jeudi 10 mai 2007 par Nord-Sud

C'est le 25 mai que le ministre de l'Enseignement supérieur inaugurera les travaux de réhabilitation du Groupe de recherche en tradition orale (GRTO). Avant l'événement, le directeur, Gnagnon Yokoré présente sa structure.

37 ans après sa création, comment se porte le Groupe de recherche en tradition orale ?

Le Grto commence à se réveiller. Parce qu'il fut un moment où nous avions des difficultés mais avec la visite du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,Cissé Ibrahim Bacongo, nous commençons à renaître. La structure est en train d'être réhabilitée, et même des locaux supplémentaires vont sortir de terre dont une buvette.En outre, le théâtre du Grto est entièrement repris. Cette nouvelle configuration a commencé à attirer de nouveau les chercheurs.





Quelle est la fortune de ce centre?

Nous avons une documentation assez fournie dans la plupart des domaines sauf la pharmacopée. Les contes, la musique, l'actualisation de thèmes de théâtre etc nous avons plus de mille cassettes de Vhs. Certaines ont été transcrites, interprétées et des ouvrages tirés. A titre d'exemple, ??La guerre des femmes'' de Zadi Zaourou. En clair, des documents transcrits ont commencé à connaître un traitement moderne. Les étudiants viennent régulièrement consulter notre documentation. Mais ces documents demandent à être traités. Je remercie d'ores et déjà le ministre qui a promis nous offrir un ordinateur avec un logiciel qui nous permettra de transcrire les bandes en textes. Nos artistes pourront consulter ce que leurs devanciers ont fait. Avec l'informatisation des locaux qui s'annonce, nous serons à l'ère du temps.





Vous parlez maintenant de renaissance c'est dire que bien avant, votre structure était confrontée à des problèmes. Lesquels ?

Nos problèmes remontent à 1980.Dans les années 1973 à 1979, nous avons bénéficié d'un appui de l'Agecoop (Agence de coopération culturelle et technique française, Ndlr).Elle appuyait les chercheurs dans plusieurs domaines. C'est ainsi que des recherches ont été réalisées sur les masques Zaouli,Wê, l'Attougblan, etc .Depuis cette période,la subvention de l'Etat arrive mais n'est pas suffisante. Elle permet à peine d'entretenir les locaux. Nous n'avons pas des transcripteurs, tous les magnétophones sont vieux, de véhicules pour la recherche etc.





Combien est-elle cette subvention ?

Elle était de 8 millions de Fcfa maintenant elle est passée à 10 millions Fcfa ces trois dernières années. Je vous révèle que nous n'avons pas encore reçu la subvention de 2006.C'est maintenant que nous avons apuré celle de 2005.Si nous devenons Etablissement public autonome (EPA), nous aurons les moyens de rendre plus performants les documents en sous-traitant avec des traducteurs, avec des entreprises.





Quel est le statut réel du Grto?

Il a un statut d'association, c'est dire que la structure n'a pas encore un véritable statut digne d'un centre de recherche. Nous avons posé le problème et l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur partage cette vision. Nous y travaillons.





Professeur, comment expliquez-vous que le Grto soit méconnu et inconnu ?

Non ! Le GRTO n'est pas inconnu. Ce qui est vrai par contre est que la structure n'est pas aussi connue que les grands centres de recherche.

Nous, nous produisons de l'intellect. Notre public ce sont les lettrés qui sont en train de perdre pied avec la tradition orale. Ceux qui sont curieux aussi connaissent le Grto. Mais le grand public ne connaît pas encore la structure.





Quelles sont les perspectives qu'offrent ces travaux de réhabilitation ?

Nous espérons que nous aurons la logistique. En Afrique, en général, on construit de belles choses mais la logistique ne suit pas et elles se dégradent. En plus, il nous faut d'autres locaux. Parce que des enseignants qui occupent des bureaux tout près du théâtre devraient pouvoir être transférés sur un autre site. C'est pourquoi, nous espérons que le ministre va nous aider à construire 2 à 3 bureaux.





Entretien réalisé par Coulibaly Brahima


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