Premier magistrat de la commune de Koumassi et par ailleurs, délégué communal du Pdci de cette localité, M. N'Dohi Yapi Raymond, est connu pour être un homme qui n'a jamais pratiqué la langue de bois. De retour de Daoukro, où il a participé au conclave du Pdci, N'Dohi Raymond s'est ouvert à ?'Le Font''. Des résolutions du conclave, jusqu'à la mobilisation des militants de son parti pour la victoire finale, en passant par la situation qui prévaut actuellement au sein du ?'G7'', le maire de Koumassi parle, sans faux-fuyant. Entretien. Comment se porte le Pdci à Koumassi, aujourd'hui ?
Je dois vous dire d'entrée que Koumassi n'a pas été un champ où se sont développés des remous. Notre commune a toujours été un lieu où on cultive la discipline et la paix. Et donc la délégation Pdci de Koumassi se porte bien. D'ailleurs, nous venons de Daoukro où parmi les rapports de mission, Koumassi a encore été félicité. Nous avons une population et des militants qui savent ce qu'ils veulent, et nous pensons que le travail que nous faisons, se consolide chaque jour davantage. Par le soutien et la multiplication des mouvements de soutien sur le terrain. Donc nous sommes sur la bonne voie. A Daoukro, les rapports des missions ont fait état de ce qu'à Koumassi, tout se passe bien. Justifiant, on dit que vous êtes un homme prévoyant parce que depuis un certain temps vous avez installé un quartier général à partir duquel vous animez le parti. Est-ce qu'on peut avoir une idée des grands axes des actions que vous posez dans le cadre de l'animation de ce quartier général ?
Ce que nous faisons, c'est de maintenir le contact au quotidien avec nos militants, avec toute la population. Aujourd'hui, ce que la population veut, c'est de sentir son leader près d'elle et de savoir que celui-ci est à son écoute. C'est ce travail que nous faisons au quotidien et qui nous prend beaucoup de temps. Nous avons aménagé un local pour recevoir tout le monde, et je pense que cela nous aide beaucoup et permet de disposer d'une logistique qui va nous permettre le moment venu d'aller sur le terrain de façon beaucoup plus sereine. Et nous faisons ce travail d'animation qui se passe bien. Les populations ont adhéré à notre programme de travail qui consiste à aller de façon alternative vers elle et aussi de la recevoir, l'écouter, échanger, et partager une vision commune de la gestion communale en ce qui concerne l'ensemble des populations et la gestion des militants en ce qui concerne notre parti politique. L'un de vos soucis a toujours été de sensibiliser les militants sur le fait qu'ils doivent se tenir prêts à se faire identifier dans de meilleures conditions avant de donner leur voix au président Bédié. Est-ce que les militants ont compris le message ?
Les militants sont plus sensibilisés que moi, puisque c'est avec l'élection dernière que Koumassi a perdu le 1/3 de députés. Aujourd'hui, ça devient un défi pour ces populations-là. Et chacun veut absolument participer aux futures consultations électorales pour donner le maximum de voix au candidat du Pdci, puisque Koumassi a toujours été un bastion de notre grand parti. Donc la population est sensibilisée sur les enjeux du moment, elle est prête, et attend de le démontrer lors des prochaines élections.
Au conclave de Daoukro, il a certainement été question des ?'dissidents'' de votre parti. Aujourd'hui, quel regard portez-vous sur les actions de ceux-là ?
