jeudi 24 mai 2007 par Le Front

Mme Bamba Mah Sogona, conseillère en communication du Dr Ado jette depuis Paris, un regard sur la crise qui secoue le Rdr et appelle à l'acceptation du débat contradictoire au sein du parti. Et embrasse par la même occasion du regard l'actualité socio-politique et la mise en ?uvre de l'accord de Ouaga. Avec du recul, quel regard jetez-vous sur l'Accord politique de Ouagadougou ?
Je suis conseillère en communication d'ADO, vous devez comprendre que lorsque je donne une interview ce n'est jamais à ce titre. Je me prononce en tant que citoyenne ou militante de l'opposition, tout simplement. Donc mes analyses et réflexions n'engagent que moi. C'est important de le souligner. Cela dit, en ce qui concerne l'Accord politique de Ouagadougou (APO), j'ai attendu comme tous les Ivoiriens cet accord pendant 3 mois dans le suspense, un suspense à la hauteur de l'espoir que j'y plaçais. Aujourd'hui, il est peut-être trop tôt pour dire que je suis déçue ou satisfaite car vous le savez, c'est à l'application et au respect du chronogramme afférent qu'on jugera objectivement les termes et les acteurs de ces accords, et je pense que cela ne saurait plus tarder. Néanmoins, je peux, d'ores et déjà vous dire que depuis ma première lecture de cet accord, et la formation du gouvernement Soro, il plane des zones d'ombre dans ma tête.
Oui, je me pose beaucoup de questions. Lesquelles ?
Par exemple, il m'est difficile de comprendre comment Guillaume Soro, avec 60% du territoire à son actif, devant un Gbagbo encore sonné par la 1721 et aux abois face à la Communauté internationale, sous la pression de l'ultimatum de cette dernière, fixé au 31 octobre 2007, a pu tant céder dans la répartition des ministères ? Céder sur le ministère de la Défense n'est pas un problème si cela peut se comprendre comme un gage de confiance donné par Soro à Gbagbo pour prouver sa bonne foi et sa volonté d'aller véritablement et sans soupçon à la paix. Mais alors, je ne comprends pas, dans le même esprit ou en échange, que Gbagbo n'ait concédé ou Soro lui-même exigé des ministères comme les Finances, les Mines, ou l'Intérieur et la Sécurité ou bien d'autres dits de souveraineté en dehors de celui de la Justice.
On me répondra que l'essentiel n'est pas là, mais personne n'est dupe, tout le monde sait qu'un tel accord se fait sur la base du partage du pouvoir, et que certains ministères, plus que d'autres, sont indéniablement les vrais piliers du pouvoir. Je ne dis pas que les autres ministères ne sont pas importants, mais bon ! En tout cas, je constate que Gbagbo se délecte de les offrir comme en aumône aux uns et aux autres, et s'accaparer tous les plus juteux, comme ils disent. Je peux me tromper, mais je pense que Soro a fait plus de concessions que Gbagbo lui-même ne pouvait espérer dans ce contexte. Et ce qui m'inquiète réellement, c'est que Gbagbo a toujours payé en monnaie de singe ceux qui l'ont toujours aidé à rebondir ou à s'imposer : de Guéi à Banny en passant par Doué, la France de Chirac et même Compaoré. Leurs amitiés ou tandems avec Gbagbo se sont toujours terminés par une grosse ingratitude de ce dernier. L'homme Gbagbo va-t-il subitement changé avec Soro ? Voilà une autre question que je me pose. Le conflit RHDP- FN ?
Je pense que, dans le cadre de l'A.P.O (Accord Politique de Ouaga), Soro n'a aucune leçon à recevoir du RHDP. Car avant la formation du gouvernement issu de la 1721, l'opportunité leur a été donnée de s'entendre entre eux, pour choisir, face à Gbagbo, un 1er ministre issu de leur rang, disons du G7. Le consensus ne s'est pas fait autour de Soro qui était le mieux placé en tant que l'autre belligérant armé, pour occuper ce poste. J'en étais ulcérée. Je pense que nommé, en ce moment là, avec l'onction de ses alliés du G7 et sur résolution de l'ONU, Soro aurait mieux réussi et aurait eu la tâche plus facile que Banny. Ou s'il devait avoir clash, cela surviendrait très vite et pousserait alors la Communauté internationale pleinement engagée dans la 1721, à imposer dès cet instant sa solution finale pour nous sortir de cette crise, puisqu'on aurait déjà essayé tous les attelages possibles. C'est mon humble avis. Voyez, aujourd'hui, Soro ne doit sa nomination qu'à Gbagbo et cela dans un contexte de désengagement inavoué de la communauté internationale. C'est mille fois regrettable, mais à qui la faute ?
