samedi 12 mai 2007 par Le Nouveau Réveil



11 mai 1981, 11 mai 2007. Cela faisait 26 ans hier que Robert Nesta Marley dit Bob Marley pour les reggaephiles ou rastafaristes a fait ses adieux au monde des vivants. Né le 6 février 1945 à St Ann sur l'île de la Jamaïque, le fils de Norval Marley et de cedella Booker restera à jamais immortel grâce à ses nombreuses gloires dans l'univers musical auquel il consacra le clair de son existence. Engagé dans le combat de la revalorisation de la race noire et de sa culture, le tout véhiculé dans une musique très rythmique, le reggae, Bob Marley ne pouvait qu'être éternellement présent dans l'esprit de tous. A l'instar donc de tous les ghettos du monde entier, la mort de Marley est désormais célébrée sous nos tropiques à travers des festivités rassemblant les adeptes de ce genre musical.

Le 11 mai à Attécoubé

Cette petite commune carrefour n'est pas loin d'être la nouvelle capitale du reggae en Côte d'Ivoire. Tout simplement parce que depuis l'an 2000, elle abrite le siège du Mouvement international des rastas de Côte d'Ivoire (MIRACI). C'est donc à juste titre que tous se sont retrouvés là-bas, tous vêtus de rouge jaune vert, couleurs du rastafarisme, religion née en Éthiopie sous le règne d'Haïlé Sélassié. Le négus, descendant de la 225e génération de la lignée du roi Salomon et de la reine de Saba et 111e empereur sur le trône d'Éthiopie. Haïlé Selassié Jah (Ras Tafari Makonen), a inspiré des générations de blacks qui continuent de pérenniser sa philosophie à travers le reggae. Ils étaient réunis le vendredi 11 mai dernier à Attécoubé autour d'une seule personne qui semblait être le plus âgé mais surtout mieux initié pour conter l'univers rasta.

Paul Sala Boguhet parle des Marley

Paul Sala a vécu pendant 15 ans à Houston aux USA et en Jamaïque. Arrivée au pays du reggae deux ans et demi après la mort de Bob Marley, il a pu seulement se familiariser avec les héritiers de celui-ci. C'est en 1995, à la faveur du 50e anniversaire de la naissance de Bob, célébré à Miami en Floride que " J'ai échangé avec Rita Marley, Ziggy, Steven, Cedella, Kimani et Junior Damian dit Junior Gong " tous enfants de Jah et qui jouent dans l'orchestre familial appelé groupe "Melody makers" tenu par la mère Rita. Révèle Ras Blow. Plus loin, l'homme a marqué sa satisfaction d'avoir fait la Jamaïque en tant qu'artiste reggae. Car là-bas, a-t-il dit, les reggaemen africains sont plus adulés. Tout simplement pour leur originalité, expression de l'origine africaine. Rentré en 2000 au pays, Paul Sala s'est fixé un seul objectif ; apporter sa connaissance historique et intellectuelle au groupe. Rappelons au passage que l'homme est titulaire d'un master.

Comment se présente le MIRACI ?

Le Mouvement international des rastas de Côte d'Ivoire a été porté sur les fonts baptismaux en 2000 et compte jusqu'à ce jour 240 adhérents. Il a son siège à Attécoubé et est dirigé par Black Booba qui en est le guide spirituel. Mais la grande attraction reste le groupe formé par quatre jeunes filles dénommé " Groupe R. M. E. L ". Qui se décline en Roxyde, Maxoye, Eudoxie et Love. Visiblement dévouées pour une carrière musicale reggae, elles ont pour la plupart mis fin à leurs études à l'exception d'Eudoxie. Leur ambition, enrichir un jour le cercle des grandes stars du reggae féminin. Au-delà de cette volonté affichée, les quatre jeunes filles venues d'Abobo habitat sont confrontées à un problème de moyens financiers.

Rasta et drogue
Profitant de l'air très amical qui a couvert nos échanges, l'ambassadeur du MIRACI a bien voulu lever l'équivoque sur la consommation abusive de la drogue reprochée à tort ou à raison aux disciples d'Haïlé Selassié. Voici ce que Paul Saba nous a confié : " Je suis rasta de la tribu de Joseph. J'appartiens à la communauté (raspafarininity) qui est basée à Houston dans le Texas aux USA. Ce n'est pas un mouvement de la déchéance, du zèle. Mais l'ignorance étant une maladie, c'est normal que ceux qui ne nous connaissent pas, nous jugent avec subjectivité. Notre objectif est d'être la vitrine à travers laquelle jaillissent la vérité et la conscientisation. La drogue ne fait pas chemin avec le reggaeman parce qu'elle se trouve en pharmacie. Ce dont il s'agit chez nous, c'est l'herbe qui a été créée selon le livre de genèse par Dieu pour guérir les nations. Elle a mille noms comme Dieu. Entre autres, Sensi, Kaya, Gandja, Haïle, Tchoukoulou, etc. Le rasta fume l'herbe pour méditer et se méfier de l'agressivité du monde moderne. En quelque sorte, elle demeure une communion pour entrer en contact direct avec Dieu (Jah)". Après cette révélation, les membres du MIRACI présents, par la voix de Doug-M-C, nous ont invités à nous rendre au maquis "Ferké" chez Denise Badélo. Un concert prévu au maquis "La terrasse" d'Attécoubé-maternité devait clore la commémoration du 26ème anniversaire de la mort de Bob Marley. Vive l'édition 2008.

Dieusmonde tAdé
dieusmonde@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023