samedi 26 mai 2007 par Autre presse

EXTRAITS

Bruxelles, Belgique, le mercredi 23 mai 2007

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LE PRESIDENT ? ()

Le traité simplifié, c'est la seule solution possible. Il va de soi que ce traité simplifié, ne peut pas être une nouvelle constitution. Parce que la constitution, les Français ont dit non et d'autres ont dit non également. Mais il faut doter l'Europe d'institutions qui font consensus. Je pense notamment à la Présidence de l'Union. Il faut également que l'Europe puisse avancer. Je pense aux coopérations renforcées. Je pense à la majorité pour que certains domaines passent de l'unanimité à la majorité, notamment en ce qui concerne question de l'immigration. On en a souvent parlé, Monsieur le Président, ensemble de cette possibilité de faire avancer les choses. Et je vois avec beaucoup de joie, après avoir vu Mme MERKEL, qu'autour de cette idée de traité simplifié tout n'est pas résolu, mais on progresse.

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QUESTION - Une question pour chacun des présidents, M. le Président Barroso : vous avez parlé de la contribution du Président Sarkozy, en ce qui concerne la réforme institutionnelle, pourriez-vous nous dire ce que vous attendez du nouveau Président français pour d'autres questions importantes pour l'Europe comme le changement climatique, la lutte contre la pauvreté, également un accord en matière de commerce mondial ? Une question pour M. Sarkozy, Président de la France : il y a un mois, la France avec les autres membres de l'Union Européenne a promis de continuer à réduire le déficit budgétaire. Toutefois, aujourd'hui, votre ministre du budget a dit que ce n'était pas une priorité immédiate pour la France, pourriez-vous nous dire si la France est en train de faire machine arrière par rapport à la promesse faite il y a un mois, à l'Ecofin Official et aussi pourquoi faites-vous cela à Bercy ?

MONSIEUR BARROSO - Si je peux commencer. Sur les questions concrètes que vous m'avez posées, ce que j'attends du Président de la République Française. Je tiens à saluer le fait que le Président Sarkozy ait placé au c?ur de ses priorités la lutte contre le changement climatique dont la constitution même du nouveau Gouvernement, témoigne. J'ai entendu le Président Sarkozy dire que ce serait la première priorité de ce siècle. Nous aurons très prochainement l'occasion au Sommet du G8 à Heilligendam en Allemagne de voir si nos autres partenaires, les États-unis et d'autres, peuvent se joindre à l'Europe dans cette politique d'ambition : la lutte contre le réchauffement climatique, la lutte pour le développement durable. J'attends vraiment une nouvelle impulsion pour ce dossier. La deuxième question était l'aide à l'Afrique. Vous savez à quel point c'est un sujet qui m'est cher et là c'est la politique traditionnelle de la France et donc j'attends bien sûr du Président Sarkozy cet engagement pour l'aide au développement, notamment pour l'Afrique qui doit être le premier destinataire de notre aide au développement. Nous disons que c'est notre projet emblématique en termes d'aide au développement. Et j'attends, bien sûr, l'enthousiasme du Président Sarkozy dans ce domaine. Sur la question des négociations commerciales multilatérales, je connais les préoccupations qui existent en France notamment pour l'agriculture. J'espère que ces préoccupations ne mettront pas en cause une solution dans les négociations commerciales. Nous devons et nous sommes en train de négocier dans le respect du mandat que la Commission a reçu du Conseil Européen en matière agricole dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune décidée à l'unanimité. En même temps il est très important d'expliquer à nos concitoyens que l'Europe ne peut pas se fermer, que l'Europe est le premier exportateur au monde et le deuxième importateur au monde et que, bien sûr, pour exporter il faut aussi importer et laisser l'Europe s'enfermer serait mauvais pour notre économie, pour nos travailleurs, pour tous nos secteurs économiques, pour la France. Je peux le dire parce que la France est un des grands exportateurs mondiaux. Donc nous avons aussi besoin d'un accord commercial en termes d'exportation de biens, de services : il faut un accord équilibré et surtout maintenant il faut que chacun fasse un peu plus d'efforts. Nous avons dit au Président Bush qu'il était nécessaire que les Américains fassent un peu plus d'efforts en matière de subventions agricoles pour qu'on puisse avoir une conclusion dans les négociations de droit. Mais finalement, ce que j'attends du Président de la République puisque vous me l'avez demandé, et je le dis devant lui, c'est surtout une chose qui va au-delà de tout ça, c'est son enthousiasme, son énergie, son volontarisme, ce plaisir de la politique qu'il a et que vous avez constaté aujourd'hui. Je suis sûr qu'il va le mettre au service de la France. Mais je souhaite qu'il le mette aussi au service de l'Europe. Nous avons besoin de cela en Europe, nous avons besoin de leader au niveau national qui puisse mettre tout son enthousiasme et cette énergie au service d'une Europe avec une ambition politique. C'est cela que j'attends du Président Sarkozy. Et bien sûr j'attends surtout la modernisation de la France, car une France plus moderne, une France avec la confiance, cela renforce énormément l'auto confiance de l'Europe. Nous avons besoin de cela en Europe si nous voulons avoir une attitude sans peur de la mondialisation mais en étant plutôt préparés à faire face à celle-ci avec nos valeurs et dans la défense de nos intérêts.

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QUESTION - La question parce que la réponse précédente devait venir du Président Barroso. La question pour vous était sur les coopérations renforcées, préférez-vous une Europe à deux vitesses à la place d'une Europe sans ambition ?

LE PRESIDENT - Vous avez une façon formidable de poser les questions. Ecoutez, Madame, disons les choses comme elles sont. A ma connaissance, - parlons sous le contrôle du Président Barroso. - Combien y a-t-il de coopérations renforcées ? Zéro, Madame. Peut être que le système actuel n'est pas le plus pertinent : il n'y en a pas une seule, Madame. Enfin on pourrait considérer, sauf à considérer que l'Eurogroupe, c'est une coopération, mais enfin, ça ne fait pas partie de cette capacité, donc ça ne va pas. La position que je défendrai dans le traité simplifié est la suivante : je voudrais défendre la règle de l'unanimité au titre du traité, au titre du compromis de Luxembourg de 1962, c'est-à-dire que nul pays ne doit pouvoir se voir imposer quelque chose qui remettrait en cause un intérêt fondamental. Mais en revanche, lui-même l'unanimité qui consiste en ce que celui qui ne veut pas avancer puisse empêcher les autres d'avancer, ça je ne peux pas comprendre. Nous avons par exemple besoin urgemment d'une politique de l'immigration commune. Je ne mets en cause personne, mais enfin on a fait Schengen et on se retrouve avec des pays qui régularisent et d'autres qui ne régularisent pas. Je parle des régularisations globales : quel est le sens ? Quand les Espagnols régularisent, c'est leur droit, je vous rappelle que quelqu'un qui a le droit de résider en Espagne a immédiatement le droit d'être dans l'espace Schengen. Nous avons besoin d'une politique de l'immigration commune, pourquoi y en a-t-il pas ? Parce que c'est la règle de l'unanimité. Il y a toujours un pays qui bloque. Donc ma réponse est très claire : je préfère une Europe qui avance par le biais des coopérations renforcées, parce que je me méfie des cercles, parce qu'il y a en toujours qui pensent qu'ils sont en première division, d'autres en deuxième division avec ça on ne fait rien du tout. Mais une Europe qui avance par le biais des coopérations renforcées plutôt qu'une Europe qui stagne parce qu'on doit attendre que le dernier soit d'accord.

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