jeudi 24 mai 2007 par Nord-Sud

Quel bilan à ce jour après le lancement de l'opération de redéploiement de l'administration financière en zones Centre Nord et Ouest ? Nord-Sud a enquêté


Le redéploiement de l'administration qui a démarré avec la réouverture de l'école dans les zones ex-rebelles en mars 2004 sous l'impulsion du ministre N'guessan Amani Michel se poursuit. Cette opération se renforce au niveau de l'enseignement supérieur avec la réouverture de l'université de Bouaké dirigée par une administration minimale en mars 2006, de l'Unité régionale de l'enseignement supérieure de Korhogo (Ures K) un peu plus tard, ainsi que de l'installation d'une administration minimale du Centre régional des ?uvres universitaires (Crou). Dans le même temps, les maternités, les dispensaires et autres infirmeries suivent le cours normal du retour au travail. Ainsi des enseignants, des agents de santé sont redéployés. Il se précise avec un volet économique et financier dont les jalons ont été posés par l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny vers la fin de son mandat. Mais fait marquant, tous réclament le retour de l'administration financière. Où allons-nous percevoir nos salaires ? Comment faire fonctionner nos services avec des lignes budgétaires à Abidjan ? Il faut que les institutions financières soient redéployées en même temps que les autres structures , s'interroge amer un proviseur de lycée qui venait juste d'être redéployé. Aussi, Charles Konan Banny avant son départ de la primature a-t-il déclenché cette opération de redéploiement des services financiers. Le ministre délégué à l'Economie et aux Finances d'alors, Charles Koffi Diby, puis son conseiller spécial Assohoun Noël effectuent des missions de prospection en compagnie de nombreux professionnels des banques et établissements financiers, en zone ex-rebelle, dans le but d'ouvrir les premières institutions financières. Tout redémarre effectivement à la fin du mois de février avec le paiement de la pension de 405 Retraités au trésor de Bouaké rouvert. D'autres institutions telles que la Bni, le Fdfp, les impôts, la Lonaci, la douane, la caisse d'épargne, etcoccupent des bureaux.





Les établissements financiers sont revenus





Quel bilan peut-on établir de fin février à la date d'aujourd'hui ? Le trésor, selon le chef d'agence de Bouaké en attendant les opérations de recouvrement des impôts et autres recettes de l'Etat, se contente du paiement des pensions des retraités de la Caisse générale des retraités agents de l'Etat (Cgrae). Alifa Coulibaly, le responsable de l'agence nous révèle: Depuis fin février nous avons payé successivement chaque mois, 405 pensionnés en février, 826 en mars, 986 en avril; Fin mai, nous paierons 1171 retraités. C'est dire que les choses vont croissantes Toutefois, il dit attendre le recouvrement des impôts et autres taxes douanières. Selon M. Alifa, c'est le trésor qui a encaissé les frais d'inscription des étudiants de l'université de Bouaké. Il est prévu que ces mêmes services paient les aides exceptionnelles perçues par ces mêmes étudiants. De même le trésor et ses appendices (douane, impôts, Cgrae) occupent actuellement les locaux de la Loterie Nationale de Côte d'Ivoire (Lonaci ) en attendant l'achèvement des travaux de réhabilitation des bureaux initiaux. A coté, la banque nationale d'investissement qui a ouvert depuis le 26 février dernier grouille de monde. Des gens entrent et sortent. Ils viennent pour ouvrir des comptes ou pour percevoir de l'argent. Pour nous recevoir, le chef d'agence met du temps, tant, il a du monde à satisfaire. M. Méité Inza, nous explique par la suite : Excusez-moi de la longue attente. Vous voyez au départ ce n'était pas ainsi. Des gens étaient réticents à ouvrir des comptes chez nous. On leur aurait dit que la banque appartenait à des hommes politiques proches du pouvoir actuel d'Abidjan. Il a donc fallu faire du marketing agressif pour que nous connaissions l'affluence actuelle . C'est au total, plus de quatre cents (400) personnes qui ont ouvert des comptes à la Bni. La société a également recruté une quinzaine de stagiaires commerciaux pour mieux faire connaître leurs produits. En plus de l'ouverture des comptes, il y aura désormais des transferts d'argent et de guichets automatiques. Des voyages de prospection sont également prévus à Korhogo et Man pour envisager des réouvertures au cours du mois de juin. En attendant, il n'y a pas d'opérations de changes dans cette structure contrairement au Crédit du Nord, (ex Cepc-ci), une micro finance de la place. La Caisse d'épargne populaire et de crédit de Côte d'Ivoire (Cepc-ci) qui fonctionnait de façon informelle depuis 2005 a dû se constituer en structure légale (Crédit du Nord) avec l'avènement des autres structures bancaires. Selon, le chef d'agence, M. Ima Albert : De 13.000 comptes de tontines nous sommes aujourd'hui à 4.000 comptes d'épargne . Cette structure offre également des micro crédits. C'est au total 700 femmes qui ont bénéficié du montant de 40.000 à 50.000 frs Cfa chacune. C'est la seule structure financière qui a étendu ses activités aux villes de Korhogo, Man, Boundiali, Ferké, Ouangolo, Séguéla, Katiola. D'ici la fin de l'année, le Crédit du Nord prospectera à Odiénné, Yamoussoukro et Bouna. Une autre micro finance, la Caisse d'épargne fonctionne également à Bouaké.





