lundi 21 mai 2007 par Notre Voie

Les difficultés de fonctionnement du Centre de commandement intégré (CCI) ont été présentées, le samedi 18 dernier, à Yamoussoukro au ministre de la Défense Michel Amani N'Guessan.
Institué pour booster le volet militaire de l'accord de Ouaga, le Centre de commandement intégré (CCI) rencontre actuellement de nombreuses difficultés qui retardent son opérationnalité. Ces difficultés ont été présentées, le samedi 18 mai dernier, au ministre de la Défense Michel Amani N'Guessan qui effectuait une visite dans les locaux du CCI à Yamoussoukro. En effet, dans une présentation faite par le lieutenant- colonel Ouattara Karim, il ressort que le CCI n'est pas prêt d'atteindre son plein fonctionnement faute d'infrastructures adéquates et de bouclage de son budget évalué à près de 2,55 milliards FCFA. Jusqu'à ce jour, le CCI n'a reçu que 10,7% de cette somme. Au point que les infrastructures et autres locaux n'ont pu être améliorés pour accueillir les 568 éléments du CCI. Plus grave encore, le CCI n'a encore rien reçu sur les 45 millions FCFA prévus au titre de diverses dépenses, dont les tenues militaires.
Devant l'urgence de la situation, le général de brigade Philippe Mangou a fait don de 200 treillis. Pendant que le ministre de la Défense et sa délégation suivaient la présentation du CCI, certains éléments du CCI portaient leurs nouvelles tenues dans la cour au vu et au su de tous les visiteurs. D'autres s'affairaient sous une tente. Dans l'ouverture de celle-ci, on pouvait apercevoir des militaires dont quelque-uns le torse nu portaient de petites culottes. Renseignement pris, le site d'accueil du CCI ne dispose pas de locaux suffisants pour accueillir les militaires. Nous ne sommes qu'à un redéploiement partiel de nos effectifs, à cause du manque d'infrastructures?, a expliqué le lieutenant-colonel Karim Ouattara. Il a donc proposé la délocalisation complète des éléments de l'ONUCI qui jusque là occupent une bonne partie du site et la location de villas ou de chambres d'hôtels pour accueillir les éléments du CCI. Sur plan de la logistique, le Centre de commandement intégré ne dispose que de quatre véhicules sur les six acquis. Et pourtant 56 véhicules sont attendus pour un montant global de 1,4 milliard CFA. Même si les véhicules avaient été là, ils éprouveraient des difficultés à se mettre en route?, a confié une source militaire. En effet, l'exposé du commandant en second du CCI a révélé que le budget prévu au titre du carburant et des lubrifiants n'est acquis qu'à auteur de huit millions FCFA sur les 258 millions FCFA prévus. Soit une moyenne de 3,1%.
Concernant le matériel de transmission, seulement 32 millions ont été décaissés sur les 440 millions FCFA que nécessite l'équipement du CCI. Quant au matériel de bureau et à l'informatique, ils n'ont été financés qu'à hauteur de 15,4%. L'alimentation n'est jusque-là prise en compte qu'à hauteur de 3%.
En outre, les chapitres santé et habillement attendent encore d'être financés. Le lieutenant-colonel Karim Ouattara a également révélé que le CCI n'a jusque-là reçu que 1,7% de son budget de fonctionnement évalué à près de 1,5 milliard FCFA. Les difficultés évoquées plus haut ayant des répercussions sur le terrain, il a été signalé que l'une des trois brigades mixtes installées dans l'Ouest n'est pas encore fonctionnelle. De même, le détachement militaire mixte basé à Bangolo n'a pas encore atteint son plein régime de fonctionnement. En réponse à tant de difficultés, le ministre de la Défense a promis d'examiner avec soin tout ce qu'il a entendu sur la présentation du CCI. Il reste à espérer que des solutions seront rapidement trouvées aux difficultés qui freinent le fonctionnement au risque d'entamer l'engagement et l'esprit de sacrifice qu'ont jusque-là montrés le colonel Nicolas Kouakou, commandant du CCI, et ses éléments.

Faustin Yao K faustinyao2000@yahoo.fr

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