mercredi 23 mai 2007 par Fraternité Matin

Désiré Dallo, DG du Port de San-Pedro
Nous avons eu des échanges très fructueux?
Nous sommes venus pour une mission de promotion dans le cadre du Nepad. Vous savez, le Nepad a reconnu qu'en Afrique, les infrastructures bien développées peuvent constituer un moteur de la croissance économique Un élément très important dans la réduction de la pauvreté en Afrique. Le Nepad a donc ce rôle à jouer. Et la BAD a créé un guichet chargé d'étudier rapidement les projets d'infrastructures. C'est pour cela que nous sommes venus. Je crois que la mission a été très intéressante. Nous avons eu des échanges très fructueux. Nous savons mieux comment les choses fonctionnent ici. Pour ce qui concerne le port de San Pedro, nous avons présenté plusieurs projets. Il y a des projets propres au port qui permettent d'améliorer sa capacité d'offre portuaire. Ce sont des projets de développement du domaine portuaire. Et nous avons des projets de facilitation de l'acheminement des cargaisons au niveau du port. De tous ces projets, nous avons eu des discussions très intéressantes avec ceux qui sont en charge du guichet Nepad. Nous avons identifié les projets dont les études seront financées par le mécanisme de préparation des projets. Comme vous le savez, en Afrique, ce n'est pas toujours qu'il n'y a pas d'argent disponible, mais c'est souvent le manque de projets bancables. Au port de San Pedro, nous avons besoin d'un milliard de francs pour le financement des études des projets. Le bilan que nous pouvons tirer de la mission est très positif. Nous savons mieux comment la banque fonctionne. Nous avons eu des relations avec certaines personnes qui seront amenées à prendre des décisions sur les dossiers que nous allons présenter. Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour développer le port de San Pedro par la mise en place d'un système qui permette à la Côte d'Ivoire de commercer par ce port avec le sud du Mali, la Guinée forestière et le Liberia. Honorat Dé Yédagne, 2e Vice-président du Nepad Business Group-CI
Il faut que notre pays se réconcilie définitivement avec la planification?
Il faut tirer de cette mission des leçons qui soient les plus objectives possibles. Ce que nous avons appris ici, c'est que l'autorité de l'Etat est la première ressource dont la Tunisie dispose pour conduire son développement et surtout dans l'intérêt national. Je dis bien dans l'intérêt national. Je voudrais vous en donner une idée. Dans l'hôtel où nous nous trouvons, j'ai demandé à boire du Perrier. Il n'y en a pas. La Tunisie n'importe pas du Perrier parce qu'elle fabrique son eau gazeuse. Le cas tunisien est à regarder de près. C'est un modèle économique qui doit être analysé et doit intéresser les Ivoiriens. Ce pays n'a pour seule ressource que son tourisme. La Tunisie a utilisé une arme dont tous les pays du monde disposent. C'est la réflexion. Quand vous lisez la presse tunisienne, vous découvrez que tous les jours, il y a des colloques. Les gens sont donc tous les jours engagés dans la réflexion. Ils pensent le pays tous les jours. Ils ne se lassent jamais de s'asseoir autour d'une table pour discuter des problèmes du pays au niveau de tous ses aspects.
Nous nous sommes rendus au centre de promotion des exportations (CPEX) qui est l'équivalent de l'Apex-ci au niveau de la Côte d'Ivoire. Nous y avons découvert que la Tunisie a mis en place un guichet unique à la disposition des exportateurs. En 24 heures, vous pouvez exporter vos marchandises sans contrainte particulière au niveau de la douane, de la police et des banques. Toutes ces entités et les services du ministère du Commerce y sont regroupés. Les agents sont là. Et attendent les exportateurs. Voila des choses très simples qui peuvent être faites dans notre pays. Ils ont ici un conseil supérieur du développement qui pense la planification du pays. Il faut que notre pays se réconcilie définitivement avec la planification. Un pays sous-développé ne peut pas se développer sans que son développement soit pensé. Et le seul lieu pour le penser, c'est le plan. Nous avons rompu avec le plan sous les auspices du FMI et de la Banque mondiale. Il faut dire non. Le plan, c'est le c?ur même de l'action de l'Etat.
Bombo, Directeur de l'Exploitation de l'APEX-CI
Nous avons vendu les projets de nos deux ports?
