mercredi 16 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

Dans le cadre de l'application de l'accord de Ouagadougou quant à son volet démantèlement des milices, le ministre de la Défense Michel Amani N'guessan a convoqué, hier soir, les élus, cadres et tout le gouvernorat militaire de la grande région de l'ouest. Il leur a expliqué le bien-fondé du désarmement et du démantèlement des milices avant de recueillir leur avis. Il avait à ses côtés, le Général Philippe Mangou et plusieurs responsables des FDS.
Je ne vais pas user de la langue de bois pour poser le problème tel qu'il est ", a averti d'entrée le ministre de la Défense qui plantait ainsi le décor de cette rencontre dont l'ordre du jour était de savoir comment amener les élus et cadres de l'ouest à sensibiliser les populations, et surtout les milices à déposer les armes. Comme le stipule l'accord de Ouagadougou. "L'intégration des deux armées est en très bonne voie. Il y a juste quelques problèmes que nous allons régler dans les jours à venir. Par exemple, le problème des grades des Forces nouvelles, les pensions, le service civiqueMais avant l'intégration des deux armées, il y a le problème des milices ou groupes d'autodéfense". Le problème posé, le ministre de la Défense a rappelé à ses hôtes l'insistance de l'accord de Ouaga quant à la sécurisation totale du pays. Mais tout repose, selon lui, sur la volonté de chacun d'aller vraiment à la paix : "L'accord de Ouaga va nous aider à aller à la paix, mais ce ne sera pas suffisant. Il nous faut cultiver un véritable esprit de paixA l'ouest, les choses sont beaucoup plus compliquées La question est de savoir comment maîtriser les énergies négatives. C'est pourquoi, je vous ai appelés". La question est si grave que le ministre n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat pour interpeller les uns et les autres : "Pendant la guerre, chacun de nous a semé les germes de la guerre. Pour convaincre ceux qui ont été armés de détruire le germe de la guerre ou de la résistance, il s'agit pour vous de passer là où on était passé pour semer ce germe Nous voulons désarmer toutes les forces irrégulières reconnues comme les milices, les groupes d'autodéfense. Nous voulons compter sur vous pour les convaincre que la guerre est finie. Il faut nous convaincre que le processus de paix est irréversible. Il est donc inutile de continuer d'entretenir des groupes d'autodéfense ou milicesQue chacun de nous parle aux groupes que nous avons créés, forméJ'en appelle à la responsabilité des élus", a insisté le ministre Amani, non sans rappelé que la tâche est complexe, parce que les miliciens se fondent aux populations et que le MODEL s'y est mêlé.
Parlant des affrontements répétés entre autochtones et allogènes, Amani N'guessan a dit que "C'est une situation d'ensemble difficile à maîtriser, qui n'est pas un problème d'ethnie. Mais un problème de superficie de terre. La forêt ne suffit plus. Alors, on se la disputeIci, le temps est venu de faire une loi totale sur la terre. Ou alors on procède à une reforme agraire. A côté de cela, il s'agit aujourd'hui d'apprendre à vivre ensemble dans le pays pour éliminer les germes de la guerre. Si on ne tue pas les parasites autour de la guerre, la guerre ne peut finir.", a dit encore le ministre de la Défense qui envoie ainsi en mission les élus et cadres de l'ouest pour la paix. Avant que le Chef de l'Etat et le Gouvernement n'aillent sur le terrain pour parler aux populations. A l'endroit de tous, il a rappelé que "On ne peut faire la politique dans la guerre. Celui qui fait la politique dans la guerre est un mauvais politicien. Tuer l'homme pour en tirer un profit politique est une mauvaise politiqueJe vous appelle au secours de la paix."

Eddy PEHE

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023