jeudi 24 mai 2007 par Nord-Sud

Après le saccage du siège de la Ligue ivoirienne des droits de l'homme (Lidho) par la Fesci, lundi, le président de cette Ong dénonce l'impunité dont bénéficie ce syndicat estudiantin et scolaire.



Comment jugez-vous l'attitude de l'Etat après le saccage de vos locaux par la Fesci ?

Les ministres de la Sécurité et de la Justice et des droits de l'Homme ont demandé à nous rencontrer demain (aujourd'hui). Nous attendons ce qui va sortir de cette rencontre. Un détachement de la police a été commis pour la surveillance de nos locaux. Pour l'heure, nous avons porté plainte contre le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire, Serge Koffi et contre son représentant à la cité Mermoz où se trouve notre siège. Nous espérons que pour une fois, la police et la justice vont sanctionner la Fesci et que ces actes ne vont pas rester impunis.




Et celle des forces de l'ordre le jour des événements ?

Il est vrai, les forces de l'ordre étaient en nombre très limité par rapport aux casseurs. Elles auraient pu peut-être faire appel à un renfort. Ce qui ne semble pas avoir été fait. Elles se sont retrouvées impuissantes face à la Fesci. C'est vraiment regrettable que devant des policiers, la Fesci casse, détruit, pille nos biens et séquestre des citoyens. Pour couronner leur forfait, les étudiants animent un meeting durant des minutes sans que les policiers interpellent un seul responsable de la Fesci. Nous trouvons cela très regrettable. Est-ce parce que les forces de l'ordre étaient en nombre insuffisant ou est-ce parce qu'elles savent qu'avec la Fesci rien n'aboutira? Je m'interroge.




Dans ces circonstances, votre plainte risque de ne pas porter.

Si nous nous référons à tout ce qui se passe ici, la Fesci jouit d'une impunité insultante et arrogante. Mais comme aujourd'hui, la communauté internationale a les yeux rivés sur la Côte d'Ivoire. Peut-être que cela va amener les uns et les autres à prendre leurs responsabilités et à se dire que tôt ou tard de tels actes ne resteront pas impunis éternellement. Je voudrais que les pouvoirs publics et la Fesci comprennent cela, que l'impunité connaîtra une fin un jour.




Qu'entendez-vous faire au cas où la plainte n'a pas de suite ici ?

Si ça n'aboutit pas, nous allons prendre notre mal en patience en espérant qu'un jour ou l'autre les choses vont changer. Parce que nous ne sommes pas les premiers à être les victimes des crimes et de la violence de la Fesci. Beaucoup de citoyens et l'Etat lui-même ont été des victimes de la Fesci puisqu'elle encaisse les loyers des cités universitaires, alors que cet argent devrait aller dans les caisses du trésor public. C'est du vol. Si l'Etat lui-même ne réagit pas que ferons-nous les Ong ? Je pense que toutes ces choses prendront fin un jour.




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