Vous savez, la politique se fait de plusieurs façons. Il y a des gens qui la font avec conviction. Est-ce que c'est par conviction que ces gens-là créent la dissidence pour apporter quelque chose au parti ? Il faut bien se poser la question ! Mais, si ce sont des motivations autres que celles qui peuvent faire avancer le parti, alors nous disons que ceux-là nous trouverons sur leur chemin. Et ça ne se passera pas, parce que le Pdci a vécu des moments terribles avec le coup d'Etat de décembre 99. On a tenté par la force de couper le parti de sa base mais ça n'a pas marché. Et aujourd'hui, cette base-là est plus que jamais mobilisée derrière son candidat pour faire échec à toutes tentatives. Moi, je ne peux que déplorer toutes ces actions parce que finalement, une fois qu'on a plus de privilèges, on devient lucide ! Mais, il n'y a pas plus lucide que nous, qui avons milité, qui avons travaillé, et qui n'avons jamais eu la reconnaissance du parti ! Malgré tout, nous sommes restés parce que nous avons milité par conviction. Nous pensons que le Pdci est un grand parti qui a eu ses moments de gloire, et aujourd'hui où il traverse une période difficile, c'est là que chacun doit donner la preuve de son militantisme. Et j'ai un peu honte pour ceux qui s'adonnent à toutes ces actions de sabotage du Pdci. Cela nous amène donc à parler des taupes qui sont au sein du parti et qui agiraient pour le compte du Fpi tels que Fologo et bien d'autres. Ce que je peux dire, c'est que si des gens ont été payés pour mener des actions de déstabilisation du Pdci, je vous le rassure, ils vont se retrouver face à la base qui ne se laissera pas distraire. On crée le Rdr et l'Udpci à partir du Pdci, mais le Pdci vit et vivra toujours ! Je pense que tout ce qu'on pose comme acte, sera sanctionné par le jugement de l'histoire. Et l'histoire retiendra ce que chacun aura posé comme acte. En tout cas, moi je pense qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter au Pdci car il y a une base qui sait ce qu'elle veut, et qui le démontre à chaque fois. Et c'est ça qui est rassurant. On ne peut pas d'un coup de baguette magique, décréter la mort du Pdci et ranger toute cette force là dans les placards. Au Pdci, il y a une véritable force et les élections à venir nous le démontreront. Dernièrement, certains se sont proclamés leaders d'une certaine tendance et annoncent déjà des candidatures. Est-ce qu'à Daoukro, des dispositions ont été prises pour que ceux-ci ne viennent pas perturber le président Bédié ?
J'avoue que Daoukro n'a pas mis l'accent sur cet aspect-là. Daoukro a fait le point des missions que le bureau politique a initiés et que certains cadres ont conduites. Donc, on a eu les résultats de ces missions et on a dégagé une plate-forme de travail pour les jours à venir. Et dans le document qui nous a été remis, Daoukro s'est interrogé sur certains aspects de nos rapports avec nos alliés, et je pense que le président du parti nous a donné l'assurance nécessaire et chacun est revenu revigoré et prêt à l'accueillir partout où il effectuera les prochaines tournées de mobilisation. Donc nous à Koumassi, nous serons heureux de l'accueillir et je pense que notre priorité est de travailler à renforcer notre cohésion au sein du parti. Il n'est pas important pour nous de savoir qui part, qui reste, qui est candidat et qui ne l'est pas. Ce que nous savons, c'est que le président Bédié est candidat et comment faire en sorte qu'il gagne, voici notre préoccupation. Est-ce que nous pouvons avoir une idée des stratégies que le Pdci va bientôt mettre en place sur le terrain, dans le cadre de la mobilisation de sa base ?
Nous n'avons pas de stratégie particulière. Nous continuons notre travail d'animation et de mobilisation. Nous le faisons régulièrement. Nous préparons surtout nos militants à participer activement aux opérations d'identification, de recensement, de révision des listes et de retrait des cartes d'électeur, c'est notre priorité pour le moment. Il y a aussi, depuis un certain temps, la polémique sur la question du Rhdp dans le cadre du G7 . Est-ce qu'il y a des chances que toute la sérénité revienne ?
Il n'y a pas de problème au niveau du Rhdp. Seulement, certains journalistes s'interrogent sur certains comportements au niveau du G7 , mais là-aussi, nos leaders ont dit qu'ils devraient se retrouver incessamment pour clarifier les choses. Nous, nous attendons ce qui sera décidé, et à partir de là, nous exécuterons le mot d'ordre qui aura été arrêté. Un mot à l'endroit des militants Pdci à KoumassiJe voudrais leur dire merci pour leur soutien et leur adhésion à notre politique. Je voudrais également les rassurer sur notre volonté inébranlable de maintenir la flamme du Pdci toujours vivante à Koumassi. Et leur demander de rester toujours debout, de se tenir prêts à participer avec enthousiasme et avec force, à toutes les étapes du processus électoral pour nous assurer la victoire finale.
Réalisée par K.K. Maurice