ABIDJAN - Les enseignants ivoiriens du supérieur, et notamment les professeurs de l`université d`Abidjan, ont annoncé samedi avoir maintenu leur mot d`ordre de grève en dépit des mesures prises par le président Laurent Gbagbo pour répondre à leurs revendications.
"Ces décrets ne répondent pas de façon précise à nos revendications", a
indiqué à l`AFP leur porte-parole, Flavien Traoré, les jugeant "flous".
Le président Gbagbo a publié vendredi plusieurs décrets visant à répondre
aux attentes des enseignants du supérieur, notamment ceux des universités en
grève depuis mars pour des revendications salariales.
Ces décrets intègrent le doctorat et d`autres diplômes du troisième cycle
universitaire dans la grille salariale de la fonction publique, sans
précisions chiffrées.
"Ces décrets ne révèlent pas aux enseignants grévistes leur salaire en
fonction de leur grade. Alors comment voulez-vous qu`on suspende notre mot
d`ordre de grève?", a souligné M. Traoré qui a prévu une rencontre lundi avec
le Premier ministre Guillaume Soro pour lever "cette équivoque".
La Coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs
(Cnec) avait lancé un mouvement de grève en mars, qu`elle avait interrompu
devant la perspective de négociations avec le pouvoir, puis repris début avril
devant l`absence de réponses des autorités. Le mouvement affecte notamment
l`université d`Abidjan, la plus grande du pays.
Des grèves disparates et récurrentes ont régulièrement agité de nombreux
secteurs administratifs ivoiriens, dont l`enseignement, ces derniers mois.