vendredi 11 mai 2007 par Le Front

Adama Bictogo, le nouveau conseiller de Guillaume Soro pour les questions diplomatiques donne un aperçu, dans cet entretien, sur le contenu de ses nouvelles fonctions. Il revient également sur la récente mission à la Bad, à Tunis, en compagnie du chef du gouvernement.

On vous annonce aux côtés du Premier ministre Guillaume Soro, est-ce qu'on peut savoir exactement les fonctions que vous allez occuper dans ce cabinet ?

J'ai eu un entretien avec le Premier ministre Guillaume Soro qui, avant d'aller à Tunis, m'a reçu et m'a fait l'honneur de l'accompagner. Il m'a donc proposé de le rejoindre, pour la noble mission qui lui a été confiée par le peuple de Côte d'Ivoire et le président de la République. C'est donc dans le cadre de cette mission, suite aux accords de Ouaga que j'ai accepté de travailler aux côtés du Premier ministre Guillaume Soro. De notre entretien, il est apparu que ma fonction consistera à gérer les relations au plan diplomatique et les relations avec les institutions (). Je servirai parce qu'il y va de l'intérêt général du peuple.

M. Bictogo, les Ivoiriens vous connaissent bien pour avoir occupé les fonctions de conseiller politique auprès de l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny. Est-ce que c'est votre compétence ou votre fidélité à la Côte d'Ivoire qui a prévalu ?

Dans mon cas et dans cette nomination, il ne s'agit pas d'une proposition par mon parti politique. Il s'agit plutôt d'un choix du Premier ministre Guillaume Soro pour ma personne, parce qu'il y a d'abord une relation de confiance entre nous, mais parce qu'il connaît mes compétences. Le choix qu'il vient de faire traduit et couronne à chaque fois ma loyauté et ma compétence. Certains confrères ont écrit qu'il y avait un froid entre le Premier ministre Guillaume Soro et vous... Entre le Premier ministre et moi, il n'y a jamais eu de froid. Je suis un homme d'engagement, il est donc bon pour accepter un poste que vous ayez un débat. Et que dans ce débat il y ait la sincérité. Donc avec le Premier ministre Guillaume Soro, nous avons eu des débats, mais sur la perception de la sortie de crise et sur la perception de la mission.

Quelles seront les attributions de vos nouvelles fonctions dans le cabinet ?

Le Premier ministre n'a pas encore officiellement annoncé son cabinet, je ne peux donc pas me permettre de préciser le contenu et les attributions, même si nous en avions discuté. Je laisse donc la latitude au chef. Avec l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, votre mission n'a pu aller à son terme et cette fois on vous reconduit dans un autre cabinet (). Cette fois-ci qu'est-ce que vous comptez faire ? Vous avez au moins une idée de ce qui vous attend ?
Pour ma part, je voudrais dire que ma modeste connaissance de l'historique de la crise et quelque connaissance des auteurs qui constituent le paysage politique devraient dans un esprit d'équipe m'aider à bien mener cette mission. Mais cela nous amène à nous prononcer sur l'Accord de Ouaga. J'ai donc, grâce au Premier ministre Guillaume Soro, pu participer de façon informelle aux différentes réunions qui ont eu lieu. Ce qui me permet aujourd'hui de comprendre et l'esprit et le contenu. L'accord de Ouaga a consacré la logique de la compétition. En conséquence, l'accord nous a sortis de la logique de l'affrontement. Dès lors () il ne faut plus s'attarder sur les détails, il faut aller à l'essentiel. Et, l'essentiel pour les partis politiques, c'est comment s'assurer qu'un listing électoral est fiable et qu'une identification est conforme à ce qui est arrêté par le gouvernement. De mon point de vue, c'est le premier point essentiel de l'accord de Ouaga. Le deuxième point essentiel qui est la conséquence des leçons tirées des différents accords successifs, c'est la concertation. D'accord pour des résolutions où le Premier ministre devait, à chaque fois, se donner les moyens d'avoir un pouvoir, parce qu'il ne disposait que de pouvoirs théoriques. (). On est sorti d'une logique institutionnelle où chaque fois il fallait définir les pouvoirs du Premier ministre avant que l'accord ne soit appliqué. Nous nous sommes conformés à une logique. Le premier grand dossier véritable, c'est cette visite que vous avez effectuée à Tunis, pour négocier le retour de la Bad à son siège à Abidjan. Comment comptez-vous y prendre pour qu'effectivement cela soit une réalité ?
Sur instruction de M. le Premier ministre, nous resterons en contact permanent avec cette institution au plan diplomatique. Tout ce qui doit concourir au retour de l'institution, nous nous y mettrons. C'est un chantier attendu par les Ivoiriens. Le Premier ministre devra se donner les moyens et nous l'y aiderons pour que, à tout le moins, la Bad puisse annoncer son retour officiel en Côte d'Ivoire et que la réalisation de ce retour puisse se faire soit avant les élections, soit après. Mais que cela soit le fait d'une négociation menée par le Premier ministre Guillaume Soro et son cabinet auquel nous appartenons.

Recueillis sur Onuci-Fm par DS

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