vendredi 18 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

Les enseignants en général et ceux de l'université en particulier ont encore en mémoire les termes du discours guerrier que le chef de l'Etat leur a tenu, à l'occasion de la fête du travail, le 1er mai dernier. En réponse à leurs revendications qui consistaient pour l'essentiel en l'amélioration de leurs conditions de vie et une augmentation salariale, Laurent Gbagbo avait brandi un niet. Le couteau entre les dents, le verbe dur, le chef de l'Etat a clairement dit aux enseignants de l'université qu'ils n'auront rien. "Je suis le Président de la République et je peux utiliser les moyens de l'Etat." Une belle menace pour les intimider et les amener certainement à renoncer à leurs revendications. Après avoir ridiculisé Traoré Flavien et ses camarades et refusé de faire quoi que ce soit pour eux, il a demandé aux autres fonctionnaires de prendre leur mal en patience jusqu'en 2008. Ni les menaces de grèves ni les déclarations des syndicats d'enseignants n'ont eu aucun effet sur Gbagbo. La situation en était là jusqu'à ce que comme, il sait si bien le faire, le chef de l'Etat prenne le contre-pied de ses propres déclarations ou décisions. Ainsi, il vient de prendre un décret pour revaloriser la fonction enseignante et se pencher sur les préoccupations des enseignants. Ce décret est porteur de bonnes nouvelles. La question que l'on se pose est de savoir ce qui a bien pu pousser Gbagbo à revenir sur sa décision qui se voulait pourtant ferme à l'endroit des universitaires ? La réponse est simple. Et habitués qu'ils sont aux propos du chef de l'Etat, ils savent que quand celui-ci dit "non" c'est qu'il a dit "oui". C'est Guillaume Soro qui l'avait déclaré devant les Ivoiriens résidant aux USA qu'il a rencontrés en septembre 2005. " La gbagbologie, c'est l'art de dire oui le matin et non le soir" avait-il dit en substance. En réalité, le chef de l'Etat, en acceptant d'apporter un début de solution aux préoccupations des universitaires, ne veut pas se mettre à dos une famille dont lui-même et la plupart de ses ministres sont issus.
YMA

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