mercredi 16 mai 2007 par Autre presse

Washington - La diplomate américaine Cindy Courville estime que sa nomination récente en qualité de représentante auprès de l`Union africaine

(UA) traduit la volonté déterminée des États-Unis de promouvoir, dans le cadre de leur partenariat avec l`Afrique, la stabilité politique et la prospérité économique d`un continent extrêmement important sur le plan stratégique.

Alors que les Africains commencent à s`écarter de préoccupations liées à la période coloniale pour s`intéresser à la mondialisation, le moment est historique à la fois pour l`Union africaine et pour les États-Unis , a déclaré le 10 mai Mme Courville à l`occasion d`une interview à l`USINFO.

Mme Courville a été nommée en décembre 2006 en qualité de représentante des États-Unis au siège de l`Union africaine à Addis-Abeba (Éthiopie). C`est la première fois qu`une personnalité non africaine est accréditée exclusivement auprès de cette organisation multilatérale qui comprend 53 membres. La plupart des autres émissaires non africains sont accrédités auprès du gouvernement éthiopien, et accessoirement, représentent leur pays auprès de l`Union africaine.

Nous sommes la seule mission non africaine auprès de l`Union africaine , a souligné Mme Courville, ajoutant que les Africains apprécient sa nouvelle affectation, car ils savent que, comme j`étais l`assistante spéciale du président Bush pour l`Afrique, ma nomination a reçu l`attention de la Maison-Blanche au plus niveau .

Précédemment analyste attachée à la Defense Intelligence Agency (DIA), Mme Courville a également été directrice pour l`Afrique au Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche où elle a coordonné la politique des États-Unis à l`égard de l`Afrique.

Si les États-Unis s`intéressent à l`Afrique sur le plan économique - près de 15 % de leurs importations de pétrole proviennent de ce continent - ils tiennent aussi à l`aider sur la voie de la stabilité politique et de la prospérité économique. Il s`ensuit, a précisé Mme Courville, que l`aide des États-Unis à l`Afrique a triplé au cours des six dernières années pour atteindre aujourd`hui près de 4 milliards de dollars.

Les États-Unis reconnaissent les changements qui se produisent en Afrique et ils forment des partenariats avec les Africains pour trouver des solutions africaines à leurs problèmes en matière de santé, de règlement des conflits et de gouvernance , a expliqué Mme Courville, ajoutant que, ne serait-ce qu`au cours des quatre dernières années, les États-Unis ont appuyé les opérations de maintien de la paix de l`Union africaine au Darfour à hauteur de plus de 400 millions de dollars.

Nous savons que l`UA ne manque ni de volonté politique ni de cour pour intervenir dans les régions en crise, mais les ressources nécessaires pour entreprendre de telles missions lui font défaut , a-t-elle dit.

C`est la raison pour laquelle les États-Unis voudraient renforcer la capacité de l`UA en matière de maintien de la paix par le biais d`initiatives telles que le programme de formation et d`assistance ACOTA qui s`est associé à plusieurs appareils militaires africains pour organiser une force de 25.000 hommes conçue pour répondre aux situations d`urgence.

C`est pourquoi, a fait remarquer Mme Courville, la mission qu`elle dirige comprend deux officiers de liaison militaire attachés respectivement au Commandement des États-Unis en Europe (EUCOM), lequel chapeaute la plupart des programmes d`assistance aux pays africains, et au Corps expéditionnaire combiné pour la Corne de l`Afrique (CJTF-HOA), une force de 1.500 hommes basée à Djibouti et dont la responsabilité est de lutter contre le terrorisme et d`apporter une aide pratique en ouvrant à des projets bénéficiant à la population locale.

La récente décision prise par le ministère américain de la défense, en collaboration avec le département d`État, d`établir un nouveau commandement militaire géographique pour le continent - le Commandement des États-Unis en Afrique, Africom - entre aussi dans le cadre de cette stratégie.

Mme Courville a indiqué par ailleurs que les États-Unis avaient soutenu le directorat de l`UA à hauteur de plus de 1,7 million de dollars et versé 250.000 dollars à l`appui des initiatives diplomatiques de l`organisation.

La mission américaine, a-t-elle précisé, travaille également avec l`UA pour mettre sur pied une cellule stratégique en vue de suivre l`évolution de la crise en Somalie, une initiative à laquelle la secrétaire d`État adjointe pour les affaires africaines, Mme Jendayi Frazer, accorde sa pleine attention.

Toutes ces initiatives s`alignent sur la diplomatie transformatrice prônée par la secrétaire d`État, Mme Condoleezza Rice, qui, lorsqu`il s`agit d`aborder les problèmes internationaux, repose sur l`action plutôt que la réaction, a dit Mme Courville.

L`Union africaine, a-t-elle ajouté, vit aussi une période de transformation alors qu`elle s`efforce d`instituer une réforme et de préciser le rôle qu`il appartient à sa direction de jouer aux plans politique, économique, social et de la sécurité.

Par Jim Fisher-Thompson
Rédacteur de l`USINFO

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