mardi 29 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

Le conseil national de l'ordre des pharmaciens a animé hier lundi à son siège sis aux II Plateaux, une conférence de presse pour marquer le lancement de la campagne nationale de sensibilisation contre les dangers liés à l'usage des médicaments de la rue en Côte d'Ivoire. Cette campagne s'inscrit dans le cadre de la journée internationale de la lutte contre les médicaments de la rue qui est célébrée le 28 mai de chaque année depuis 2002, en application des recommandations du forum pharmaceutique tenu à Dakar la même année. Dr Parfait Kouassi, président de l'ordre des pharmaciens de Côte d'Ivoire qui a animé la conférence de presse, a relevé les conséquences qu'entraînent les médicaments de la rue. Au plan sanitaire, il a fait remarquer "une augmentation importante de pathologies jusqu'alors anodines comme les insuffisances rénales, les perforations intestinales, les troubles cardiaques, les hépatites iatrogènes, directement liées à la consommation de médicaments de mauvaise qualité" a-t-il indiqué. A côté de ce fait, se développe également, a-t-il poursuivi, "un échec thérapeutique et un développement des phénomènes de résistance aux antibiotiques." De même qu'un "développement de la contrefaçon". Au plan sécuritaire, Dr Parfait Kouassi a indiqué que l'existence d'un marché de rue de médicaments offre un débouché aux voleurs et expose les officines de pharmacie aux gangsters. "En 2006, 20 officines ont été pillées pour des préjudices évalués à environ 100 millions de francs" a relevé le président de l'ordre des pharmaciens. Au plan économique, la pratique du marché de rue des médicaments ajoute Dr Parfait Kouassi, "crée un manque à gagner direct pour les pharmacies, évalué à environ 30 milliards de francs par an." Face à toute cette situation, l'ordre des pharmaciens par la voix de son président, a fait des recommandations. Aux pharmaciens, il est demandé "d'exiger la traçabilité des réapprovisionnements depuis le fabricant jusqu'aux pharmacies. De s'approvisionner auprès de sources fiables et de respecter les bonnes pratiques de distribution, etc.". Quant aux pouvoirs publics, l'ordre recommande de "renforcer la réglementation pharmaceutique, dans le sens d'une plus grande coercition." A ce niveau d'ailleurs, Dr Parfait Kouassi tout en refusant d'entrer dans les détails de l'Assemblée générale tenue la semaine dernière a dit que "l'ordre a saisi les pouvoirs publics pour que des sanctions soient prises contre des pharmaciens" impliqués dans ce commerce. L'ordre a donc pris l'engagement de mener auprès des patients et du grand public en général, des campagnes de sensibilisation sur les dangers des médicaments de la rue. Campagne qui tiennent en des affiches, des spots télé.
Paul Koffi

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