La situation est-elle désespérée pour l'opposition civile?
Cela l'est pour l'opposition civile et à long terme pour les Forces nouvelles si les choses continuent ainsi. Aujourd'hui, la Communauté internationale en catimini est en train de plier bagages. Gbagbo est en train de reprendre pied. Il a fortement infiltré les partis jusqu'à leur coeur en soudoyant des cadres qui lui sont de véritables chevaux de Troie dans ces structures. Si au G7, on continue de jouer les individualités et les cupides, de nous déchirer par journaux interposés, Gbagbo restera président à vie. C'est sûr.Et croyez-moi, ce serait plus dur que tout ce qu'il nous a déjà donné de voir.Il faut que chaque militant et chaque membre du G7 soient aptes à comprendre cela. La Communauté internationale ne s'impliquera jamais plus autant pour nous, pour la majorité que représente tout le G7 face à la minorité de Gbagbo. C'est fini ça. Pourquoi n'êtes- vous pas tendre avec le G7 ?
Il faut se résoudre à comprendre que quelque part, nous méritons Gbagbo. Il a compris que tout ce qui peut nous diviser et nous affaiblir, ce sont les postes et l'argent. Remarquez qu'à chaque gouvernement ou nominations, il y a des secousses dans nos partis, c'est honteux. Ce qui est ridicule chez les membres du G7, c'est que chacun refuse de céder quelque chose à l'autre. C'est lamentable. Chacun se voit prochain détenteur du pouvoir et ne veut pas d'un consensus qui peut faire une petite part belle à l'autre, même si cela va dans le sens d'affaiblir l'obstacle majeur à leur ambition présidentielle qui est Gbagbo. Ils n'ont jamais voulu jouer de concert et à fond la carte de la suspension de la constitution, une constitution dont Gbagbo peut se servir à tout moment contre chacun d'eux et pour arrêter tout, quand il veut. Cette constitution n'est pas faite contre Ouattara seulement, c'est plus grave, elle consacre la dictature et la présidence à vie de Gbagbo. C'est ce que certains n'avaient pas compris et d'autres pas encore. Pour moi, son combat ne sera jamais dépassé tant qu'elle est là. Le G7 joue dans l'esprit du gagne seul tout qui se solde dans une alliance par perdent tous tout .Nous ne pourrons jamais arracher le pouvoir à Gbagbo avec un tel esprit. Il faut être solidaire et généreux entre nous, résister à la tentation des postes et de l'argent. On me dira que cela n'est pas possible, que je suis une rêveuse, je répondrai que cela ne sert alors à rien de faire alliance pour combattre Gbagbo. On a le président qu'on mérite, c'est tout. La crise interne du RDR ?
Cette crise, je la trouve paradoxalement salutaire. Vous savez, le temps use tout : les objets, les hommes et même les organisations comme les partis politiques. Au RDR, tout le monde pouvait sentir que cela couvait. Moi qui suis beaucoup plus sur le terrain qu'à la Rue Lepic, j'avais senti chez les militants, un fort besoin de catharsis. C'est pourquoi, je pense qu'il ne faut rien faire pour entraver la liberté d'expression au sein du parti. Le RDR à l'image de son président est un parti moderne et démocratique, il faut encourager plus encore les débats d'idées, les débats contradictoires mais cela dans le respect des uns et des autres, sans dévoyer la lutte, notre idéal et effriter l'autorité qui les incarne. Sinon c'est le désordre et la déchéance. Néanmoins, si on tue les désirs d'expression chez les cadres ou chez les militants de base dans l'?uf, ils seront plus nuisibles pour le parti, que si on les laissait se vider ou même dévoiler leur projet. Ce n'est pas grave, dans tous les partis il y a des frustrés, même au FPI qui est au pouvoir. Et puis dans un parti d'opposition aussi combattu comme le RDR, ou presque chaque militant a perdu quelque chose, ou subi des exactions, chacun est un frustré à son niveau, mais nous devons toujours restés dignes. Nous devons continuer d'être patients et supporter entre nous les coups et ne voir que le but commun, surtout ne jamais affaiblir, par rancune ou par vengeance, le parti pour l'adversaire.
