lundi 21 mai 2007 par Le Temps

Le moins qu'on puisse dire, c'est que le PDCI est dans la tourmente. La réunion tenue le week-end dernier, à Daoukro, pour diagnostiquer le mal qui le ronge a tourné court.

La montagne a accouché d'une souris. Les quatre (4) heures de discussions entre les élus du PDCI, les délégués départementaux et communaux et les chefs des récentes missions organisées dans le but de recueillir les sentiments de la base sur la gestion du parti, n'ont pas suffis à rapprocher les positions des participants. Résultat : il n'y a pas eu de communiqué final. Pis, Henri Konan Bédié, le président du PDCI n'a pu lire son discours. Il a préféré s'éclipser à l'issue de la réunion mouvementée, laissant le soin à ses collaborateurs de distribuer à la presse les copies de son discours. Selon des indiscrétions, les divergences étaient tellement profondes que la réunion prenait, par moments des allures houleuses. Et, ce sont ces contradictions auxquelles il ne s'attendait pas qui ont affecté Bédié. Pourtant, rien ne présageait d'un tel " dénouement ". Parce que la réunion, qui a eu pour cadre, l'Hôtel de la paix de Daoukro, avait commencé sur des chapeaux de roue. Tam-tam parleur, rois et chefs traditionnels, ballet de grosses cylindrées, la quasi-totalité des pontes du PDCI, le parti cinquantenaire n'a pas fait dans la dentelle. C'est dans cette ambiance festive que, sous le coup de 11 heures, Bédié fait son entrée dans le Palais de l'Hôtel de la paix. Dans cette effervescence populaire, l'ex-ministre de l'Economie et des finances sous Bédié, Emmanuel Niamien N'Goran, par ailleurs, délégué départemental, va voler dans les plumes du Front populaire ivoirien (FPI). " Des rumeurs, a-t-il dit, font état de la mise à mal du PDCI à Daoukro. Tout cela n'est que mirage, de la rêverie et d'une mise en scène théâtrale des refondateurs sans fondation ". Poursuivant, il dira que Daoukro est " le fief électoral du PDCI et un bastion imprenable ". Des piques, on l'imagine, destinées à Henriette Adjoua Lagou qui donne de plus en plus de tournis au PDCI dans la ville natale de Bédié. A la suite de Niamien N'Goran, le Secrétaire général du PDCI, Alphonse Djédjé Mady a indiqué que " la paix est l'affaire du PDCI et qu'il est temps que le PDCI prenne sa chose pour redonner la paix à la Côte d'Ivoire ". Le huis clos qui a suivi son discours a révélé un malaise au PDCI. Les déclarations de certains participants en attestent. " Il y a de gros problèmes " a avoué Niamien N'Goran. Selon lui, l'encadrement de la base stagne. Pour Ahoussou Jeannot (ex-ministre de l'Industrie), il s'est agi de faire l'état des lieux avec les différents chefs de mission. Avant d'avouer, lui aussi, que " les rapports sont très durs ". Selon lui, les travaux ont été suspendus et confiés au Bureau politique du parti qui va poursuivre les analyses et discussions à Abidjan. Il s'est aussi prononcé sur la relation glaciale entre le PDCI et les Forces nouvelles, relation qu'il a minimisée. " Je les banalise ". Pour sa part, Bédié, croyant dur comme fer à un retour aux affaires, s'est vertement pris au FPI. " Il nous faut infléchir significativement, sinon mettre un arrêt à la politique dangereuse du FPI en signifiant, dans les urnes, le rejet qu'elle inspire à la majorité écrasante des Ivoiriens ", a affirmé Bédié. No comment !

Firmin K. Tché Bi Tché
Envoyé spécial à Daoukro
gkf_05641405@yahoo.fr

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