lundi 21 mai 2007 par Notre Voie

Promesse tenue par les Forces de résistance du Grande Ouest (FRGO). Les ex-combattants, qui avaient décidé le 5 mai dernier de déposer volontairement et sans condition aucune leurs armes dans les mains du président de la République ont respecté leur engagement samedi dernier. Ce 19 mai, c'est au total 1025 armes, dont 782 fusils calibre 241 fusils d'assaut, 3 RPG7 et un mortier de 82 mm que le général? Maho Glofiéi (président de FRGO) et ses 1019 combattants ont remises au président Laurent Gbagbo à la place Houphouet-Boigny de Guiglo. Arsenal de guerre que le chef de l'Etat a immédiatement confié à Abou Moussa, représentant par intérim du secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire.
Nos amis qui ont pris les armes pour défendre leurs champs, leurs villages nous ont invité pour déposer dans nos mains leurs armes. Mais, dans l'accord de Ouagadougou, il est écrit que les armes doivent être déposées dans vos mains. Je vous les remets, Monsieur Abou Moussa?, a fait remarquer le chef de l'Etat.
Le représentant du secrétaire général de l'ONU a qualifié de courageux l'acte posé par les FRGO et qui constitue une étape importante dans la mise en oeuvre de l'accord politique de Ouagadougou. L'ONUCI perçoit selon lui le lancement de l'opération de démantèlement des groupes d'autodéfense du Grand Ouest comme une volonté manifeste de l'application de l'accord politique de Ouagadougou. Cet acte patriotique mérite d'être salué par tous?, a indiqué le représentant de Ban Ki-Moon. L'acte posé par toutes les Forces de résistance a été salué par le président de la République parce que, selon lui, la guerre est finie. Et qu'il ne valait pas la peine de la faire traîner pour rien. Il a faitla promesse de se rendre avec le Premier ministre Guillaume Soro à Bouaké pour ramasser également les armes. Le président Gbagbo a rassuré les ex-combattants qu'il ne les oubliera pas. C'est dans ce sens qu'il envisage pour bientôt une visite dans le Moyen-Cavally pour implanter les centres de service civique. Ceci, pour exprimer sa reconnaissance aux Forces de résistance pour avoir effectivement déposé leurs armes. Le message du chef de l'Etat a été suivi de l'incinération de quelques armes de guerre des ex-combattants. Cérémonie symbolique précédée par une série d'interventions. Selon le maire de la commune de Guiglo, Gah Barnabé, le déplacement massif effectué par les populations exprime la débordante joie de celles-ci de voir, communier et soutenir le président de la République et le dialogue direct. Pour le maire, les ex-combattants ont défendu la République avec bravoure. Gah Barnabé et le peuple wê ont pris l'engagement de plébisciter le président Gbagbo aux prochaines consultations électorales afin qu'il applique son programme de gouvernement. Il a insisté sur l'octroi de moyens humains et matériels aux FDS afin qu'elles sécurisent la forêt de Scio (Bloléquin) où des bandes armées continuent de faire la loi. Tout en rendant hommage aux FRGO, le porte-parole des Wê et Dan, Emile Guiréioulou a dit que ces jeunes ont pris les armes pour sauver leur vie et la nation en péril. Parce que, après le départ de l'administration au moment de la crise, les populations étaient sans repères et livrées à elles-mêmes. Raison pour laquelle il a rendu hommage aux FDS de Guiglo conduites à l'époque par le colonel Yedess Oulé, le commandant Doumbia, l'adjudant Oulaï Delafosse et aux FRGO. Le député Emile Guiréioulou a rendu gloire et honneur aux combattants, notamment Arthur Bebo, Sio, Koulahou et Eric Dagbesson. Il a fait du retour des déplacés de la sous-préfecture de Zou (Bangolo), de l'implantation d'une unité de sécurité dans cette zone des préoccupations majeures. Au regard des secousses qu'ont connues les régions des montagnes et du Moyen-Cavally, le député a souhaité qu'elles soient déclarées officiellement régions sinistrées. Cela, avec les mesures d'accompagnement que ce statut nécessite. Maho Glofiéi, le président des FRGO, a rappelé le contexte dans lequel ils ont pris les armes. Des villages entiers ont été rasés, des familles disparu. La vie s'était arrêtée brusquement. Nous jeunes avons refusé de mourir et nous avons décidé de laver l'affront en créant notre organisation. C'est donc l'instinct de survie qui nous a poussés. Nous ne sommes donc pas des milices. Avec l'aide de Dieu, nous avons bouté les rebelles hors de nos zones et ramené la paix chez nous?, a soutenu le chef de file de la résistance de l'Ouest. Et, comme il l'a si bien dit, les raisons pour lesquelles ils ont pris les armes n'existent plus. Depuis l'accord de Ouaga, les FRGO n'ont donc plus de raison d'être en arme. A partir de cet instant, ceux qui détiendront des armes vont répondre de leurs actes devant la justice. Les FRGO ne seront plus responsables de leurs agissements?, a déclaré le général? Maho, la voix étreinte par l'émotion. Avant de préciser que tous les mouvements qu'il représente n'exigent rien comme contrepartie. Pourvu que le PNDDR respecte ses engagements vis-à-vis de tous les ex-combattants. A travers l'acte posé par les FRGO, le ministre de la Défense, Michel Amani, est convaincu que la paix entre dans sa phase concrète. Car le désarmement devient une réalité sur le terrain après tant de tentatives avortées. Le ministre Amani trouve heureux que les FRGO fortifient le climat de confiance par leur geste qu'il considère comme un signal fort pour la sortie de crise. Vous méritez donc la reconnaissance de la nation?, estime-t-il. Avant de lancer cet appel aux Forces Nouvelles en ces termes. Pour vous qui avez toujours conditionné le désarmement de vos hommes au démantèlement préalable des groupes d'autodéfense, l'acte de ce jour constitue un gage de confiance et, par conséquent, une exhortation à accomplir entièrement votre part de sacrifice?.



Vincent Deh envoyé spécial à Guiglo

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