Pour Marcel Amon Tanoh, il faut expliquer aux militants ce qu'est une élection.
Quelle politique le Rdr compte mener pour glaner encore plus de militants dans les zones qui ne lui sont pas encore acquises?
Je crois que c'est la raison pour laquelle l'élection des départementaux est une chose importante ; il faut aller vers les populations et ne pas attendre qu'elles viennent vers nous. Il faut aller vers les populations pour leur expliquer l'enjeu d'une élection présidentielle, l'enjeu des élections en général. Si les gens ne comprennent pas que c'est au moment de l'élection qu'en choisissant le leader dont ils pensent qu'il a la capacité de diriger leur destin, si les gens ne savent pas que cet acte-là influence leur vie future au quotidien, alors ils ne savent pas ce que c'est qu'une élection et il faut le leur expliquer au-delà des discours mielleux qui font des promesses à n'en plus finir. Ce qui suppose qu'ils sont en train de se donner les moyens de mettre où ils veulent la personne qu'ils pensent pouvoir influencer positivement leur destin et améliorer leurs conditions de vie au quotidien.
A Toumodi, l'élection des départementaux a été plutôt calme. Que pensez-vous des autres contrées où elle a été contestée ?
Vous savez, tant qu'il y aura des hommes sur cette terre, il y aura des différends. Il faut toujours privilégier le dialogue dans les différends. Rapprocher les gens, leur faire comprendre que si aujourd'hui dans le cadre de l'accord de Ouagadougou les deux ex-belligérants ont su taire leurs divergences et se mettre ensemble parce qu'ils sont fatigués de voir les populations souffrir, il n'y a pas de raison qu'en dessous, pour des divergences moins importantes, on ne puisse pas les accompagner.
Que fait la direction du Rdr pour ce dialogue? On n'a pas l'impression qu'elle travaille dans ce sens.
Ce n'est pas vrai ! Nous avons envoyé, partout où il y avait des problèmes, comme à Odienné par exemple, des délégations pour aplanir les difficultés et rapprocher les gens. La direction du parti s'inscrit résolument dans le contexte et l'esprit de l'accord de Ouagadougou et appuie le Premier ministre Guillaume Soro dans les efforts qu'il fait pour ramener la paix dans ce pays.
Je vous prends au mot M. Le ministre. Avec ce que l'on lit et entend ici et là, quel est l'état des relations entre le Rhdp, le Rdr et le Premier ministre ?
Vous êtes de la presse et je pense que concernant la presse, vous en savez mieux que moi ! Cela dit, je pense qu'il faut que la presse s'inscrive dans l'esprit et la lettre de l'accord de Ouagadougou. Il faut arrêter, à mon avis, de monter en épingle des différends qui peuvent naître ça et là quoi que je n'en connaisse pas de fondamental entre le Rhdp et les Forces nouvelles. Que la presse arrête d'être l'instrument de la division pour être plutôt celui de la paix et de l'union. Les Forces nouvelles font partie d'une famille politique qui s'appelle le G7 ! Donc nous sommes ensemble.
Propos recueillis par Ousmane Diallo
Correspondant régional