atteintes cardiaques, les perforations intestinales, les hépatites et les résistances aux antibiotiques. Les capacités du SAMU, qui se trouvent aujourd'hui dépassées et la création, de plus en plus, de centres d'hémodialyse attestent, fera-t-il observer, de la progression des cas d'insuffisance rénale au sein de la population.
M. Parfait Kouassi qui n'a pas fait mystère de l'implication de certains pharmaciens dans ce commerce parallèle a souligné que ses conséquences sont également d'ordre économique et sécuritaire. L'Etat accuse des pertes fiscales estimées, dira-t-il, entre quatre et cinq millions de francs par an.
Au cours de cette semaine de sensibilisation, l'Ordre entend mener une campagne de communication sur différents supports qui seront visibles dans les officines de pharmacie mais aussi dans les rues et sur les véhicules et à travers des spots télévisés à partir du mois de juin.

E. Kodjo

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023