Gbagbo aux ex-combattants de l'Ouest : Je ne vous oublierai pas?
Monsieur Abou Moussa, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies par intérim, et tous les officiers des Forces impartiales ; Messieurs les officiers des FANCI, de la gendarmerie, de la police, des douanes et des Eaux et Forêts ;
Mesdames et Messieurs du corps préfectoral ;
Chers amis et chers frères du Moyen-Cavally et du Grand-Ouest,
Vous dire que je suis heureux aujourd'hui est un pléonasme ou c'est une tautologie. Mais je reviendrai une autre fois pour faire la fête. Aujourd'hui, je suis venu parce que Maho Glofiéi et ses amis m'ont fait dire : Dites au président Gbagbo de venir parce que nous voulons déposer les armes entre ses mains?. Je ne pouvais pas ne pas venir parce que c'est moi qui ai signé l'Accord de Ouagadougou pour qu'il y ait la paix. Si sur une parcelle du territoire national, on veut pour avancer que je sois présent, je viendrai. Maho, toi, tes amis et tes frères, je vous salue. Je vous salue, je salue le FLGO, l'AP-Wê, l'UPRGO, le MILOCI et les forces spéciales LIMA. Je vous salue parce que vous avez déposé les armes, parce que la guerre est finie. La guerre est finie. Ce n'est pas la peine de la faire traîner pour rien. Ce n'est pas du tout la peine de la faire traîner, donc je suis venu pour ça. Après, avec le Premier Soro, nous irons à Bouaké pour ramasser aussi les armes. Mais je voudrais ceci. Dans les accords de Ouagadougou, c'est l'ONUCI qui doit recevoir les armes. C'est pourquoi tout à l'heure, symboliquement ,j'ai remis la kalachnikov et le calibre 12 à Abou Moussa. Nous avons, aujourd'hui, un total de 1025 armes dont 782 fusils calibre 12, 241 fusils d'assaut, 3 RPG7 et un mortier de 82 mm. Je remets toutes ces armes entre les mains d'Abou Moussa et c'est à lui de décider du sort de ces armes.
Les armes sont dans ses mains. Je m'en vais et je reviendrai pour faire la fête. Mais je voudrais dire aux jeunes gens qui sont en face de moi (ndlr : les FRGO) que je compte sur vous pour la paix. Mais moi, je ne vous oublierai pas. Je ne vous oublierai pas et, bientôt, très bientôt, comme Maho l'a rappelé tout à l'heure, nous viendrons ici même pour implanter les centres de service civique. Je suis avec vous, soyez avec moi ; croyez à ce que je dis. Moi, je crois en ce que vous dites. Aujourd'hui, je suis venu, je dis ces enfants-là, ils m'ont dit de venir pour me donner les fusils. Si je vais qu'ils ne déposent pas les fusils, alors ça va se gâter entre nous. Je suis venu et effectivement vous avez déposé les armes. Je vous suis très reconnaissant. Je vais suivre maintenant Abou Moussa et nous allons peut-être brûler quelques armes, et, après ça, on va se quitter, mais je reviens bientôt ; je reviens très bientôt. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire, qu'il bénisse l'Ouest de la Côte d'Ivoire, qu'il fasse l'unité de la Côte d'Ivoire, qu'il fasse l'unité de l'Afrique, que Dieu bénisse l'Afrique. Je vous remercie?.
Propos recueillis par Vincent Deh