mercredi 23 mai 2007 par Notre Voie

Des stagiaires et des professeurs de danse. Ils sont regroupés au Village Ki-Yi de la Riviera Bonoumin, à l'occasion d'un atelier de danse initié depuis le vendredi 4 mai 2007, par Micahel Kouakou, jeune danseur ivoirien exerçant à New York (USA) en tant que danseur-chorégraphe de la compagnie Daara dance.
Il y a 4 ans que je vis aux USA de la danse contemporaine. Mais 3 ans avant, j'ai bourlingué en Europe : j'ai fait la Belgique puis la Hollande ; j'ai tourné dans l'Europe de l'Est, au Japon, en Amérique du Sud et bien sûr en Afrique. Après avoir donc longtemps travaillé à l'étranger avec différentes personnes et constaté qu'en Côte d'Ivoire, la danse moderne est en perte de vitesse et que cela est due en partie à la fuite de ses cerveaux vers les pays de la sous-région, je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose, c'est-à-dire, initier un atelier de danse, a expliqué Michel Kouakou, ex-pensionnaire (98-2001) du Village Ki-Yi de Were-Were Liking Gnepo. Pour le danseur-chorégraphe, il s'agit de partager avec ses collègues du pays, ce qu'il a appris pendant son aventure occidentale et asiatique mais surtout de leur donner un peu d'espoir car je crois qu'ici, il y a encore des artistes talentueux qui n'ont malheureusement personne pour les aider. Michel Kouakou compte sur l'expertise de deux Américains rompus en la matière, pour atteindre son objectif. Il s'agit de Penny Kalloo, professeur de danse au High school in the Bronx (New York) et mon chorégraphe Reggie Wilson, directeur-fondateur de la compagnie Reggie Wilson and the first and the heel performance group, à Brooklyn, New York, précise l'artiste qui ambitionne de faire de ce rendez-vous un événement annuel. Penny Kalloo dirige les travaux sur la danse moderne (le jazz et le ballet) inspirée, précise-t-elle, des techniques de Martha Graham, de Lester Horton et de Jose Limon, les pionniers de la danse moderne aux USA. Je trouve que les danseurs apprennent vite ; ils sont très bien coordonnés, dotés d'un bon rythme et intelligents. Dès qu'on les voient, on sent que ce sont de jeunes gens affamés de nouvelles choses prêts à les consommer et à s'en servir dans le futur, s'enthousiasme l'Américaine avant de défendre son thème. Personnellement, j'ai choisi de les former en danse moderne parce que l'option a cette particularité de permettre au danseur de s'exprimer totalement et d'être polyvalent, réceptif à n'importe quel style de danse partout où il se trouvera. En outre, c'est ce que j'ai appris dès mon bas âge et c'est aussi ce que j'aime le plus, dira Penny Kalloo qui en est à son premier séjour de plaisir en Côte d'Ivoire. Quant à son compatriote, Reggie Wilson, assez méfiant vis-à-vis des médias, il initie les stagiaires à son style propre à lui. Une esthétique qui mêle le post-moderne, le moderne, le jazz, les rythmes africains et afro- caraïbes à bien d'autres de la planète qui le fascinent en permanence. Le troisième volet de l'atelier se déroule sous la houlette de Michel Kouakou. Il est centré sur l'improvisation et l'afro fusion qu'il définit comme un mélange de danse traditionnelle et de danse moderne, tout en se gardant de lui préserver une racine du continent noir. Une vingtaine de danseurs ivoiriens prennent part à ce stage qui prend fin ce vendredi 25 mai. Ils sont issus de plusieurs compagnies d'Abidjan telles que Tchétché, Kagnondé, EDEC, Ladavo, So et de l'orchestre Ch?ur attoungblan de Boni Gnahoré. Leur motivation est perceptible, d'un professeur à l'autre. On va bien piger la leçon américaine, selon un stagiaire qui profitait, hier en fin de matinée, énormément d'une pause au terme d'un exercice époustouflant dirigé de main de maître par Penny Kalloo.


Schadé Adédé schadeci@yahoo.fr

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