C'est un signe. Ces derniers jours, des organisations de jeunes partisans du régime Gbagbo ont montré leurs crocs. La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), un syndicat tout acquis à la cause du Chef de l'Etat Laurent Gbagbo, a saccagé et pillé les bureaux d'organisation de défense des droits de l'Homme. Des miliciens de l'Ouest censés être démobilisés ont fait des prises d'otages. D'autres jeunes partisans du régime ont empêché un ministre du gouvernement de tenir un meeting à "la Sorbonne" à Abidjan -Plateau. D'autres encore ont saccagé le siège d'un syndicat qui décrie les écarts d'un directeur général limogé. Bref ! Tous ces jeunes qui ont, par le passé, mis à mal le processus de paix sont encore présents. Ils ne sont guère démobilisés. A dessein sans doute. Cela augure de ce que seront les mois à venir. Dès qu'ils ne seront pas satisfaits de l'application d'un point de l'Accord, entre autres, ils se feront entendre au détriment des organes et des partis politiques habilités. Les audiences foraines se feront sous leur influence dans certaines régions comme l'Ouest. Mais aussi les élections. Ces jeunes qui jouissent d'une impunité de tout temps sont une véritable menace pour la mise en ?uvre de l'Accord politique de Ouagadougou. Si le régime Gbagbo ne se résout pas à les brider, il faut à la communauté internationale de les tenir en joue. L'Accord de Ouagadougou demande la levée de sanctions contre Charles Blé Goudé et Eugène Djué, deux leaders des "jeunes patriotes". Des actions sont menées dans ce sens. Mardi, un groupe de ?'jeunes patriotes'' a rencontré André Janier, l'Ambassadeur de France en Côte d'ivoire, dans cette perspective. Il ne faut pas. Les Nations Unies ne doivent aucunement céder à ces appels. Ces jeunes ne sont pas rentrés dans les rangs. Ils demeurent, leurs dernières actions le prouvent, une menace permanente pour le processus de paix. Ce n'est qu'au terme du processus électoral voire à l'avènement de la paix que cela sera envisageable.
KIGBAFORY Inza