samedi 26 mai 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Pendant plusieurs jours, nous avons publié les réactions autour du thème d'Avril des débats de L'Intelligent d'Abidjan. En attendant de revenir présenter les réactions recueillies (publiées ou non) dans une édition spéciale, voici la dernière partie. Merci aux lecteurs et ivoiriens qui ont accepté de participer au débat.

Niantché Serges Les Ivoiriens ne sont plus prêts à suivre aveuglement? Je pense que l'opposition doit chercher à élaborer un programme de gouvernement cohérent pour rassurer les Ivoiriens. Car à ce stade de l'évolution de la situation politique, les populations ne sont plus prêtes à suivre un parti politique de façon aveugle. Il faut que l'opposition puisse montrer sa capacité à poser des actes concrets. La candidature unique est une technique électorale qui permettra aux membres du Rhdp d'avoir plus de 50% pour éviter le 2nd tour. Pour ce faire, ils doivent continuer la mobilisation de leurs troupes. A propos de l'après Gbagbo, je préfère une personnalité qui n'est pas affichée politiquement pour répondre aux aspirations de tous les Ivoiriens.

Kouadio Daniel, Militant Pdci L'opposition doit donner la culture politique aux militants? Vu tout ce qui s'est passé de 2000 à 2007 et vu le comportement du parti au pouvoir, les Ivoiriens peuvent faire un choix judicieux afin de ramener la Côte d'Ivoire sur les rails parce qu'on se rend compte aujourd'hui que le pays n'est pas gouverné. En ce sens que sur le plan économique, le pays va mal au niveau social. Les Ivoiriens n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins en matière d'emploi et sur le plan alimentaire. La scène politique se dégrade de plus en plus avec la Fesci, les milices et des militaires qui agissent impunément. Ce sont des signes qui prouvent que le Fpi, n'est pas apte à diriger le pays. Et pour conquérir le pouvoir, les patrons de l'opposition doivent descendre véritablement dans l'arène. Ils doivent se donner les moyens d'aller sur le terrain pour sensibiliser les militants tout en insistant sur leur formation politique. C'est très important parce que beaucoup de militants sont analphabètes. Il faut les éclairer et leur donner la culture politique. Je pense que l'opposition a joué son rôle car avant le déclenchement de la crise, elle a attiré l'attention du pouvoir sur les menaces qui planaient sur la Côte d'Ivoire. Nous avons parlé des convois de véhicules qui allaient vers le nord mais rien n'y fit. C'était comme si c'était le Fpi qui avait orchestré cette mascarade pour demeurer au pouvoir puisque étant minoritaire. Ils ont voulu s'éterniser et manipuler la machine électorale. A tel point qu'on demande s'ils veulent vraiment organiser les élections. Pour l'après Gbagbo, il faut un rassembleur doublé d'un économiste fin. Je ne citerai pas de nom mais je pense que le meilleur profil, c'est une personnalité qui rassemble.

Sylvestre Kpan L'opposition est à court d'arguments? Je pense qu'il sera difficile pour elle de remporter les élections. Les partis de l'opposition commencent même déjà à s'entre-déchirer. Ils ont tellement misé sur la prise des armes que ce sera vraiment difficile parce qu'une fois qu'on rentre dans ces considérations, le débat d'idées prend un coup. C'est comme un boulet qu'ils trainent. Mais, le problème c'est qu'avant cette crise, il n'y avait pratiquement pas d'opposition. Le problème dans ce pays, c'est qu'on n'a pas mis l'accent sur les débats d'idées, c'est-à-dire créer un cadre dans lequel les partis allaient s'exprimer de sorte à convaincre les populations. Ils ont plutôt tenu des discours dans lesquels chacun défendait sa chapelle sa ns tenir compte du bien être de la société civile et de la population ivoirienne. La classe politique ivoirienne a véritablement déçu. C'est pourquoi je pense que pour l'après Gbagbo, c'est Simone Gbagbo qui peut répondre aux attentes des Ivoiriens.

Propos recueillis par O.D

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