Maho Glofiéi, chef du FRGO, donne les raisons pour lesquelles ses combattants ont déposé les armes.
Chose promise, chose due. Après avoir promis au Président de la République, le dépôt de leurs armes le 19 mai 2007, le patron du FRGO n'a pas manqué le rendez-vous annoncé. Devant le chef de l'Etat et toutes les autorités militaires et la communauté internationale, Maho Glofiéi et ses combattants ont remis leurs armes. Dans son discours, le chef du FRGO a retracé le film des atrocités subies par les populations du grand- Ouest. Des villages entiers rasés, des familles entières décimées ou portées disparues. Le peu de populations restées en vie s'est dispersé dans les forêts environnantes. De ce fait, aucune activité agricole ne peut être possible. La vie s'est brusquement arrêtée dans la région. Refusant de mourir, ils ont organisé un repli tactique de deux mois, temps d'occupation de Bloléquin et de Toulépleu. Ils ont décidé de laver l'affront porté dans le camp de leur peuple. C'est dans ce contexte qu'ils ont créé les différents mouvements de résistance à Toulépleu, Bloléquin, Guiglo, Duékoué ainsi que dans les autres villes de la région Ouest. Défendant les mêmes causes, ces derniers ont décidé de regrouper tous ces mouvements dans une organisation unique dénommée Front de Résistance du Grand-Ouest (FRGO). " Nous sommes donc une force de ceux qui ont refusé de mourir. C'est l'instinct de survie qui nous a poussé à nous organiser. C'est pourquoi, nous sommes outrés quand on dit de nous que nous sommes des milices du Président Laurent Gbagbo. C'est faux et je voudrais le dire ici tout net. Nous ne sommes pas des milices. A ma connaissance, la seule milice que je connais en Côte d'Ivoire, c'est la milice du PDCI-RDA qui a existé du temps du Président Houphouët-Boigny " fait-il remarquer. Et de poursuivre : " Notre organisation FRGO a bouté les rebelles hors de nos deux villes et nous avons ramené la paix chez nous. Nous avons combattu avec des bâtons, des branches d'arbres arrachées de force ou en tendant des embuscades à l'ennemi. Nous avons combattu avec l'aide de Dieu qui nous a donné la force de récupérer des armes à nos agresseurs au moment de leur mise en déroute. Notre arsenal est composé de fusils calibres 12, de fusils AK 47 ou Kalachnikovs, de grenades, de RPG et des mines".
Pourquoi c'est maintenant que le FRGO décide-t-il de déposer les armes ?
Maho Glofiéi soutient que depuis la signature de l'accord de Paix de Ouagadougou, ils constatent que la raison pour laquelle ils ont pris les armes n'existe plus. En plus, le Premier ministre Guillaume Soro dirige aujourd'hui, un gouvernement composé de personnalités venues de toutes les tendances et principalement de ceux qui hier, ont attaqué ce pays. " Le Président Laurent Gbagbo est le patron. En sa qualité de chef d'Etat et Président de la République, dans ces conditions, le FRGO que je dirige n'a plus de raison d'être en arme. C'est pour toutes ces raisons que Monsieur le Président de la République, devant la communauté nationale et internationale représentée à Guiglo, je vous remets ce jour samedi 19 mai 2007, toutes les armes qui sont détenues par mes mouvements ". Et de poursuivre : " A partir de cet instant, tous ceux et toutes celles qui seront illégalement détenteurs d'armes à feu dans notre région devront répondre devant la loi de la République de Côte d'Ivoire car, le FRGO ne sera plus tenu responsable de leurs agissements. En vous remettant ces armes, Monsieur le Président de la République, nous ne vous exigeons rien. Cependant, nous demandons que le PNDDR achève ce qu'il a commencé vis-à-vis de nos combattants, c'est-à-dire, leur prise en compte effectif ". Le porte-parole des Forces de Résistances du Grand-Ouest estime faire confiance au Président de la République. Celui-ci dans le cadre du Service civique national, donnera la place qui convient aux jeunes de cette région et que des centres seront installés dans chacun des quatre départements. La tenue de ce chronogramme est le résultat de concertation permanente entre le FRGO et le Cabinet du Président de la République. C'est pourquoi, Maho Glofiéi a rendu un hommage mérité au ministre Bertin Kadet, le général Jean-Pierre Lorougnon (Tous deux conseillers spéciaux du Président de la République). Ainsi que leurs collaborateurs qui ont travaillé pendant des jours pour la réussite de la cérémonie.
Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr
Envoyé spécial à Guiglo