jeudi 24 mai 2007 par Nord-Sud

Une pénurie sévit actuellement sur le marché de la banane plantain. Elle a entraîné une flambée des prix au grand dam des consommateurs.


Le petit Moustapha Kounandi, 8 ans, a pris l'habitude de prendre l'alloco au goûter. Il se ravitaille chez une vendeuse installée à quelques mètres de chez lui, à Abobo, quartier Anador. Mais depuis un mois, la commerçante de ce mets a cessé son activité. Ses fidèles clients, inquiets, se sont renseignés sur les raisons de cette absence prolongée. Il n' y a plus de banane sur le marché. Quand on en trouve, elle coûte excessivement cher. Je ne peux pas faire de bénéfice en vendant l'alloco actuellement, explique Mme Camara Ami. En attendant des jours meilleurs, elle s'est reconvertie dans la vente de galette fabriquée avec le mil communément appelée wômi. Cela lui permet de réaliser quelques revenus afin de faire face aux charges de la famille. Elle reconnaît que ce commerce est moins fructueux que la vente d'alloco.





Les vendeuses d'Alloco en colère





A Adjamé 220 logements, les vendeuses de l'alloco installées non loin du chawarwa Chez Hassan font grise mine également. Les clients boudent les dérivés de la banane à cause de son prix, explique l'une d'elles. Ils se plaignent de la quantité qu'on leur sert. Quand ils achètent pour deux cents francs, ils s'attendent qu'on remplisse l'assiette comme avant. Nous sommes obligées de réduire la quantité afin de réaliser un petit bénéfice pour pouvoir nourrir nos enfants, explique-t-elle. Pour ces mères de famille, la pénurie de cette denrée leur cause un énorme manque à gagner. Elles qui gagnaient autour de 15.000 Fcfa par jour, s'en tirent aujourd'hui difficilement avec 7.000 Fcfa. Elles refusent de vendre autre chose dans cet allocodrome qui accueille de nombreux clients jusque tard dans la nuit. Ce n'est pas aussi la joie chez les vendeuses de chips de banane qui tiennent commerce à Cocody Saint Jean ou à la cité rouge. Leur nombre se réduit au fur et à mesure que la matière première se fait rare. Habituellement, il y a plusieurs jeunes filles qui vendent des chips ici. Mais aujourd'hui, elles ne viennent plus parce que la banane est devenue top chère, se plaint Rosalie ce lundi 21 mai. L'absence de plantain dans les étals est aussi mal ressentie par les consommateurs de foutou et de foufou, pâtes obtenues à partir du plantain et consommées avec différents types de sauce. M. Kouadio Richard, grand amateur de ces plats, devant la cherté sur les marchés, s'est reconverti au riz qu'il n'avait pourtant pas l'habitude de consommer. Je le consomme aujourd'hui en attendant que les prix de la banane soient plus abordables dans les prochains jours, se contente-t-il. Comme les consommateurs, les grossistes de banane eux aussi maudissent la hausse. Ladji Sidibé installé au marché Gouro d'Adjamé se tourne les pouces. Depuis vendredi 18 mai, il n'a plus reçu de camions de bananes venant de l'intérieur. Il explique qu'habituellement, il déchargeait 4 camions de 5 tonnes par jour. Mais cela est un vieux souvenir ces temps-ci. Les camions ne viennent plus nous livrer la banane. Or, c'est grâce à la vente de ce produit que nous nous occupons de nos familles.





La réaction de l'OCPV

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