C'est une invite à la mobilisation générale pour les prochaines élections que le président du PDCI-RDA, SEM Henri Konan Bédié a faite à tous les responsables de son parti conviés à la rencontre du samedi dernier. Il a exhorté les uns et les autres à poursuivre leur élan d'engagement afin d'atteindre l'objectif fixé qui est la reconquête du pouvoir d'Etat. Ci-dessous l'intégralité du discours du président Bédié, délivré le samedi dernier lors du conclave de Daoukro. Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Délégués Départementaux et Communaux, Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions du Bureau Politique,
Honorables membres des instances du PDCI-RDA,
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Je vous souhaite la bienvenue à Daoukro. A la joie de vous retrouver se mêle celle du constat chaque fois renouvelé du dynamisme de notre grand parti, le PDCI-RDA. A travers les vicissitudes de l'histoire, notre parti a su résister aux tempêtes, surmonter les écueils et affirmer son indépendance en toutes circonstances pour construire notre belle Côte d'Ivoire aujourd'hui humiliée et défigurée. C'est parce que le PDCI-RDA est conscient de son passé glorieux, de sa mission de paix et de progrès qu'il se pose en alternative crédible et incontournable des errements" graves auxquels nous assistons depuis si longtemps et auxquels il est décidé de mettre fin, dans les urnes, aux prochaines élections. Cet impératif doit être tenu grâce à tous les Ivoiriens et à toutes les Ivoiriennes. Car, aussi loin que se porte notre regard sur les sept dernières années, nous ne trouvons que des motifs de nous lamenter sur le triste sort que cette période tragique et ensanglantée a réservé à notre pays et aux Ivoiriens.
Mais l'occasion de cette rencontre à Daoukro ne doit pas être ternie par le souvenir tenace de nos douleurs, il nous faut rester sereins face aux enjeux électoraux qui s'annoncent. Le PDCI-RDA doit demeurer un parti politique responsable et déterminé.
Aussi, les présentes assises sont-elles simplement motivées par la nécessité de faire le point sur le degré d'organisation de notre parti sur le terrain après les traumatismes subis depuis le stupide coup d'Etat de décembre 1999. A présent, il faut bien nous placer résolument dans l'optique des prochaines élections. Car, dans le contexte désastreux actuel, la mise en ?uvre de la politique de paix et de progrès du PDCI-RDA, apparaît comme une alternative impérative pour sauver notre pays. Pour cela, il nous faut infléchir significativement, sinon mettre un arrêt à la politique dangereuse du FPI en signifiant dans les urnes, le rejet qu'elle inspire à la majorité écrasante des Ivoiriens. A quelques Délégations près, les missions du Bureau Politique organisées opportunément dans nos différentes Délégations Départementales et Communales ont établi le panorama de notre implantation dans le pays et diagnostiqué nos forces et nos faiblesses. Globalement, nous pouvons être fiers d'avoir traversé et surmonté tous les traumatismes politiques, les entraves aux libertés, les tentatives de débauchage, les mensonges et les calomnies, grâce à votre fidélité indéfectible et à celle de nos militants de base restés attachés à notre idéal de paix, de progrès économique et social et d'unité nationale. La voie est donc tracée pour nous permettre d'atteindre notre objectif de reconquête du pouvoir. A condition, toutefois, de redoubler d'efforts pour consolider notre cohésion et de donner au parti les moyens nécessaires pour lui permettre d'atteindre le but que nous nous sommes fixé. C'est donc à dessein que la thématique de cette rencontre nous invite à une réflexion générale et à des échanges sur les moyens de traduire en actes concrets notre aspiration commune de reconquête du pouvoir. La condition sine qua non pour aller aux élections implique donc le resserrement de nos rangs. Cette cohésion nécessaire est à mes yeux, malheureusement encore, trop mise à mal dans nombre de nos Délégations départementales et communales du fait des querelles de leadership, des conflits d'autorité et d'ambition. J'invite tous les responsables que vous êtes, à la maîtrise de ces ambitions légitimes dont la satisfaction passe par notre succès national à l'élection présidentielle. Ainsi, dans notre entendement, les émulations sectorielles doivent, pour le moment, s'inscrire dans le cadre d'une hiérarchie des priorités du parti et dans celui du respect de l'ordre et de la discipline. Celle-ci ne saurait, paradoxalement, s'autoriser de la démocratie pour se saborder. Je voudrais exhorter tous nos cadres et responsables à privilégier le dialogue constructif en vue du consensus qui fortifie. Je compte sur chacun de vous pour placer en tête de vos démarches notre victoire à la présidentielle.
Le thème de notre cohésion devrait être au c?ur des préoccupations de nos présentes assises. Il convient donc que des propositions soient faites pour son renforcement afin de nous éviter les multiples candidatures indépendantes qui nous ont été fatales dans nombres de circonscriptions que nous avons perdues. Nous devons tous en prendre l'engagement avec détermination dans un esprit de rassemblement pour consolider nos chances de succès. Dans leur immense majorité, les militants ont exprimé le souhait de me voir entreprendre des tournées dans nos régions. Il me tient à c?ur de répondre favorablement à cette préoccupation. Je tiendrai la promesse que j'ai déjà faite d'une tournée conformément à un programme que le Secrétariat Général élaborera le moment venu. Inutile donc de continuer à frapper à une porte ouverte.
La situation financière du parti est ce que vous en savez déjà depuis décembre 1999, vous qui portez à bout de bras le parti dans vos différentes circonscriptions. L'environnement économique du pays et la pauvreté généralisée n'ont pas permis que les cotisations se déroutent dans les conditions que nous aurions souhaitées. Je vous exhorte donc à consentir d'autres efforts en vue de permettre au parti un fonctionnement normal de ses structures et à la mesure de ses ambitions. Ici je ne crois pas nécessaire de vous énumérer les nombreuses interventions financières qui sont les miennes pour que le parti continuent d'exister.
C'est pourquoi, il est impérieux que le peu de moyens dont nous disposons soit géré rationnellement et dans la plus grande transparence afin d'encourager tous les contributeurs bénévoles.
L'encadrement de proximité que nous avons mis en ?uvre pourrait être renforcé pour réduire la dimension de certaines délégations afin d'alléger les charges de leurs responsables.
Les procédures de placement des cartes du parti doivent être repensées pour plus d'efficacité au niveau de toutes nos instances.
Pour terminer, la conscience que le PDCI-RDA a de l'état désastreux de la nation ivoirienne, sous la gestion du FPI, nous engage à des efforts supplémentaires pour sortir notre pays de cette impasse. Je voudrais donc vous inviter à un dialogue franc et constructif pour proposer les voies et moyens pour relever les défis qui nous attendent dans la plus grande fraternité.
Pour me résumer sur un point essentiel. Vous comprenez donc pourquoi le PDCI-RDA et ses Responsables ne peuvent que donner toutes ses chances à l'Accord de Ouagadougou, fruit du dialogue entre les belligérants qui, seuls, tiennent le pays divisé en respect par les armes. Le PDCI-RDA apporte et apportera son soutien à toute tentative sincère de recherche de réconciliation et de paix pouvant mettre un terme à la souffrance et à la désolation des populations dont le bonheur doit être le souci de tout bon gouvernant. Le PDCI-RDA, seul ou avec ses alliées, appuiera l'Accord de Ouagadougou pour qu'il nous conduise à l'organisation d'élections libres, transparentes, ouvertes à tous et dont les résultats s'imposeront à tous. C'est là tout l'espoir que nous nourrissons à l'endroit de cet accord qui, nous le souhaitons, devra être le dernier.
Je vous remercie.