Conakry, (Guinée) - Les tirs ont repris ce jeudi dans certaines garnisons militaires guinéennes, notamment du côté du camp Alpha Yaya Diallo à Conakry et à Gueckedou, une ville située à près de 600 km dans le sud - est de la Guinée, a appris APA de sources concordantes.
Les populations riveraines du camp Alpha Yaya Diallo, ou sont cantonnés les bérets rouges du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA), dans la banlieue de la capitale guinéenne, se sont surtout inquiétées de l'aggravation de la situation avec les tirs nourris enregistrés dans la zone depuis maintenant quelques heures.
A Gueckedou, dans le sud de la Guinée, les soldats se sont livrés à une véritable démonstration de force dans leur caserne et même dans certains quartiers de la ville, en tirant en l'air à l'aide d'armes de guerre, selon des témoins contactés par APA.
Les habitants se sont terrés chez eux sous l'effet de la peur.
Ces tirs auraient fait selon des sources concordantes un mort et cinq blessés.
Le gouvernement guinéen a décidé de réajuster dans l'immédiat les indices des salaires des soldats, et les grades ont été revus pour tous ceux qui avaient une ancienneté de près de quatre ans, selon la plate forme revendicative des militaires.
Des uniformes ont été également commandées pour l'armée, a annoncé mercredi le porte parole du gouvernement guinéen, Justin Morel Junior, au sortir d'un conseil ministériel ordinaire.
Le ministre de la Communication avait profité de l'occasion pour préciser que ces problèmes ont été résolu à travers des ponctions sur les dépenses militaires présentes et qu'ils n'auraient fait que supprimer certains chapitres.
Ces mesures ne semblent pas satisfaire tous les soldats, dont certains continuent de réclamer le paiement intégral d'arriérés s'étalant sur 9 ans, et le renvoi des hauts gradés de l'armée guinéenne, notamment le Général Kerfalla Camara, Chef d'Etat Major Général des Armées et le ministre de la Défense, le Général Arafan Camara, qu'ils accusent à tort ou à raison d'avoir détourné des milliards de francs guinéens, qui leur étaient destinés.
Cette grogne des soldats guinéens qui a débuté la semaine dernière a fait deux victimes et près de quatre vingt blessés à Conakry et à Labé, entre mercredi et jeudi, selon des sources médicales.
MDB/of/APA