vendredi 18 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

Les effets de la crise sur la ville de Bouna, située à 650 kilomètres au Nord-est d'Abidjan, sautent aux yeux : plusieurs maisons abandonnées et/ou délabrées, certains bâtiments administratifs n'ont ni toit ni fenêtres, et le ramassage des ordures a été interrompu parce que les tracteurs chargeurs de la mairie ont été endommagés.
D'autres retombées de la crise sont moins visibles, comme le manque de services de base et l'aggravation des conflits socio-économiques, cités parmi leurs préoccupations principales par les participants à un forum organisé le samedi 12 mai 2007 par l'ONUCI à l'intention de la société civile de la ville.Les quelque 400 participants avaient également d'autres préoccupations, dont le manque de progrès tangible dans le domaine du Désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion (DDR). Le forum a réuni des représentants de la société civile, l'adjoint au commandant de zone des Forces Nouvelles (FN) de Bouna, celui du maire, des chefs traditionnels et religieux, ainsi que des représentants de partis politiques. Une fois les libations et discours traditionnels de bienvenue terminés, des représentants de l'ONUCI ont expliqué le rôle et l'action de leurs sections respectives. Au moment des échanges, un jeune homme a fait part des préoccupations des populations. :" Nous voulons des routes bitumées. Il n'y a pas de radio, sauf ONUCI FM. On n'a pas d'hôpital à Bouna. Quand une femme tombe malade, on est obligés de l'envoyer au Burkina Faso, ce qui est impossible sans argent ", lance-t-il. " Il n'y a pas d'eau. Il n'y a pas de courant A partir d'aujourd'hui, nous voulons une ambulance. A partir d'aujourd'hui ou demain, ils n'ont qu'à nous envoyer des médecins et des infirmiers compétents à Bouna ". L'assistance montre sa reconnaissance envers ce porte-parole des doléances de la communauté par un tonnerre d'applaudissements.
Les rapports de trois groupes de travail, qui ont participé à un atelier préparatoire baptisé 'pré-forum' lors duquel ils ont analysé des informations qu'ils avaient recueillies précédemment chez les habitants, ont confirmé l'ampleur des souffrances des populations en dépit des efforts conjoints de l'ONUCI, des agences humanitaires, et de quelques fonctionnaires de l'Etat et des ONG locales, qui ont cependant réussi à éviter le pire. Le Groupe de travail sur la cohésion sociale a fait état des conflits récurrents entre agriculteurs et fermiers. Il a averti que la situation pourrait dégénérer en conflits interethniques si l'on n'y prend garde, d'autant que les parties en présence ont commencé à remettre en question les mécanismes traditionnels et militaires de gestion des conflits, arguant que les amendes imposées étaient trop élevées ou que les arbitres favorisaient le camp opposé. (...)
Source : ONUCI

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