lundi 21 mai 2007 par Nord-Sud








Le président du Pdci-Rda et les cadres de son parti se sont livrés à un dialogue direct qui a fait ressortir les plaies qui minent le vieux parti.


Pour permettre au Pdci-Rda de laver son linge sale dans de meilleures conditions, l'hôtel la Paix de Daoukro a pris une semaine pour faire sa grande toilette. Pelouse, éclairage, climatisationRien n'a été négligé. C'est dans ce décor et une ambiance qui rappellent à beaucoup les moments fastes d'antan que Bédié a ouvert samedi 19 mai les travaux du conclave avec les membres des instances de son parti. Les vice-présidents, délégués départementaux, communaux, les députés, les maires, les présidents de conseils généraux, les gouverneurs et vice-gouverneurs, les chefs de mission ont pris d'assaut l'auditorium de l'hôtel pour faire le point sur le degré d'organisation du plus vieux parti politique du pays. N'Zuéba a, à cette occasion, mis le doigt sur le tendon d'Achille du Pdci-Rda aujourd'hui dans l'opposition : les caisses sont vides car les cotisations ne rentrent plus. Dans son projet d'adresse à ses cadres et élus dont copie a été remise à la presse, Henri Konan Bédié relevait à propos : La situation financière du parti est ce que vous en savez déjà depuis décembre 1999, vous qui portez à bout de bras le parti dans vos différentes circonscriptions. L'environnement économique du pays et la pauvreté généralisée n'ont pas permis que les cotisations se déroulent dans les conditions que nous aurions souhaitées , a déploré le président du Pdci avant d'exhorter ses cadres à consentir d'autres efforts en vue de permettre au parti un fonctionnement normal de ses structures et à la mesure de ses ambitions. Je ne crois pas nécessaire, a-t-il poursuivi, de vous énumérer ici les nombreuses interventions financières qui sont les miennes pour que le parti continue d'exister. N'Zuéba a insisté sur la bonne gestion du peu de moyens disponibles dans les caisses. Il est impérieux que le peu de moyens dont nous disposons soit géré rationnellement et dans la plus grande transparence afin d'encourager tous les contributeurs bénévoles , a conseillé Bédié qui invite les membres de son parti à repenser les procédures de placement des cartes au niveau des instances du Pdci.



L'autre plaie qui mine le vieux parti a pour nom les querelles de leadership, les conflits d'autorité et d'ambition et sur laquelle l'ancien chef de l'Etat a longuement insisté. Pour lui, la condition sine qua non pour aller aux élections implique le resserrement de nos rangs. Cette cohésion nécessaire est, à mes yeux, malheureusement trop mise à mal dans nombre de délégations départementales et communales du fait des querelles de leadership, des conflits. Le patron de l'ex-parti au pouvoir a cru devoir rappeler tout le monde à l'ordre pour éviter les multiples candidatures indépendantes qui ont été fatales dans nombre de circonscriptions que le Pdci a perdues. Le dialogue direct entre les chefs de délégations et les instances du Pdci après la cérémonie d'ouverture a duré plus de cinq heures d'horloge. 300 minutes d'autocritique au cours de laquelle, à en croire des sources proches de la rencontre de Daoukro, des vérités ont été dites. C'est une réunion de vérité qui a permis au président du parti d'échanger avec les délégations départementales. Le compte rendu d'un certain nombre de rapports a été fait. Cela n'a pas plu à tout le monde. On ne peut pas faire le bonheur de tout le monde. Je voudrais dire à ceux qui ont reçu ces critiques que c'était la meilleure façon pour le parti de faire son autocritique. S'ils estiment qu'on les a calomniés, ils doivent se faire violence et accepter les critiques , a confié notre source pour qui le Pdci nouveau , comme le vin le Beaujolais nouveau, est arrivé . Mme Marthe Tanoh qui a assisté au conclave de Daoukro n'a pas caché sa satisfaction. Selon la vice-présidente de l'Ufpdci, tout ce qui a été dit dans le bois sacré du Pdci Rda, c'est dans l'intention de mieux accorder les violons pour la reconquête du pouvoir. C'est une des premières occasions, depuis le coup d'Etat de 1999, pour les responsables de réfléchir sur la vie du parti. On a échangé de façon franche. On a testé la ferveur militante de nos cadres , s'est félicitée Marthe Tanoh.


Jean Roche Kouamé
Envoyé spécial à Daoukro

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