jeudi 10 mai 2007 par Agence de Presse Africaine

Brasilia, 7-11 mai 2007 - Monsieur le Ministre d'Etat, Ministre de l'agriculture et de l'élevage,

Monsieur le Secrétaire d'Etat, représentant le Ministre des Affaires Etrangères

Monsieur le Directeur général du Fonds commun pour les produits de base,

Madame et monsieur les représentants de la CNUCED, et du PNUD,

Excellences Mesdames et messieurs les Ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques,

Mesdames et messieurs les représentants des Organisations Internationales,

Mesdames et messieurs les délégués,

Chers invités,

Lorsque la décision a été arrêtée de retenir Brasilia pour réunir cette initiative globale sur les produits de base, nous avons été tout de suite soulagés sur les conditions dans lesquelles les travaux allaient être organisés. Permettez-moi donc, en notant que nos attentes ont été confirmées, d'exprimer ma gratitude au gouvernement du Brésil pour la générosité et la solidarité qu'il a démontrées en accueillant cette importante Initiative et pour les excellentes installations qui ont été mises à notre disposition.

Monsieur le Ministre,

Nous sommes honorés de pouvoir venir voir de près ce que le Brésil a accompli durant de dures et longues années et qui sont aujourd'hui vantées comme des réalisations résultant d'une assiduité au labeur, de politiques bien pensées et d'un engagement sur le long terme.

Vous le savez, parce que votre pays côtoie les pays ACP dans plusieurs enceintes dans lesquelles nous collaborons, la plupart des pays ACP sont aujourd'hui dans une situation dans laquelle se trouvait encore le Brésil il y a juste quelques décennies. Cela constitue pour nous un élément de réconfort et nous rassure quelque peu quant à la trajectoire à suivre.

Ce qui nous réconforte, c'est que nous constatons qu'avec de l'effort et de l'imagination, peut être aussi un peu de patience et du courage, nos Etats aujourd'hui en difficulté dans l'exploitation et la valorisation de leurs produits de base, pourront demain présenter un autre visage, transformant la menace que représente leur dépendance vis-à-vis d'un ou de deux produits de base, en un atout qui sera le fondement d'une relance économique et d'une croissance soutenue, avec comme objectif ultime, la réduction et à terme l'éradication de la pauvreté dans nos pays.

La chose qui nous rassure, c'est de nous souvenir que l'étape que traversent aujourd'hui les pays du Groupe ACP, vous l'avez connue aussi dans un récent passé. Et même, si ce ne sont pas de ces souvenirs que l'on aime garder en mémoire, je sais que vous vous rappelez encore comment les choix qui se présentent à cette étape là sont difficiles, comment il est délicat de mettre en place une transition, en attendant que les politiques nouvelles initiées portent leur fruit.

Le Groupe ACP sait donc qu'un pays comme le Brésil fait partie de ceux qui peuvent, le plus, comprendre la situation dans laquelle se trouvent ses pays membres aujourd'hui, et sait donc également pouvoir compter sur son appui et le partage de son expérience.

Mesdames et messieurs,

Chers délégués,

Comme Alice, dans le monde du miroir décrit par Lewis Carroll, nous devons nous aussi courir pour, tout au plus, juste pouvoir rester à la même place, ou alors, courir au moins deux fois plus vite pour pouvoir avancer. Malheureusement, notre monde à nous n'est pas imaginaire. Ce n'est pas un pays des merveilles. Je le dis pour reconnaître que malgré les avancées d'un pays comme celui qui nous accueille, d'autres défis se posent et se poseront toujours. C'est donc normal, que nous nous retrouvions tous, pour réfléchir à comment nous organiser pour que chaque pays, à son niveau, à partir des ressources auxquelles ses populations peuvent avoir accès, plus ou moins facilement, puisse se développer et assurer un revenu décent aux siens.

Notre monde à nous, nous le vivons au quotidien, à côté de ceux plus faibles, qui ont besoin d'une action de leurs gouvernements, de leurs communautés, mais aussi de toute la communauté internationale, pour que le labeur auquel ils se rendent chaque jour, puisse leur permettre de préparer leurs descendants à un lendemain meilleur ou au minimum, se garantir et garantir aux leurs de quoi rester chaque jour, un peu plus, dignement humain.

