mercredi 23 mai 2007 par Nord-Sud

Le Centre de commandement intégré, Cci, selon les accords de Ouagadougou devait être la cheville ouvrière de la mise en ?uvre de toutes les questions militaires du processus de retour à la paix en Côte d'Ivoire. C'est dans cet ordre d'idée que sa mise sur pied a été un des premiers chantiers à avoir pris corps. Nomination d'un patron en la personne du colonel Nicolas Kouakou ; inauguration d'un siège à Yamoussoukro. Le Cci devait immédiatement se mettre en fonction puisque les missions d'urgence attendaient. Et ces chantiers sont de la plus haute importance. A commencer par la sécurisation de l'ancienne zone de confiance. Cette large bande de terre qui sépare le pays de part en part était sous l'autorité militaire et sécuritaire des forces impartiales. Celles-ci ont plié bagages comme le recommandait l'accord de Ouagadougou. Les positions laissées par les forces françaises de l'opération Licorne et celles de l'Onuci devaient toutes être occupées par les forces mixtes des deux armées ivoiriennes ex-combattantes. La situation sur le terrain a été autre. Le Cci n'a pu déployer l'ensemble de ses hommes. Des postes sont restés inoccupés et la situation sécuritaire s'est fortement dégradée dans l'ex-zone de confiance. A la réalité, le commandement du Cci se retrouve démuni. Les moyens tardent à se mettre en place. Sur un budget de deux milliards cinq cents millions de francs Cfa, moins du dixième sont disponibles. Le centre ne possède même pas des vêtements, particulièrement de treillis pour ses hommes. En matière de mobilité, les véhicules font défaut. Les quatre à la disposition du centre sur les cinquante six prévus n'ont pas de dotation suffisante en carburant. Résultat, les éléments sont cloués sur place. Les locaux qui accueillent le Cci sont partiellement occupés par les éléments de l'Onuci. Du coup, les hommes du colonel Nicolas Kouakou sont à l'étroit. Et comme les moyens font partie de l'efficacité militaire, on ne peut demander des miracles aux gendarmes de cet instrument conçu pour donner à terme à la Côte d'Ivoire une nouvelle armée brassée et foncièrement républicaine. Les conséquences de la situation ainsi créée, ce fut en ex-zone de confiance le retour des forces impartiales pour assurer la sécurité en certains endroits. Olus grave, est l'absence opérationnelle du Cci dans le démantèlement des milices à l'Ouest. Une tâche qui lui revient selon l'accord de paix inter-ivoirien. Les autorités politiques et administratives, le chef de l'Etat et le Premier ministre en premier, doivent sortir le Cci du ghetto financier et matériel dans lequel il se trouve. Sinon, c'est toute l'architecture de la sortie de crise, dans son volet militaire en particulier, qui risque de s'écrouler.









D. Al Seni

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