vendredi 25 mai 2007 par Le Front

Hantés par un certain nombre d'angoisses électoralistes, les partis politiques réunis au sein du Rhdp ont tôt fait de crier au ?'deal'' qu'ils croient voir entre Soro et Gbagbo. De la méfiance et de la suspicion sur fond de calculs politiciens ont altéré l'atmosphère au G7. La situation ne manque pas d'inquiéter le facilitateur des accords de Ouaga qui a exprimé sa crainte quant à cette fébrilité qui fragilise le processus de paix. Récemment à la tribune des Nations unies, le ministre burkinabé de l'Intérieur, exprimait les inquiétudes du facilitateur de l'accord de Ouaga, Blaise Compaoré. Il a craint que les calculs électoralistes des acteurs de la crise ne rendent ?'vulnérable'' le processus de paix enclenché par le dialogue direct et l'accord de Ouaga. Cette juste observation du porte-parole du facilitateur du dialogue direct met en relief les angoisses des partis politiques du Rhdp quant aux échéances électorales prévues. En effet, la ?'peur originelle'' des leaders du Rhdp remonte, l'on s'en souvient, aux prémices du dialogue direct et aux concertations que Guillaume Soro, sollicité par Gbagbo, a eues avec ses partenaires du G7. Le leader des Forces nouvelles, soupçonné de vouloir abandonner le G7 pour une place à la primature, a dû se démener pour rassurer ses pairs du Rhdp quant à sa volonté de rester dans le cadre d'une parfaite entente. C'est donc investi de la ?'confiance'', croyait-on, de tous que Guillaume Soro et la délégation des F.N sont allés à Ouaga pour discuter, au nom de tous. Mais à peine le dialogue direct a-t-il été entamé que les chefs de parti que l'on sait se sont invités, pas toujours de la façon la plus élégante, dans le débat sur le sol burkinabé. De pressions en man?uvres d'intimidation et de menaces en conciliation, le facilitateur a dû déployer la grande diplomatie pour ramener les chevaux du Rhdp à l'écurie. Mais depuis lors, la sérénité avait abandonné les ?'frustrés'' du dialogue direct, plongés dans un état permanent ?'d'obsession du deal'' entre Soro et Gbagbo. C'est tout naturellement qu'une fois L'obsession du deal. le compromis politique rendu public, les leaders de l'opposition s'inscrivent dans une attitude de défiance vis-à-vis du nouvel accord signé. Avant de faire profil bas, en attendant la formation du gouvernement. Là où Soro était attendu. La course au ?'gâteau ministériel''a, l'on s'en souvient, donné lieu à une ruade d'une rare intensité. Ce fut une vaste mêlée où chacun s'est ingénié à donner les coups les plus rudes à Soro et aux Forces nouvelles de sorte à ?'les empêcher de s'installer trop confortablement à la primature''. On les soupçonne de dealer avec le pouvoir. Ainsi, pour embarrasser le nouveau Premier ministre dans la formation de son gouvernement, les ténors du Rhdp n'ont pas hésité d'imposer des quota et des noms, sous peine de ?'dénoncer l'accord de Ouaga''. Les partis politiques, frustrés, étaient sûrs de tenir un élément qui allait fonder leur accusation de deal entre Gbagbo et Soro. Persuadés que les FN garderaient tout pour elles seules. Heureusement, Soro réussit à se mettre au-dessus des considérations intéressées et concède les postes ministériels, au nom de la paix. Une véritable leçon d'humilité et de paix qui confond ses détracteurs de l'accord de Ouaga. Mais, bien que privés de tout élément objectif à verser au dossier de l'accusation, les leaders du Rhdp ne continuent pas moins de penser que la cohabitation Gbagbo ? Soro sonne le glas de leurs ambitions électoralistes. Réduits au bout du compte à spéculer et à rester sur des impressions, ils voient, malgré toutes les assurances données par les FN, une entente destinée à maintenir Gbagbo au pouvoir en lui donnant l'occasion de brusquer les élections. Autant dire que le Rhdp s'accroche à ce qui n'existe pas encore. Car il n'y aura pas d'élection tant que la paix ne sera pas une réalité entière. Mais, il faut comprendre certaines angoisses. Entre ?'le jeune Soro qui a toute sa carrière politique devant lui'', les privilèges du pouvoir et ?' ceux pour qui les jours sont comptés ?', il n'y a pas toujours beaucoup de place pour la sérénité''.




K. Kouassi Maurice

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