vendredi 11 mai 2007 par Le Temps

Pour faire le point de l'application de l'Accord de Ouaga avec le facilitateur Blaise Compaoré, les représentants des parties sont aujourd'hui, dans la capitale burkinabé. Signé le 4 mars 2007 dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, entre le Président de la République, Laurent Gbagbo et le Secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Kigbafori Soro, le compromis politique de paix, appelé " Accord de Ouaga ", obtenu au terme d'un Dialogue direct entre les deux belligérants de la crise ivoirienne, est à la phase d'évaluation. La méthode ou le principe d'évaluer périodiquement un mécanisme d'application d'une feuille de route, visant à restaurer la paix en Côte d'Ivoire, tient sa noblesse de la ferme volonté d'atteindre l'objectif majeur des parties : le retour effectif de la paix. Chose qui signifie que le pays est réunifié, les élections organisées et, les Ivoiriens ayant choisi leurs nouveaux dirigeants, le développement peut être véritablement relancé. La rigueur du facilitateur, le Président burkinabé Blaise Compaoré, qui reçoit ce vendredi 11 mai 2007 à Ouagadougou, les deux délégations du Dialogue direct, afin de faire le point de l'application de l'Accord, est à saluer. Depuis la signature du texte inter-ivoirien, qu'est-ce qui a été fait ? Qu'est-ce qui reste à faire ? Quelles difficultés rencontrent les personnalités chargées de conduire le processus ? Voilà le travail confié, en lieu et place du Groupe de Travail international (GTI), au Comité d'Evaluation et d'accompagnement (CEA), structure de régulation interne à l'Accord, que préside le facilitateur, le Président Blaise Compaoré même. Au moment où les représentants de chacune des parties vont se retrouver devant le facilitateur, la Côte d'Ivoire se réjouit d'un certain nombre d'avancées sur la voie de la paix. Depuis le 29 mars 2007, les Ivoiriens ont un nouveau Premier ministre, en la personne de Guillaume Soro, qui a présenté son Gouvernement le 7 avril 2007. Le 16 avril 2007, à Tiébissou, l'acte symbolique de la suppression de la zone de confiance a été posé par le Président de la République Laurent Gbagbo, assisté de son Premier ministre, dans une ambiance de gaieté et d'extrême émotion positive. Mais avant d'arriver à Tiébissou, le même jour, le chef de l'Etat a d'abord mis en place le Centre de Commandement intégré (CCI), dont le Commandant, le Col. Nicolas Kouakou, a pris fonction le 23 avril. Le CCI a installé trois Brigades mixtes (dont Bangolo et Zéalé, installées le 30 avril 2007) sur six. Même si le démantèlement des groupes d'autodéfense et autres milices ne s'est pas fait comme prévu, deux semaines après la formation du gouvernement, les unités concernées se sont engagées à remettre leurs armes au Président de la République et au Premier ministre le 19 mai 2007 à Guiglo. Et la dynamique en cours ne devrait être entravée, vu cet engagement de Guillaume Soro, pris le 13 avril 2007 : " L'Accord recommande une entente entre Ivoiriens pour réaliser la paix. Une fois encore, sortons des logiques d'affrontement. Pendant cinq ans, nous l'avons fait sans résultat. Nous nous sommes mesurés, injuriés, battus, tués sans résultat. Changeons de cap ! Notre désir de paix et notre attachement commun au progrès de la Côte d'Ivoire nous ont amenés à concevoir un nouveau cadre institutionnel dans lequel les anciens adversaires ont une place de choix et un rôle essentiel à jouer. Ce nouveau cadre de transition, en mettant face-à-face les deux ex-belligérants, nous suggère une cohabitation. Il nous impose une nouvelle façon de gérer la Côte d'Ivoire. Nous l'assumerons avec nos différences, dans la dignité. C'est au nom de la paix que les belligérants d'hier, sont devenus des partenaires aujourd'hui. " Soro a fait également des promesses : " En application d'un calendrier précis, déterminé par les deux parties, ces armes seront rangées dans les râteliers. Le désarmement montrera au monde entier notre volonté commune de tourner la page sombre de la crise ". La semaine dernière, le Gouvernement a organisé à Yamoussoukro un séminaire sur l'identification. Le Comité national de Pilotage du Redéploiement de l'Administration (CNPRA) est à pied d'?uvre pour rapprocher, comme avant la crise, l'administration de la population. A partir de ce moment, le regroupement des ex-combattants dans des sites appropriés et le stockage des armes, ainsi que le début des audiences foraines, vont s'inscrire dans un avenir très proche. Nous espérons qu'au prochain rendez-vous avec le président du Comité d'Evaluation et d'accompagnement, les dossiers d'enrôlement pour la liste électorale, de la refonte de l'armée et des cartes électorales seront déjà épluchés. Les avancées du processus de paix sont donc nombreuses, en actes concrets comme en promesses crédibles.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr

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