Que pensez-vous du courant de Bictogo ?
D'abord je n'en sais rien, donc je n'en pense rien. J'aimerais tout simplement faire remarquer qu'au RDR les courants ont toujours emporté loin de la source leurs initiateurs. D'ailleurs, la nature première d'un courant n'est-elle pas d'emporter les feuilles mortes ? Non, c'est pour rire. Et je ne dis pas cela pour Bictogo. Je le connais un peu, il est trop intelligent, trop humain et trop généreux pour poser des actes qui peuvent aller dans le sens de la destruction de notre maison commune. Pour moi, il fait plus bâtisseur que casseur. Il faut le comprendre, ce monsieur a vécu des moments terribles, ces derniers temps. Il fait donc sa petite crise du retour en force ou du refus de mourir caché.
Mais je crois qu'il faut regarder tout cela avec la froideur du sage et continuer de lui devoir tout le respect qu'il mérite dans ce parti pour lequel il a tant donné. Il faut lui reconnaître le droit d'avoir son mot à dire et ne pas se presser de le vouer aux gémonies.
Sa place est là, au chaud, dans la maison RDR, auprès d'ADO et nulle part ailleurs. Avec Soro, nous devons tous continuer la route ensemble. C'est Vivre ensemble ou mourir divisés. Le choix est là.
Et le cas Zémogo ?
En ce qui concerne son hypothétique nouveau parti, je n'en sais pas plus que le courant de Bictogo. Mais, quoiqu'il en soit, je crois, comme le dirait l'autre, qu'il est urgent d'attendre de voir.
Comment se fait-il que c'est après l'Accord de Ouaga que toutes ces crises se font jour ?
Je reviens au G7 pour dire que toutes ces crises : celle entre le RHDP et les FN ; celle interne au PDCI, celle qui couve au RDR et celle plus discrète entre le RDR et les FN surtout dans la zone FN, sont toutes allumées et actionnées par Gbagbo et ses stratèges qui ont fortement infiltré les composantes du G7. Toutes ces formations doivent comprendre que si Gbagbo n'a pas gagné la guerre par les armes et par l'oppression de l'opposition civile, il est en passe de la gagner haut les mains en procédant par l'infiltration des partis pour les diviser en courants pour ne pas dire en pseudo - partis. Qu'est-ce qui vous fait dire que Gbagbo va gagner la guerre contre le G7 ?
Ses stratèges, après avoir actionné leurs sous-marins dans les partis d'opposition, ont lancé, tous azimuts, une campagne d'intoxication orchestrée par certains journalistes pour créer la zizanie, la brouille entre les Forces nouvelles et les autres membres du G7. C'est cette même stratégie dont ils ont usé pour allumer à l'époque la guerre entre IB et Soro. Gbagbo voulait profiter de cette guerre des frères pour reprendre le Nord comme un troisième larron. Cela a marché en partie puisque ça a durablement brouillé et divisé les ex-rebelles. Les journaux disaient : Soro a fait ça à IB et IB a dit de Soro et ces pauvres jeunes se sont laissé prendre dans le tourbillon de ce piège jusqu'à l'irréparable. Les stratèges de Gbagbo sont en train d'adopter le même schéma de la guerre Soro -IB ou du diviser pour mieux régner avec le G7. Vous aurez constaté qu'ils ont utilisé des journaux pour monter les uns contre les autres au sein du G7 d'une part ; et de l'autre qu'ils se sont servi du vivier des éléments soi-disant frustrés au sein de chaque parti du G7 pour leur faire mener, en souterrain ou même à visage découvert, pour les plus courageux, une campagne de révolte, de dénigrement, puis des tentatives de destitution ou d'isolement des leaders comme Anaky, Bédié et aujourd'hui ADO. S'ils peuvent brouiller ces derniers entre eux, ce serait le jackpot pour Gbagbo.