Je considère que la mission est une réussite. De quoi s'agit-il? La Côte d'Ivoire était en dehors de tous les programmes de développement. Notre mission est de faire en sorte qu'elle reprenne sa place à l'intérieur de tous les projets qui y étaient inscrits. Nous sommes venus explorer les mécanismes. Nous avons eu tous les responsables techniques chargés justement de la mise en place de ces mécanismes. Nous revenons de Tunis, heureux de savoir que nous sommes toujours attendus. Et que nous pouvons réactiver notre partenariat avec la BAD.
Avec le centre des exportations de Tunisie que nous avons visité, nous avons réactivé nos accords de partenariat et de coopération.
La mission est globalement positive. Elle l'est dans la mesure où nous avons pu faire la promotion de la Côte d'Ivoire à l'extérieur La promotion du Made in Côte d'Ivoire à travers ses services. Nous avons vendu les projets de nos deux ports. Nous avons repris la main par rapport à l'appropriation des mécanismes de la BAD. Nous avons réactivé la coopération avec elle de façon technique sur le recueil des investissements et tout ce qui est financement. Cette mission n'était que la première. C'était une mission de prospection. Nous avons accompagné aujourd'hui les ports. Demain nous espérons accompagner d'autres secteurs d'activités qui le désireront. Gérard Amangoua, Directeur exécutif du Nepad Business-Group
La Bad est un marché très important?
Une auto satisfaction serait preuve de non humilité. Moi je me réjouis de ce que cette mission ait eu lieu parce que nous sommes dans une période post-conflit. Et ce genre d'initiatives est à louer parce nous prenons le risque d'aller vers nos marchés. Et la BAD est un marché très important que nous avons identifié comme cible dans le cadre des activités du Nepad Business Group. Je m'en réjouis. Nous avons pu rencontrer les responsables de la BAD. Nous avons échangé. Et je pense qu'en ce qui concerne le programme avec la banque, le bilan est satisfaisant. Quant aux autres programmes hors BAD, nos partenaires ont pu avoir des contacts très fructueux. C'est à eux de dire si cette mission est satisfaisante. Pour ma part, je pense que le Nepad business group est en marche. Nous avons l'ambition d'initier d'autres activités allant dans le sens de la sensibilisation et de la communication ainsi que dans le sens de l'appropriation du Nepad. Nous allons poursuivre notre travail. Nous avons beaucoup de choses à faire. Cela dans la perspective de la sortie de crise. Nous pensons que la plupart des entreprises qui nous ont fait confiance lors de cette mission, ont été satisfaites. Nous attendons d'autres entreprises, d'autres partenaires qui pourraient être intéressés par ce genre d'activités. En tout cas, en tant que directeur exécutif du Nepad business group, je repars satisfait parce que la mission se situe également dans une perspective de reprise de la coopération entre la Banque africaine de développement et la Côte d'Ivoire. Et cela à la veille des assemblées annuelles prévues à Shanghai.
Repères
NAISSANCE. Le Nepad Business Group Côte d'Ivoire a été créé en août 2006 sous l'impulsion de l'Apex-ci, de la Confédération des entreprises de Côte d'Ivoire et des principales associations professionnelles de Côte d'Ivoire. MISSION. Le Nepad Business group Côte d'Ivoire, dont le président et le directeur exécutif sont respectivement, MM. Guy Bengue et Gérard Amangoua, veut permettre à la Côte d'Ivoire de bénéficier de toutes les opportunités qu'offre le Nepad tant au niveau institutionnel qu'au niveau du secteur privé. TUNIS. Les ports d'Abidjan et de San Pedro ont effectué la mission de Tunis avec de fortes délégations conduites par les directeurs généraux (Marcel Gossio et Désiré Dallo). Celle du Bnetd était dirigée par le secrétaire général, Aka Manouan. SOUTIEN. Le représentant officiel de la BAD en Côte d'Ivoire, Ngardinga Sangbé, est resté aux côtés de la délégation ivoirienne pendant toutes les rencontres au sein de l'institution.
DINER. L'administrateur ivoirien de la BAD, Dacoury-Tabley Henri (avant la réunion de Shangai qui lui a trouvé un remplaçant en la personne de Tchétché N'Guessan), a reçu la délégation à dîner dans sa coquette villa samedi soir. La bouffe était bonne Il y avait du riz.

Alakagni Hala
Envoyé spécial à Tunis

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