mercredi 23 mai 2007 par Fraternité Matin

Un nouvel instrument de vente est en cours d'élaboration. Il permettra de peaufiner la commercialisation intérieure.
San-Pedro est la première étape de la campagne d'information qu'initient, depuis lundi, les structures de gestion de la filière café-cacao. Campagne dont l'objectif est de recueillir les propositions des producteurs par rapport au nouveau cadre de commercialisation intérieure du café et du cacao marqué par la création des magasins généraux. A la cérémonie de lancement qui a eu lieu au foyer des jeunes, les différents orateurs ont expliqué à l'auditoire, le fonctionnement actuel de la commercialisation intérieure. Sans faux-fuyant, les principaux animateurs des structures de la filière ont reconnu les limites de l'ancien système.
Ainsi, Placide Zoungrana, PCA de l'Autorité de régulation du café-cacao (ARCC), dira : De la réforme de 2000, il y a eu des avancés. Cependant, de nombreuses faiblesses tant au niveau des producteurs que de leurs organisations ont été décelées. Il s'agit, entre autres, du taux de réfaction élevé, du faible prix d'achat aux producteurs, du lourd endettement des producteurs des zones éloignées, de la prolifération des coopératives sans assises réelles ? Pour lui, l'idée majeure qui guide les structures de gestion de la filière est de mettre ensemble leurs expertises au service de la commercialisation intérieure?. Dans la pratique, cela se traduira par la création de magasins généraux.
Et Tanoh Kassi, DG de la Bourse du café-cacao (BCC), d'expliquer que ces magasins généraux répondent à plusieurs soucis. Nous estimons qu'au plan commercial, il faut rapprocher les acteurs. La meilleure manière de le faire est d'être plus proche des producteurs?, a-t-il indiqué. Le DG de la BCC a insisté sur leur volonté de préserver l'intérêt général des acteurs de la filière?. Il a ajouté : Nous sommes guidés aussi par la recherche de la qualité et l'idée de transparence. Les stocks disponibles dans ces magasins seront communiqués à l'ensemble des exportateurs qui viendront, s'ils sont intéressés, dire publiquement le prix auquel ils prendront les produits. Les paysans auront la latitude de connaître à quel prix leurs produits ont été vendus?.
Le PCA de la BCC, Lucien Tapé Doh, a commenté les différentes communications de la première étape de la tournée en ces termes: Il n'est pas normal que les prix que j'annonce chaque fois ne soient pas pratiqués sur le terrain comme nous le constatons actuellement. La prolifération des coopératives à laquelle nous assistons est le fait des pisteurs et autres personnes qui sont tout sauf des planteurs. Certaines coopératives sont le fait de préfets, de fonctionnaires et bien d'autres qui profitent des faiblesses de la loi coopérative de 1997. La seule manière de mettre fin à leur existence est la création des magasins généraux. Mais leur implantation prendra en compte les productions réelles de l'ensemble des régions du pays?. Tapé Doh n'a pas manqué de faire une observation brève sur l'audit de l'Union européenne qui veut contrôler, selon lui, la filière?. Ils ont fait leur audit. Ils ont mis le résultat sur Internet. Moi, je ne connais pas Internet. C'est la BCC que je connais?, a-t-il ironisé. Avant de dire: Nous avons géré. Nous avons certainement fait des erreurs. Mais toute ?uvre humaine n'est jamais parfaite. S'appuyer sur une volonté de nous déstabiliser pour critiquer nos actions n'est pas juste?.
Cette caravane était ce mardi, à Soubré et sillonnera pendant deux semaines, les grandes régions productrices du café et de cacao. Le préfet de région du Bas- Sassandra, Assi Abaka Moïse, assisté de l'ensemble des membres du corps préfectoral, a eu l'honneur de la lancer.

Doua Gouly
Envoyé spécial

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