Gbagbo arrivera-t-il à déstabiliser le RDR ?
Il faut savoir que Gbagbo et sa femme ont misé gros et attendent surtout des cadres du Nord, commis à cette basse manoeuvre, des résultats. Ils comptent surtout reconquérir le RDR comme Mme Gbagbo n'a pu s'empêcher de l'écrire, comme dans un lapsus calami, dans son livre. Ils ambitionneraient, paraît-il, de briser le RDR en 3. Ouattara garderait ses inconditionnels.Un courant RDR se lierait aux Forces nouvelles qui se transformeraient très bientôt en parti politique pensent-ils. Le FPI récupérera donc le troisième courant tracté par leurs pions tapis au RDR et cela pour recomposer un semblant de Front Républicain qu'il contrôlerait et dont il utiliserait les voix aux présidentielles. C'est peut-être ce schéma qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Je me sens en tout cas forcée de croire aujourd'hui en ce schéma que nous croyions tous impossible et qui nous avait fait sourire quand un jeune militant nous en avait fait la révélation au cours d'une tournée politique et bien avant ces remous au RDR.Intox ou info? Attendons encore de voir. Et si ce schéma de division des partis ne fonctionne pas?
Si tout cela ne marche pas, il pourrait toujours utiliser la Constitution pour d'abord chasser Soro, qui n'aurait plus, ni le Nord, ni son armée, ni le soutien de la Communauté internationale, ni celui des populations du Nord. Ensuite, il disqualifierait à nouveau Ouattara et Bédié en évoquant la même constitution.
Vous aller me dire que c'est de la pure fiction politique et n'importe quoi ? Moi aussi je pensais pareil quand j'ai lu cet autre scénario sur l'Internet, juste après la formation du gouvernement Soro. Un militant du FPI pour tranquilliser un autre qui se disait farouchement opposé à la nomination de Soro par Gbagbo, lui avait fait part de ce scénario final qui circulait sous les manteaux dans leur camp. Cela m'avait encore fait sourire à l'époque, mais aujourd'hui, je ne sais plus s'il faut continuer d'en rire. En tout cas, je prie pour que tous les militants de l'opposition soient toujours conscients de la nécessité de rester unis et solidaires si nous ne voulons pas supporter Gbagbo comme président à vie. Et si Gbagbo après le désarmement remettait l'Accord de Ouaga en cause?
Les leaders du RHDP, Soro et Compaoré surtout doivent y veiller. On ne peut pas faire un contrat ou des accords sans prévoir des clauses ou de garde-fous au cas où un acteur ne respecterait pas ses engagements. Ne pas prévoir cela surtout avec Gbagbo, serait risqué ! Que pensez-vous de ceux qui parlent de deal entre Gbagbo et Soro?
Je crois que c'est faire injure à l'intelligence de Soro et à l'homme de dignité qu'il est, que de penser cela. Mais Soro a beau avoir toutes les qualités du monde, il n'aura jamais le don d'ubiquité. Il n'est donc pas interdit de penser qu'il peut être, à son insu, l'objet d'un deal, ou qu'on peut conclure un gros deal dans son dos et tenter de le pousser dans le sens des ambitions des "dealers". A ce niveau de responsabilité, tous ceux qui vous entourent ou vous conseillent ne travaillent pas tous réellement pour vous, mais sûrement pour leur poche et très souvent insidieusement pour vos adversaires. C'est au plus offrant et seuls leurs gains immédiats comptent. Qui seraient ces dealers ?
Remarquez que beaucoup de ceux qui sont aujourd'hui les grands défenseurs et soutiens de Gbagbo étaient avec Bédié ou Guéi contre Gbagbo. Aujourd'hui, il y a des gens qui ne juraient que par Ouattara, qui courent à la soupe chez Soro et pour dénigrer Ouattara. Si demain Soro a un problème, ils le lâcheront sans état d'âme. Ceux-là sont des transhumants : ils sont toujours à la recherche de pâturages verdoyants. Le style Judas a contaminé notre classe politique. J'espère simplement que Soro ne va pas baisser la garde autour de lui pour finalement tomber dans un monstrueux guet ? apens ourdi en amont par Gbagbo. Gbagbo n'est donc pas sincère ?
