lundi 21 mai 2007 par Nord-Sud

En attendant la décision de la Caf, le 5 juin au Caire, l'Ivoirien Jacques Anouma et le Nigérian Amos Adamu se battent pour le contrôle de l'Ufoa. Une vraie opposition de styles.

Ce sont sans doute deux jusqu'au-boutistes. L'Ivoirien Jacques Anouma contesté par un groupe de pays membres de l'Union des fédérations ouest-africaines n'entend rien lâcher dans l'affaire. Le Nigérian Amos Adamu qui a été fait roi par un autre groupe tient lui aussi son Ufoa. Une bataille de géants pour le contrôle de l'union zonale, en attendant la décision de la Confédération africaine, le 5 juin sur les bords du Nil. L'Ufoa version Anouma s'appuie sur les textes pour mener son offensive. "Aucun pays n'a manqué à l'appel pour défendre la légalité", dixit Jacques Anouma, le 12 mai au Novotel d'Abidjan, lors d'une réunion de l'union. Et il a le soutien des pays comme le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, la Gambie, la Sierra Leone. Ces pays avec la Côte d'Ivoire forment le noyau dur du groupe Anouma. Depuis quelques semaines, lui et ses hommes ont entrepris une offensive diplomatique, avec le soutien du chef de l'Etat de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo. Ce dernier serait intervenu auprès de certains de ses collègues, afin de faire revenir à la raison des présidents de Fédérations, a t-on appris. Et c'est dans ce cadre, qu'une réunion des ministres des Sports et de présidents de Fédérations de l'union est annoncée demain mardi à Ouagadougou, dans la capitale burkinabé. Au-delà de l'offensive diplomatique, Jacques Anouma a annoncé la reprise des activités de l'Ufoa. Il projette d'organiser un tournoi regroupant les 16 nations le mois prochain."Seuls les pays à jour de leur cotisation, participeront à ce tournoi. Nous donnons une chance aux autres pays jusqu'à la fin du mois de mai", a déclaré Anouma, le 12 mai dernier. Il a aussi annoncé que des sponsors accompagneront ce tournoi. Et il se raconte que l'Etat de Côte d'Ivoire aurait dégagé la somme de 600 millions de francs Cfa pour la relance des activités de l'union zonale. En attendant ce fameux 5 juin, le président de la Fif espère :"Nous sommes très sereins. Nous pensons que le droit sera dit".




En face, Amos Adamu tient lui aussi son Ufoa. Mercredi dernier, à Lagos, il a procédé au lancement officiel de ses activités et à la présentation de ses sponsors. Il a d'abord rappelé qu'il mettait fin aux cotisations."Nous avons pour l'instant, trois gros sponsors qui ont décidé de nous accompagner dans notre mission, après seulement un mois. Ce sont Globacom, la Sprint bank et Oceanie bank. Glo a donné quatre millions de dollars (Ndlr: deux milliards de francs Cfa). Les deux banques vont suivre dans les semaines à venir. Ils sont tous présents à cette cérémonie. Il y a aussi deux Etats du Nigeria qui ont décidé de nous donner chacun deux millions de dollars. Mais je n'ai pas encore accepté parce que je sais qu'ils peuvent faire plus", a révélé Amos Adamu. Il attend encore d'autres partenaires. "Je n'ai pas encore touché les sociétés pétrolières", a t-il ajouté. "Notre objectif est de rassembler au moins vingt millions de dollars, jusqu' à la fin de l'année 2007, car notre jeunesse doit rejouer au football. Tous les frais de déplacement et d'hébergement seront pris en charge. Et nous allons octroyer des subventions aux nations dans le cadre de l'Ufoa. Elle va revivre", a t-il ajouté.


Concernant les compétitions, trois tournois sont au programme jusqu'à la fin de l'année.

"Puisque la saison est déjà avancée, nous allons organiser seulement trois tournois cette année", a fait remarquer Anjorin Moucharaf, le premier vice-président du bureau d'Adamu. "Nous allons organiser des compétitions plus attractives avec le Sénégal, le Mali, le Ghana, le Nigeria et la Guinée. Car la Guinée est avec nous. Notre ami Bruno Bangoura a été réélu à la présidence de la Fédération de son pays", a tenu à préciser le président de la Fédération béninoise. Les quatre premiers pays cités forment le noyau dur du groupe Amos Adamu, avec le Bénin, la Mauritanie et le Liberia. Le Niger, avec la présence du premier vice-président de sa Fédération, Oumarou Djambeidon, semble pencher pour Abuja. Le Togo a une position confuse dans l'affaire, suite au bicéphalisme que vit le comité directeur de la Fédération. "Nous avons la majorité des pays avec nous. Les autres vont nous rejoindre. Il n'y a pas de crise à l'Ufoa, ce n'est qu'une incompréhension", a affirmé Amos Adamu. Une chose est certaine, les deux parties tiennent leur Ufoa. Et le 5 juin au pied des pyramides, Anouma et Adamu ont rendez-vous avec l'histoire. Vivement Cairo.









Choilio Diomandé




Envoyé spécial à Lagos au Nigeria

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