vendredi 11 mai 2007 par Le Nouveau Réveil

A l'initiative de la fondation nationale des sciences politiques, le " Forum d'Abidjan sur l'avenir du partenariat Europe-Afrique ", s'est tenu hier à l'hôtel Ivoire. Il a eu le mérite de regrouper des chercheurs africains et européens, spécialistes de tels ou tels aspects de la problématique des relations entre l'Afrique et l'Europe.
A l'ouverture du Forum, M. Rolf Ulrich, ambassadeur d'Allemagne, en sa qualité de représentant de la présidence de l'UE, a retracé l'historique de l'Union européenne. Qui "aujourd'hui ne peut qu'être considérée comme un succès historique sans précédent en temps moderne". Avant de s'interroger sur l'importance de ce processus d'intégration pour l'Afrique. Dans la plupart des Etats africains, poursuit-il, l'Union européenne est avancée au rang de premier bailleur de fonds. "Il n'est pas normal que les pays de la CEDEAO, plus d'une quarantaine d'années après leur indépendance, réalisent toujours la grande partie de leur commerce extérieur avec des pays des régions lointaines plutôt qu'avec leurs voisins !", s'est-il indigné. Et c'est à juste titre que le Premier ministre, Soro Guillaume, a notifié que le forum d'Abidjan "est le bienvenu parce qu'il participe à la réflexion des Africains eux-mêmes sur ce qu'ils attendent de leurs relations avec l'Europe". En effet la dette de l'Afrique envers l'Union européenne est importante, voire "pénalisante". A titre d'exemple, l'UE, principal bailleur de fonds de la Côte d'Ivoire, en 35 ans de partenariat lui a octroyé sous forme de dons, près de 1000 milliards de francs. Ce n'est donc pas l'aide européenne qui est en cause, mais la définition de nouveaux types de partenariats mieux adaptés à l'évolution de l'Afrique, a précisé le Premier ministre ivoirien. Dans cette même vision, M. Charles Josselin, ancien ministre délégué à la Coopération et à la francophonie a soutenu que l'UE doit élaborer une vraie politique d'action vers l'Afrique. Quant à Moustapha Niasse, ancien Premier ministre sénégalais, il a invité l'UE à davantage soutenir l'Afrique qui doit résolument tourner le dos à la dictature, à la mauvaise gouvernance... entre autres vices qui la minent. Le Pr Charles Valy Tuho ambassadeur, chercheur au Centre ivoirien de recherche économique et sociale (CIRES) a exprimé, pour sa part, certaines inquiétudes quant à la signature de la nouvelle Convention de Cotonou. Quel sera son impact sur les pays africains ? Les entreprises africaines pourront-elles la supporter ? Toutes ces questions qui interpellent nos dirigeants méritent d'être élucidées.

Paterne Ougueye Yves


www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023