Gbagbo sait que la vengeance est un plat qui se mange froid. Si Gbagbo et ses pions arrivent à endormir Soro, ce serait catastrophique pour nous tous, disons pour la Côte d'ivoire et même pour la sous-région. Les Forces nouvelles et l'opposition civile sont une communauté de destin : aider à affaiblir son allié, c'est s'affaiblir gravement soi-même face à Gbagbo. Soro et les leaders du G7 savent cela. Il n'y a donc pas d'attitude plus dangereuse, pour eux que de commencer à se bagarrer entre eux.
Croyez- vous à des élections transparentes, ouvertes et incontestables en février 2008 ?
Non. Je ne peux le croire tant que Gbagbo sera au pouvoir ?
En cas d'élections transparentes et ouvertes, croyez-vous aux chances du président du RDR ADO malgré la crise interne que son parti traverse ?
Bien sûr que oui et même au 1er tour. Pourquoi ? Parce que j'ai espoir que tous nos militants, comme dans un ultime sursaut de dignité, se souviendront de toutes les exactions ou massacres que nous avons subis sous le régime de Gbagbo. Les populations du Nord en particulier comprendront la sainte nécéssité d'être solidaires et de s'unir autour de Ouattara. Car si ce dernier est écarté, plus jamais, les nordistes ne gagneront dans ce pays le combat pour l'égalité, celui de l'identité ou de la citoyenneté ivoirienne à part entière. Nous resterons et serons toujours traités comme des étrangers dans notre propre pays.
Nous et nos enfants subirons éternellement les humiliations et tracasseries policières et toutes les formes d'exclusions que nous connaissons. Nous resterons comme cette sous-race d'Ivoiriens qui peuvent à la rigueur être électeurs mais jamais éligibles aux présidentielles. Nous aurons toujours une nationalité ivoirienne douteuse, nous serons toujours soupçonnés de fraude à l'identité, nous le savons et nous n'oublierons pas tout cela dans l'urne.
C'est pourquoi cette crise interne au RDR et celle qui couve, paraît-il, entre les Forces nouvelles et le RDR ne m'inquiètent outre mesure. Car cela évoluera entre gens intelligents qui, au final, ne perdront pas de vue l'essentiel. Je prie pour qu'il en soit ainsi et il en sera forcement ainsi. C'est la reprise de thèse de la crise identitaire Normal, car cette crise est réellement et fondamentalement identitaire, plus personne ne le nie.
Alors, je pense qu'il faut à tout prix gagner ce combat identitaire légitime. Pour cela, il faut rester soudés. Je crois que toutes les populations du Nord que Gbagbo veut diviser et conquérir, dans leur ensemble et beaucoup de métis sont conscients de cela. Et, le président Ouattara, en dehors de tous les mérites et atouts qu'il a, est et il restera le symbole de ce combat pour l'égalité, et cette lutte contre l'exclusion. Et comme les Ivoiriens ne sont en majorité pas des ingrats, des haineux et des cupides, qu'ils ont surtout, de la mémoire, un sens de l'honneur et de la dignité, il n'y a aucune raison que si les élections prochaines sont réellement démocratiques, que Ouattara ne soit pas le prochain président de la Côte - d'Ivoire. Quand rentrerez- vous à Abidjan ?

Tout dépend de mon médecin, peut- être dans 3 ou 6 mois. Selon lui, j'ai réellement besoin de repos, donc de couper un peu avec le terrain politique. De toute façon, la Cellule d'Opinion que je préside au sein du RDR, continue de faire, à mon absence, un très rigoureux travail et régulier sur le terrain, avec le professeur Lemassou à sa tête et à la tâche tous ses membres. Je profite de votre journal pour saluer ici leur engagement, leur loyauté et leur dévouement. Je leur dis qu'il n'y a pas le feu, et qu'ils ne doutent pas un seul instant de l'aboutissement de notre lutte. Aux militants et responsables des grins qui me réclament, je dis : restez des gens dignes.Restez des gens d'honneur. Ne trahissez jamais le RDR, ne trahissez jamais Alassane.Surtout, pardonnez, mais n'oubliez jamais.



Réalisé au téléphone, par (K.Kouassi Maurice)

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