Abidjan envisage conquérir sa part de marché perdue en Afrique de l'Ouest et de l'Est. Les actes de l'atelier de Grand Bassam lui en donnent cette possibilité.
Réunis les 15 et 16 mai 2007 à l'IIAO de Grand Bassam, autour du thème ''Compétitivité du port d'Abidjan : enjeux et perspectives'', les experts portuaires ont mis au point plusieurs recommandations dont l'application intégrale permettra de repositionner le port d'Abidjan en tant que locomotive de l'Afrique de l'Ouest. Ces recommandations-mesures ont trait notamment à une baisse considérable des différentes taxes applicables à la fois aux marchandises en transit au port d'Abidjan (export/import) et aux escales des navires. Ces mesures concernent la redevance de pilotage, le droit d'entrée et de sortie, la redevance d'opération, la redevance sur conteneur, la redevance sur marchandises et la redevance domaniale. A court terme, le port autonome d'Abidjan, dans sa quête de devenir une zone d'influence en Afrique, envisage l'extension du système de tarification dégressive à d'autres postes de facturation du port. Cette dégression concerne notamment les navires et les marchandises. Au niveau de l'administration douanière, il est proposé une simplification des procédures. Cela doit, selon les experts, s'appuyer sur les opportunités de facilitation électronique (interfaçage des systèmes informatiques). Par ailleurs, toujours dans cette dynamique de compétitivité, le port d'Abidjan envisage, au titre des mesures à court terme, la réduction substantielle des tarifs appliqués au trafic de transbordement par toutes les structures concernées par ce trafic. Ces mesures concernent les ministères de l'Economie et des Finances et des Transports. Au niveau de ces différents ministères, il est prévu, selon les actes de l'atelier de Grand Bassam, une réduction des taxes supportées par les avitailleurs maritimes. Toujours dans la quête de compétitivité du port d'Abidjan, il est prévu, en ce qui concerne le ministère de l'Environnement, un allègement de la taxe d'environnement de 4% par opération supportée par les collecteurs du garbage. Cette mesure s'inscrit dans une durée à court terme. Les mesures de l'atelier de Grand Bassam prévoient aussi une baisse des coûts de manutention terre et une baisse de ristourne communale pour certaines marchandises. Au titre de mesures de lutte contre les entraves à compétitivité, il est à noter la saisine de la Direction générale de la Police nationale pour faire respecter la réglementation internationale relative à la libre circulation des marins dont les navires sont en escale au port d'Abidjan. La communauté portuaire prévoit à cet effet, l'éradication du phénomène des courtiers au niveau des transitaires ; le renforcement de la sécurité des marchandises (dangereuse) en transbordement par un renforcement du matériel d'intervention des différents services de sécurité du port d'Abidjan et la multiplication des patrouilles. Marcel Gossio, Directeur général du Port autonome d'Abidjan et président de la communauté portuaire est le maître d'orchestre de ces mesures. Son souci, c'est de repositionner le port d'Abidjan et d'en faire un pôle d'attraction de tous les autres ports d'Afrique de l'Ouest, en passant de 19 millions tonnes de marchandises à 22 millions de tonnes à l'horizon 2010. Pour traduire ses engagements en acte, il a annoncé une réduction de 5% sur les taxes de points d'escale des navires. Le Dg reste confiant qu'une bonne application de ces différentes mesures permettra au port d'Abidjan d'améliorer la prestation de ses services et de faire face à la concurrence ainsi qu'à la compétitivité. Très confiant pour l'avenir prometteur du port d'Abidjan, M. Gossio promet l'arrivée sur les côtes ivoiriennes, d'ici la fin du mois, des gros navires. Pour une application intégrale des recommandations de l'atelier, un comité de suivi a été mis en place.
Honoré Kouassi