Mener ce combat ensemble impose que nous protégions les plus faibles d'entre nous. Faillir à cela, c'est déstabiliser tout notre édifice commun. Protéger les plus faibles, c'est leur laisser le temps de s'ajuster au rythme.

Nous avons donc pour ce faire un défi, mettre à profit le temps de la transition pour transcrire dans les orientations politiques et économiques de nos Etats, la façon dont nous voulons voir se transformer nos différents secteurs des produits de base, et les transformer effectivement, afin qu'ils apportent une richesse réelle à ceux qui, premièrement, travaillent à leur exploitation.

Au niveau du Groupe ACP, nous avons pratiquement, à chaque fois, cédé sous les coups de boutoir de l'histoire. Pour ne parler que du passé récent, il y a un peu moins d'une décennie, ce sont les pays ACP exportateurs de bananes qui ont vu leurs conditions d'accès au marché évoluer et ont été amenés à bâtir des stratégies pour une transformation et une évolution de ce secteur.

Quelques années après, à la faveur d'un partenariat conclu avec l'Union européenne pour trouver une solution palliative à l'agonie des contonculteurs, ce sont les pays ACP producteurs de coton à qui une stratégie sectorielle a été demandée.

Et puis l'année dernière ce fut le tour des exportateurs de sucre de se voir demander de présenter des stratégies pluriannuelles d'adaptation afin d'envisager un futur pour leur secteur du sucre suite à la drastique réforme du régime communautaire du sucre.

Je passe volontiers sur ce qui s'est passé dans d'autres secteur comme celui du riz.

Mesdames et messieurs,

Beaucoup d'autres situations sont le reflet de l'histoire subie par les pays ACP, comme aussi la transformation annoncée de nos industries minières avec l'évolution de la réglementation sur les produits chimiques.

Nous comprenons le besoin d'ajustement dans un monde en perpétuelle évolution. Certains parmi les Etats ACP ont anticipé le changement, d'autres ne l'ont pas fait parce qu'ils n'avaient pas les capacités pour, tellement les défis sont présents dans tous les secteurs et requièrent la mobilisation de la moindre ressource disponible.

Ce à quoi nous imaginons que nous pouvons aboutir aux termes de cette initiative lancée depuis Brasilia, c'est la définition d'une méthode, d'un cadre, d'une façon de collaborer, une approche participative, à l?intérieur d'un pays, entre acteurs, mais au delà aussi, dans tout le secteur des produits de base, et non plus uniquement produit par produit. Ce que nous ne voulons pas, c'est que ce que nous avons obtenu dans une enceinte en faveur du développement du secteur, nous le perdions dans les forums de négociation commerciale.

Il nous faut donc une approche intégrée. Ainsi seulement, nous aurons définis nous même cette vision sur le long terme, nous pourrons présenter à nos partenaires au développement, mais aussi aux acteurs privés, ce cadre que nous appellerions nos stratégies globales pour les produits de base. Y seront contenues bien entendues, toutes les propositions pour faire face aux défis de la Transformation, de la Commercialisation, de la distribution et du transport, mais aussi de la productivité et de la meilleure utilisation des ressources.

Et là, nos pays seront encore plus en droit d'obtenir de ces partenaires un minimum de cohérence dans leurs interventions. Que chacun identifie son domaine de compétence et y apporte sa contribution, mais que chacun comprenne aussi que les stratégies de ce genre, pour être effectivement mises en ?uvre, ne peuvent souffrir d'être soutenues partiellement. La mobilisation doit donc viser à obtenir la mise en ?uvre exhaustive des plans acceptés par tous.

Pour tout vous dire, les pays ACP vont bientôt commencer cette expérience. Le Groupe ACP dans son ensemble a souscrit à un plan d'action avec l'Union européenne en faveur des produits de base agricole. Un programme certes encore modeste, dans lequel, avec les mêmes organisations lançant cette initiative et d'autres, nous avons ensemble décidé du rôle et de la contribution de chacun en fonction de ses compétences particulières.

Monsieur le Ministre,

Mesdames et messieurs,

Chers délégués,

Je voudrais finalement vous dire que notre quête ne pourra s'arrêter tant que nous n'aurons pas trouvé les mécanismes pour nous assurer que le prix payé pour la valeur ajoutée contenue dans le produit final est effectivement répercutée au producteur. Ce serait notre plus grande réalisation, ce à quoi nous engageons tous aujourd'hui.

Je vous remercie.

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