mercredi 16 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

A 72 heures de l'importante rencontre qui se tiendra samedi prochain à Daoukro, le Pr Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du PDCI-RDA s'est confié hier au quotidien "Le Nouveau Réveil" pour situer les participants sur l'organisation de l'évènement. Djédjé Mady qui n'a pas manqué de rappeler la position de son parti sur l'accord de Ouagadougou a fait remarquer que le PDCI soutient le 1er ministre Guillaume Soro.

M. le secrétaire général, le PDCI organise une grande rencontre le 19 mai prochain à Daoukro sous la présidence du président Henri Konan Bédié. Pouvez-vous nous faire le point au niveau des préparatifs de cette rencontre ?
Nous sommes en train d'être prêts. Le jour J, nous serons prêts parce que ça comporte deux volets. Il y a la préparation matérielle qui consiste à apprêter les lieux, les structures d'accueil, la sono, la décoration de la salle etc. Cela suit son cours actuellement à Daoukro parce que vous savez que ce sera à l'auditorium des conférences de l'hôtel de la paix à Daoukro. Je pense que sur le plan matériel, il n'y a pas de problème, nous serons prêts. Sur le plan intellectuel, vous savez que cette réunion sera essentiellement basée sur l'analyse des résultats des tournées qui ont été organisées sur toute l'étendue du territoire national. Puisque vous savez que le PDCI compte aujourd'hui 109 délégations départementales et communales. Nous avons envoyé 109 missions. Sur les 109, il reste 12 délégations qui n'ont pas pu être visitées jusqu'à ce jour. Qui ont programmé leur visite un peu plus tard. Donc il y a 97 délégations qui ont eu leur mission. Chaque mission a fait un rapport et les rapports ont été regroupés par zone. Une synthèse a été faite par zone et après, nous avons fait une synthèse nationale. Cette synthèse nationale devra être adoptée le mercredi après-midi au cours d'une réunion qu'on aura avec les délégués et les chefs de missions. Et c'est ce rapport de synthèse nationale qui sera exposé et qui sera débattu à Daoukro entre autres sujets, en plus de l'actualité. Et comme vous le savez, nous sommes en période pré-électorale même si les dates ne sont pas connues avec une précision de calendrier. Or la préparation de ces élections suppose pour chaque formation politique, un diagnostic précis sur le terrain. Ce rapport a donc pour but de nous donner le diagnostic précis. Et comme par déformation professionnelle, un traitement ne découle que d'un diagnostic, quand on aura le diagnostic on aura une meilleure stratégie et on recherchera avec plus d'efficace les moyens nécessaires pour mettre en ?uvre la stratégie.

Au cours de la rencontre du 19 mai, il y aura en même temps la réception des élus et des délégués. Pensez-vous qu'une seule journée suffira pour épuiser tous les points inscrits à l'ordre du jour ?
Oui, nous tâcherons d'utiliser au mieux le temps que nous nous sommes donné pour tirer la quintessence de ces missions qui se sont déroulées. Pour tracer les principaux sillons de l'action que nous devons mener sur le terrain. Mais comme vous le savez, on va pour adopter le rapport national, la synthèse globale. Les missions ont été commandées par une réunion du Bureau politique qui s'est tenue le 23 janvier 2007. Donc après cette réunion de Daoukro, nous devons rendre à César ce qui est à César, c'est-à-dire rendre compte au Bureau politique à une rencontre ultérieure. Donc c'est le début et non le point final. Nous commençons un processus en adoptant l'essentiel de ce que les missions ont retenu. Parce que ce qu'il faut retenir entre temps, c'est que nous donnerons les moyens d'exploiter les rapports individuels qui ont été dressés délégation par délégation. Selon qu'une mission se rende à Danané ou à Tengrela, il s'inspirera du rapport que cette mission a envoyé avant de savoir ce qu'il faut aller résoudre comme problème à Tengrela ou à Danané. C'est dire qu'une journée ne suffira pas. Même si on restait une semaine, cela ne suffirait. C'est un processus qui commence pour l'exploitation rationnelle des données recueillies. Un compte-rendu sera donc fait au Bureau politique, quand on aura fini la rencontre de Daoukro, pour que le parti occupe rationnellement le terrain en toute connaissance de cause.

