jeudi 24 mai 2007 par Le Patriote

Après avoir violenter et commis des exactions sur la population au plus fort de la guerre, Assi Atsé Augustin, président de l'Union des patriotes de l'autodéfense s'ouvre au quotidien Le Patriote. Dans cet entretien, il présente à travers le maire Zan-Bi Goï toutes les excuses aux populations pour des exactions et altercations intervenues entre les éléments de son union et la population.

Le Patriote : Pourquoi avez-vous crée une union des patriotes d'autodéfense ici à Zuénoula ?
Assi Atsé Augustin : Avant de donner les objectifs assignés à ce mouvement, je voudrais notifier que cette union a été créée par moi-même et à mes propres frais. Instituteur que je suis, je me suis dis que pendant cette crise, il fallait créer ce mouvement de résistance ici à Zuénoula, zone de confiance, afin d'éviter que la ville ne soit prise par les rebelles en son temps. Donc, l'objectif vise à protéger la population contre toutes les formes d'agression. Egalement, il s'agit d'empêcher les ex-rebelles de prendre la ville de Zuénoula. J'avais en son temps, recruté plus d'une centaine de jeunes et on sillonnait toute la ville de nuit comme de jour.

LP : pourtant, à en croire la population, vous n'avez pas respecté les objectifs de votre mouvement. Puisque des personnes affirment avoir été violentées par vos éléments?
A.A.A : Il y a eu effectivement des altercations avec la population par moment. Beaucoup de personnes se plaignaient contre nous et nous accusaient d'avoir pillé leurs biens. Mais vous savez, à un moment donné, je n'arrivais plus à maîtriser mes éléments. Il y avait effectivement des débordements. Et malheureusement, la noble mission que nous nous sommes assignée avait été déviée. Il faut également dire que, pendant cette difficile période, tous ne pouvaient partager le même point de vue. Pour certains, le mouvement était le bienvenu, pour d'autres c'était contre l'intérêt de la population. On ne pouvait pas avoir des intensions lugubres contres la population. Ce n'était pas vraiment notre intension, loin s'en faut.

LP : Alors, qu'est-ce qui explique votre présence dans les locaux de la mairie ce matin, surtout dans le bureau du maire ?
A.A.A : Pourquoi suis-je dans les bureaux du maire ? Vous savez, dans la vie, à un moment donné, il faut marquer un arrêt et faire toi-même ton autocritique. Après la crise qui tend vers sa fin définitive, nous avons jugé nécessaire et opportun de venir vers le premier magistrat de la commune afin qu'avec lui, nous puissions laver le linge salle en famille. Le maire Zan-Bi Goï, a été de tous les temps de la crise aux côtés de sa population, quand bien même il est parfois recherché. Il était accusé d'avoir convoyé les rebelles dans le département de Zuénoula. Nous-mêmes, on le suivait de près. Or, il n'en était rien. Bien au contraire, il a passé tout son temps à secourir la population, à aider ceux qui étaient dans le besoin. Moi, en tant que président et chef de cette union, j'ai dit à mes éléments, il faut aller vers lui, pour demander pardon aux populations et à lui-même. Tout simplement parce qu'il est écouté. Donc, nous disons à toute la population de Zuénoula à travers le maire, que notre intension était loin d'abuser d'elle. Nous avons voulu éviter que cette ville tombe dans les mains des rebelles. Voici, pourquoi, je suis venu ici.

LP : Vous- vous êtes adressé à lui, pourtant il n'est pas le seul élu.
A.A.A : Je suis instituteur ici à Zuénoula. Cela veut dire que je connais bien tout ce qui se passe sur place. Ces élus, à qui vous faites allusion, ne sont pour nous que des élus de Cocody. Dans le département de Zuénoula, on ne les connaît que de nom. Sinon, sur le plan physique, ils ne se sont jamais, après leur élection, présentés sur le terrain. Sous le prétexte que le département était aux mains des rebelles. Mais comment le maire lui, est-il resté près de ses électeurs et a pu les assister durant tout ce temps, quand bien même il a été parfois violenté. Nous, électeurs, nous voulons des élus qui sont auprès de nous. Qui partagent les peines et les joies de leurs populations. Voilà encore pourquoi, nous nous sommes dirigés vers le maire pour qu'il soit notre porte parole auprès de la population.

LP : Vous, en tant qu'éducateur, quelle image souhaitez-vous que vos élèves retiennent de vous aujourd'hui ? Avez-vous bien fait parfois de les abandonner ou de les entraîner avec vous sur le terrain de la violence ?
A.A.A : Dans les circonstances pareilles, comme celles qu'a connue la Côte d'Ivoire, on se sent interpellé si on aime son pays. Donc, je souhaite que mes élèves retiennent de moi, une image positive, d'un citoyen républicain. En les quittant parfois de façon brusque, on se sent obligé, parce que, c'est un devoir citoyen. De même pour ceux qui nous suivent. On n'a pas du tout l'intension de les rendre violents ou de leur inculquer la culture de la violence et du non respect des lois de la République. On est obligé de les accepter avec nous, parce qu'il s'agit de la défense de l'intérêt du pays.

LP : A Zuénoula, qui était votre sponsor ?
A.A.A : Nous, on n'avait pas de sponsor. Je vous ai dit que c'est moi-même qui ai créé cette union avec mon propre argent. Peut-être parfois, quelques bonnes volontés qui soutenaient nos actions de façon anonyme. On n'avait pas d'appui politique ni présidentiel comme ailleurs. On vivait séparément mais avec des heures précises de rencontres. C'est tout.
Réalisée par Jacquelin Mintoh

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