La cérémonie de samedi était haute en couleurs, hyper médiatisée, mais aussi très riche en contradictions. Ce qui n`a pas manqué de réveiller des soupçons. Le 8 mai 2007, à Bloléquin, chez Oulaï Tiabas, au cours d`une réunion entre les cadres et élus locaux pour la préparation de la cérémonie du samedi sur le choix du président du comité d`organisation, Eloi Oulaï, directeur de Radio Côte d`Ivoire a dit, entre autres : " Tchéidé Gervais (vice-président du Conseil Général de Guiglo), Daouho Benoit (maire de Bloléquin), c`est nous qui avons donné les armes à ces jeunes combattants et les avons équipés pour repousser la rébellionSi des gens devaient aller devant le TPI, c`est nous. C`est à mon bureau que la répartition des armes et l`organisation des différents groupes ont été ficelées. Aussi, l`organisation de la visite du Chef de l`Etat, et la sensibilisation pour le démantèlement des groupes d`autodéfense doit être notre affaire "
Le samedi 19 mai, à la place Houphouët-Boigny, en présence de Gbagbo et de Eloi Oulaï, Maho Glofiéhi a déclaré : " Il n`y a pas de milice en Côte d`Ivoire. La seule milice que je connais, c`est la milice du PDCI-RDA avant 1990.Nous avons combattu les mains nues, avec des bout de bois, nous avons résisté, tendu des embuscades pour prendre à l`ennemi les armes que vous voyez-là " De deux choses, l`une. Soit Eloi Oulaï et Maho Glofiéhi ne parlent pas des mêmes groupes d`autodéfense, soit les armes des miliciens de l`ouest sont loin d`avoir été collectées. Dans tous les cas, l`ONUCI à qui on a remis les armes sauront faire l`inventaire et le rapprochement du ratio armes combattants.
Le constat fait par tous samedi est que les armes présentées étaient pour la très grande majorité de vieilles armes rouillées qui peut-être n`ont plus servi depuis des décennies. Des mauvaises langues soutiennent que ce sont des armes qui, d`une part étaient sous scellées dans les brigades et camps de gendarmerie et des armes enraillées endommagées au front (donc non fonctionnelles depuis des années) mises en réparation dans des armureries. Quant aux armes neuves et fonctionnelles, elles sont pour l'instant introuvables. certains disent qu'elles ont pris la route du Libéria. Le plus étonnant samedi est que Maho Glofiéhi n`a pas dit le chiffre exact des miliciens qu`il dit contrôler. Sur combien les quelques dizaines d`hommes et d`armes présentés samedi ont été pris ? Le mystère de l`ouest demeure.
E. P.