M. le Secrétaire général, est-ce qu'après Daoukro, on verra un PDCI nouveau sur le terrain par rapport à la campagne ?
Les gens aiment tellement le nouveau. Comme on dit généralement tout nouveau, tout beau, mais ça peut aussi décevoir. Le PDCI assume son ancienneté, assume son héritage. Donc, nous pensons qu'il y a des choses solides qui ont été faites par le PDCI dans son passé, dans ses 60 ans. Nous continuerons ce qui a été fait de positif. Que nous améliorerons conformément à l'évolution de la situation. Donc nous ne sommes pas à la recherche du sensationnel, du nouveau, du jamais vu. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit parce que la Côte d'Ivoire, elle-même n'est pas neuve. Elle est ce qu'elle est avec ses problèmes. Et ce sont ces problèmes qu'il faut chercher à résoudre. Il est certain que ce que nous allons faire, c'est pour une meilleure mobilisation. Une meilleure animation du parti sur le terrain. Donc à partir de ce moment, on peut dire qu'il y aura un peu plus d'agressivité sur le terrain. Nous amènerons nos responsables à réussir les phases essentielles qui vont jalonner la mise en ?uvre de l'accord de Ouagadougou. Comme l'identification, comme l'établissement des listings électoraux, comme leur participation individuelle à la réalisation du processus de paix. Nous oeuvrerons à cela avec beaucoup plus de détermination, c'est certain.

En parlant d'actualité, il y a déjà eu une première évaluation qui a été faite à Ouagadougou en ce qui concerne l'accord. Est-ce qu'au niveau du PDCI, vous êtes satisfaits de l'avancement de cet accord ?
On fait tellement de bruit sur ce sujet-là que le PDCI se réserve les meilleurs moments pour répondre à cet aspect du problème. Pour le moment, parlons de Daoukro.

M. le Secrétaire général, au-delà de l'actualité, pour revenir à Daoukro, est-ce qu'on peut avoir le nom des personnalités, en dehors des chefs de missionsqui seront autour du Président Bédié ?
Tous ceux qui n'auront pas d'empêchement majeur et qui ne seront pas retenus par une force, disons un cas de force majeure. Tous ceux-là seront autour du Président Bédié. Nous verrons à l'arrivée quels sont ceux qui ont pu venir. Mais pour le moment toutes les personnalités auxquelles vous pensez, sont en principe attendues à Daoukro et nous sommes sûrs qu'elles seront là-bas dans l'intérêt du parti. Donc, sont conviés à la rencontre de Daoukro autour du Président Bédié, tous les vice-présidents, le coordonnateur de l'inspection du parti, le président du conseil de discipline, le président Brou Emile, les délégués départementaux et communaux, les élus, c'est-à-dire les députés, les maires, les présidents de conseil, les gouverneurs et vice-gouverneurs PDCI et les chefs de mission qui ne figurent pas dans la liste que j'ai citée. Toutes ces personnalités sont invitées à Daoukro pour échanger sur l'ordre du jour que je vous ai énoncé.

M. le Secrétaire général, je voudrais juste saisir l'occasion de cet entretien pour vous demander de rassurer les militants du PDCI-RDA par rapport à tout ce qui se raconte ici et là concernant l'actualité
Dites-leur seulement qu'au niveau du PDCI, cela n'a aucun fondement, que nous restons sereins et que nous sommes pour tout processus sincère qui aboutisse à la réconciliation et au retour de la paix et qui puisse conduire notre pays à sortir de la crise. Et que le PDCI-RDA rappelle que dès le 22 septembre, il avait conseillé le dialogue direct. Si ce dialogue direct a eu lieu maintenant, qu'un accord en est sorti, nous prions pour que cet accord s'applique dans les meilleures conditions possibles parce que pour nous, il n'y a pas de bon accord, il n'y a pas de mauvais accord. Le bon accord, c'est celui qu'on applique. Donc, que l'accord de Ouagadougou soit appliqué avec désintéressement dans l'intérêt de la paix dans ce pays et permettant d'aller à des élections dont les résultats seraient acceptables par tous. Le PDCI ne se reconnaît pas dans tout autre considération. Nous pensons, par contre, qu'il y a des problèmes qui se règlent à certains niveaux. Pour le moment, le PDCI reste serein et contribuera au retour de la paix en appuyant l'accord de Ouagadougou et en soutenant le Premier ministre Soro Guillaume.
Interview réalisée par Patrice Yao
Collaborateur : Jules Claver Aka et
JM (stagiaire)

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