jeudi 24 mai 2007 par Notre Voie

Un mouvement de soutien à Laurent Gbagbo est né. Le FUG (Les Femmes unies pour Gbagbo). A l'occasion de l'investiture du bureau national à San Pedro, il y a quelques jours. Notre Voie s'est entretenu avec Djédjé Viviane, la présidente nationale. Son seul objectif la victoire écrasante de Laurent Gbagbo aux prochaines élections. Notre Voie : Vous venez de créer un mouvement politique, les Femmes unies pour Gbagbo. Est-ce un effet de mode ou une volonté réelle de porter Laurent Gbagbo au pouvoir ?
Djédjé Tapé Viviane : Non ! pas du tout ! C'est par une révélation divine que ce mouvement a été créé. C'est une dame que j'ai rencontrée dans la rue qui m'a dit que je vais créer ce mouvement. C'est ainsi que j'ai réuni plus d'une centaine de femmes en un jour. C'est ici à San Pedro que j'ai réuni toutes ces femmes. J'ai marché du quartier Cité jusqu'au quartier Soleil sans m'en rendre compte. J'étais dans un autre état. Il m'a été révélé que toutes les femmes qui vont dans les églises ne votent pas. N.V. : Qu'est-ce qui va différencier votre mouvement de Deux millions de filles pour Gbagbo ?
D.T.V. : Nous mettrons l'accent sur les femmes qui n'ont jamais voté en Côte d'Ivoire. Il faut qu'on les exhorte le jour du vote à sortir massivement pour voter. N.V. : C'est un constat fait sur le terrain ?
D.T.V. : Puisque ça été révélé, je pense que c'est Dieu qui me l'a montré. Lorsque je vais dans les églises, je me rends compte que la majorité des femmes chrétiennes et musulmanes n'ont jamais voté. N.V. : Comment se déroule la sensibilisation ?
D.T.V. : Elle se déroule bien. Mais il y a quelques difficultés. Nous n'avons aucun moyen de déplacement. Il faut louer des voitures par-ci par-là. Comme ça vient de Dieu, on fait avec. N.V. : Avez-vous des satisfactions?
D.T.V. : Effectivement. Il y a beaucoup de femmes qui ont témoigné à mon investiture, il y a beaucoup de femmes qui n'ont jamais voté. N.V. : Pourquoi, selon vous, ces femmes là ne votent pas ?
D.T.V. : Le vote n'est pas dans leurs moeurs. Lorsqu'une femme reste à la maison, elle se dit que son rôle c'est de s'occuper de son foyer, le vote, c'est l'affaire du mari. N.V. : Comment êtes-vous organisées sur le terrain ?
D.T.V. : Nous avons 15 sections. La cité où moi-même je suis la présidente, le Lac, Seweké 1, 2, 3, 4 et 5, le quartier Soleil, le magasin JB, campement Bernard, Marie Chantier. Ce dernier campement est dans la zone de Buyo. Nous avons pris toutes les femmes du PDCI. Elles sont maintenant avec nous. N.V. : Le temps presse. Les élections, c'est pour bientôt. Est-ce que vous aurez le temps de faire l'essentiel ?
D.T.V. : Par la grâce de Dieu, j'arriverai à faire l'essentiel.
N.V. : Avez-vous le soutien des élus et cadres du FPI ?
D.T.V. : Oui. Notamment celui que j'appelle Papa, c'est-à-dire Serge Agnero, le président de l'Union des socialistes du FPI. Il était malade, je l'ai appelé, il ne me connaissait pas et il a accepté de parrainer mon investiture. Lorsqu'on parle de Gbagbo, on parle de Serge Agnero. Il y a aussi des personnalités comme Mme Kla Koué (l'épouse du président du conseil général de San Pedro). Une femme naturellement généreuse qui a accepté de présider notre cérémonie et qui a mis les moyens à notre disposition. Je n'oublie pas l'honorable Wanyou Claude, M. Djédjé Romain (le 3ème vice-président du conseil général de San Pedro), le président du conseil (Kla Sylvanus), Niapoh Désiré, Blé Sépé du Cojep. N.V. : Le Bas-Sassandra, c'est aussi ces milliers d'allogènes qui sont dans les villages ou qui créent leurs villages et campements. Ces allogènes sont plus nombreux que les autochtones. Cela ne constitue-t-il pas pour vous un handicap dans la sensibilisation ?
D.T.V. : Vous avez parfaitement raison. Nous chercherons à récupérer celles qui ont la nationalité ivoirienne. Les naturalisés peuvent voter. Il y a beaucoup de femmes musulmanes. C'est pas facile, mais nous y arriverons. Elles vont adhérer à notre mouvement. Que toutes les femmes ne restent plus derrière les hommes, dans les cuisines, mais qu'elles se mettent au devant des choses. S'il n'y a pas de grandes femmes, il n'y a pas de grands hommes. N.V. : Vos priorités, c'est dans les villages ou dans les villes ?
D.T.V. : Je travaille partout. Toutes les femmes veulent nous voir. Je suis obligée de satisfaire tout le monde. Je vais dans les campements, les villes. Je parcours tout le territoire ivoirien. Je compte sur le DDC de Laurent Gbagbo, l'honorable Claude Wanyou, pour m'aider dans cette tâche.



Entretien réalisé par Charles Bédé

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023