jeudi 10 mai 2007 par Nord-Sud

L'Union générale des entreprises industrielles de Côte d'Ivoire (Ugeci) veut sensibiliser les opérateurs économiques sur les enjeux de la compétitivité dans le contexte de la mondialisation.



L'économie nationale se trouve dans une forte période de dépression. Du fait de la crise, cette situation s'est davantage dégradée à l'image de l'industrie locale qui a été durement déstructurée. Selon Angora Tano, président de l'Union générale des entreprises industrielles de Côte de d'Ivoire (Ugeci), l'absence d'un environnement des affaires sain a eu pour conséquence : la dégradation du système judiciaire et celle des infrastructures existantes, le déficit de financement de l'Etat et la rareté des investissements dans le tissu industriel, la faiblesse de la qualification de la main d'?uvre à travers un système éducatif perverti, etc. Toute chose ayant favorisé l'explosion de la fraude, la contrefaçon et la perte considérable des parts de marché parce que le pays est coupé en deux. Nous avons de lourds handicaps aujourd'hui à cause des coûts de facteurs qui se sont fortement appréciés. Les coûts de logistiques ont augmenté vertigineusement du fait du racket et autres tracasseries. Notre industrie a perdu en compétition, a-t-il fustigé. Avant de préciser que leurs produits sont concurrencés à grande échelle par ceux provenant d'Asie, d'Europe et d'Amérique. C'est pour remédier à ces difficultés que sa structure a organisé hier à Abidjan son 1er atelier sur La compétitivité de l'industrie ivoirienne. La Côte d'Ivoire, s'est interrogé Angora Tano, peut-elle encore favoriser un environnement attractif pour les industriels dans le nouveau paradigme économique de la mondialisation? Ceci pour dire que les réflexions doivent déboucher sur l'élaboration d'un plan d'action avec un agenda de suivi susceptible de promouvoir l'industrie ivoirienne. Pour le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire (CCC-CI), Jean-Louis Billon, la Côte d'Ivoire a accusé un retard considérable qu'il faut combler. La Côte d'Ivoire n'est pas compétitive, a-t-il soutenu. Il en veut pour preuve certaines comparaisons avec d'autres pays africains. Notre groupe a commencé à investir au Ghana parce que là-bas par exemple, le Bic est fixé à 4,5% et la Tva à 12,5%. Alors qu'ici ce sont respectivement 25 et 18%.





Nécessité de l'allègement fiscal









Concernant le palmier à huile, notre pays ne dépasse pas 300 tonnes par an, or la Malaisie va au-delà de 15 millions de tonnes. Nous sommes également très chers en Côte d'Ivoire à cause du déficit de justice a argumenté le président du groupe Sifca. Pour lui, l'Etat doit pratiquer des mesures d'incitation en réduisant l'impôt. Nous pouvons être compétitifs. Il faut seulement prendre conscience de la situation, a insisté le président de la Cci. L'Etat, a répliqué le Dg des Impôts, Feh Kessé Lambert, a fourni des efforts au niveau de l'allègement fiscal. A travers, dit-il, la baisse de 20 à 10 % de la taxe sur la prestation de services (Tps), le Bic qui a chuté de 35% à 27% et 25% respectivement pour les grandes entreprises et les Pme. Il y a eu la suppression de l'Asdi et la réduction de Tva de 20 à 18%. Ceci n'a pas été perceptible sur les prix à la consommation. La baisse du Tps devait également ramener le taux de crédit à la portée des investisseurs. Nous avons dégagé une ligne de trésorerie de 10 milliards Fcfa pour rembourser les crédits de la Tva. Nous avons payé déjà près de 3 milliards Fcfa de crédit, a-t-il expliqué. La Dgi, a-t-il poursuivi, a aidé à la gestion de la crise. D'autant que ces différentes mesures ont été prises en accord avec le secteur privé. Maintenant, il faut faire le bilan de toutes ces mesures, a proposé Feh Kessé. Le Dg des Douanes, Gnamien Konan a insisté sur le fait qu'il n'y aura aucune concession sur les droits de douanes. Le seul problème des opérateurs, c'est de réduire le délai de dédouanement. Selon Mme Amah Téhoua, ministre de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé, la question de la compétitivité des entreprises ivoiriennes fait partie des préoccupations du gouvernement. Elle a indiqué que des actions ont été menées dans ce sens avec notamment la révision du code des investissements, le contrôle des normes,L'atelier prend fin aujourd'hui.





Cissé Cheick Ely

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