La sécurité est assurée





Depuis sa réouverture, elle est aussi envahie de clients. Mardi dernier, M. Djanoh Honoré a dù nous recevoir à son bureau du quartier commerce en même temps que des clients. Excusez moi, je suis débordé de clients. Je souhaite que nous remettons notre entretien entre midi et deux heures plaide-t-il. Effectivement, entre deux questions des clients ou des agents sollicitant le patron pour des opérations de comptes entraient ou sortaient. Le chef d'agence confirmera : Au départ des gens étaient réticents. Mais avec le temps vous le constatez avec nous, la confiance revient . La Banque de l'habitat de Cote d'Ivoire (Bhci) s'est aussi installée à Bouaké. Cette banque commence à être fréquentée à l'un des sièges les plus modernes de la cité. Elle entretient des relations avec Western Union, une structure de transfert d'argent. Désormais cette opération de transfert a envahi la ville. Plus besoin d'aller loin pour envoyer ou recevoir de l'argent à l'étranger ou de l'étranger. Depuis le mois de mars, les populations du Centre bénéficient de plusieurs structures de transferts de fonds : Money Gram, Western Union, BRS Western Union, Money Express C'est sans doute, cette présence des banques étatiques et micro finances qui a conduit les banques privées à entreprendre des travaux de réhabilitation de leurs agences dans la capitale du Centre. Depuis une semaine, la Bicici, la Bioa et la Sib sont en réfection. De même de nouvelles banques telles que la Banque de l'Atlantique s'installent à nouveau. La banque mère, la Bceao, au début de ce mois a entrepris des visites de prospection de leurs agences de Bouaké, Korhogo et Man en compagnie d'émissaires venus de Dakar en vue de la réouverture. C'est le conseiller spécial Assohoun Noël qui conduisait la délégation. Bien entendu, les compagnies d'assurances ne restent pas en marge de ce processus de normalisation. Certaines d'entre elles fonctionnent déjà telles que '' Amsa ''. Au total tout ce vaste processus n'est effectif et crédible que parce qu'il y a la sécurité. Toutes les institutions financières visitées admettent que la sécurité des institutions bancaires et financières est jusque-là garantie. Toutefois, c'est le processus national de sortie de crise qui inquiète quelque peu les argentiers. Des difficultés se signalent également au niveau des pièces d'identité pour effectuer les différentes opérations. Le redéploiement est effectif à Bouaké. Mais, il mérite d'être étendu à l'ensemble des zones FN. Il mérité aussi de s'étendre à toutes les activités car l'économie est globale. Elle ne saurait être sectorielle et partielle.





Allah Kouamé

Correspondant régional

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