mardi 22 mai 2007 par Le Matin d'Abidjan

La Côte d'Ivoire est sur la voie de la paix depuis la signature de l'accord de Ouaga. Et ce retour vers la paix se concrétise chaque jour un peu plus avec la mise en ?uvre des différents points de l'accord par les deux parties signataires. Les diplomates africains accrédités en Côte d'Ivoire s'en réjouissent. Ils sont allés l'exprimer hier au chef de l'Etat. Par la voix de SEM Emile Ilboudo, ambassadeur du Burkina Faso en Côte d'Ivoire, le groupe africain des ambassadeurs a tenu à féliciter l'initiative du dialogue direct qui est une victoire pour toute l'Afrique. Parce qu'elle vient démentir " l'assertion selon laquelle les africains ont une incapacité fataliste de trouver des solutions à leur portée". Les prenant au mot, le Chef de l'Etat a expliqué que le but du dialogue direct était de prouver à la communauté nationale et internationale que les Africains peuvent eux-mêmes régler leurs propres problèmes. A titre d'exemple, il a cité les cas du Niger, du Mali et de l'Algérie qui se sont stabilisés sans l'intervention de l'occident. Toutefois, Laurent Gbagbo a révélé que les discussions entre le camp présidentiel et celui de la rébellion ont été précédées de " contacts souterrains " avant qu'il ne tende officiellement la main à Soro Guillaume. A juste titre, il n'a pas manqué de dire merci aux présidents Compaoré et Thabo Mbeki qui ont facilité aussi bien dans l'ombre qu'au grand jour ce dialogue inter ivoirien. Pour ce qui est de l'accord de Ouaga, le Chef de l'Etat a estimé que les choses se passent bien et que le processus de paix est irrémédiablement sur les rails. A preuve, il a fait un rappel des actes concrets posés depuis la signature de l'accord jusqu'au désarmement des forces d'auto défense de l'Ouest qui s'est déroulé le week-end dernier à Guiglo. Mais pour Laurent Gbagbo, le plus important c'est d'aller aux élections afin que le président élu puisse gouverner librement sans tenir compte des caprices des uns et des autres. Pour étayer ses propos, il a expliqué à ses hôtes qu'en Côte d'Ivoire il y a des ministres qui sont au gouvernement mais qui travaillent plus pour l'intérêt de leurs chapelles politiques que pour la Côte d'Ivoire. L'autre point de la rencontre a été le rôle de la communauté internationale dans le processus de pacification de la Côte d'Ivoire. Sur ce sujet, le Chef de l'Etat avec toute la franchise qu'on lui connaît n'a pas porté de gangs pour fustiger l'ingérence nocive que la communauté internationale a eue dans le règlement de la crise ivoirienne. A en croire Laurent Gbagbo, contrairement à ce qu'on a voulu faire croire à l'extérieur, la Côte d'Ivoire n'est pas un Etat en faillite. Puisque les Ivoiriens n'ont pas encore décidé de l'abrogation de leur Constitution. A ce titre, Laurent Gbagbo estime que les Hauts représentants de l'Onu affectés à Abidjan n'avaient pas à venir se comporter comme les nouveaux dirigeants de la Côte d'Ivoire alors que ce pays a un président élu encore en fonction. Et à l'en croire, il a souvent eu l'impression que Pierre Schori et Gérard Stoudmann étaient venus pour diriger la Côte d'Ivoire à sa place. Et selon lui, c'est la raison pour laquelle il a écrit à Ban Ki-moon pour demander leur départ. "L'Epoque des gouverneurs est passée. En Côte d'Ivoire, il n' y a pas de gouverneur mais un Chef de l'Etat. Il n' y a pas non plus de vacance de pouvoir. C'est pourquoi j'ai écrit à l'Onu pour demander leur départ. Parce que j'ai eu l'impression que ces deux hommes étaient venus diriger la Côte d'Ivoire à ma place ", a-t-il déclaré. Notons qu'une vingtaine d'ambassadeurs africains accrédités en Côte d'Ivoire ont pris part à cette rencontre avec le Chef de l'Etat.

M. A.

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