mardi 8 mai 2007 par Fraternité Matin

Quatre étudiants se réclamant de la Fesci ont saccagé et pillé un domicile à YopougonToits-rouges. Le procureur de la République, près le Tribunal de 1ère Instance de Yopougon, M. Rouba Daleba n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le comportement de quatre étudiants déférés la semaine dernière devant son parquet. Ces derniers, se réclamant de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), et réquisitionnés par une femme, ont saccagé et pillé le domicile d'un homme à Yopougon Toit Rouge. Malheureusement, la procédure correctionnelle entamée par la gendarmerie qui a interpellé et déféré les étudiants mis en cause n'ira pas à son terme du fait de la victime. Cette dernière qui n'est autre que M. Fofana Mohamed, revendeur de véhicules d'occasion, a opté pour un arrangement à l'amiable de l'affaire et a de ce fait, déposé auprès du substitut en charge du dossier, une demande de retrait de plainte. Ce qui a amené ce magistrat à se référer à son supérieur hiérarchique, compte tenu de la gravité des faits. Avant d'accéder à la demande exprimée par le plaignant qui avait à ses côtés des responsables de la FESCI à Yopougon, le procureur Rouba Daleba a tenu à recevoir à son bureau tous les protagonistes de cette affaire, y compris les quatre étudiants et la commanditaire des actes posés. Après les explications des uns et des autres, le chef du parquet de Yopougon, par ailleurs enseignant à l'université, a exprimé sa colère face au comportement des étudiants se réclamant de la FESCI. Précisant avant tout qu'en matière pénale, le retrait d'une plainte n'entame en rien les poursuites engagées. Aux deux responsables du mouvement venus intervenir et avec qui, le plaignant a conclu un accord, le procureur Rouba, après leur avoir rappelé ce que devrait être la mission du mouvement estudiantin, a dit : " Quand on choisit de se mettre à la tête d'un mouvement de ce genre, il faut éviter de s'y pérenniser, car dans l'optique d'avoir le soutien de tous, on s'oblige à des actes incompatibles avec sa mission. Il n'est pas de votre devoir de cautionner les actes ainsi posés par ces jeunes gens. Pourquoi, acceptez-vous de faire de la Fesci un centre de collecte d'impôts pour tous ceux qui exercent dans l'environnement des cités et campus universitaires ? Pourquoi, faites-vous de la Fesci une structure de règlements de comptes ? " Le chef du parquet de Yopougon, très remonté, a donné un véritable cours de droit et de civisme à tous ceux qui étaient présents. Avant d'accepter la mise en liberté des quatre étudiants et de la femme qui les a sollicités pour piller la maison de la victime, le magistrat leur a fait, à eux et à tous les fescistes de Yopougon, la mise en garde suivante : "Je vous libère parce que le plaignant lui-même me supplie de le faire. Je le fais surtout parce que certains d'entre vous composent. Mais je ne serai pas aussi clément la prochaine fois pour n'importe quel membre de la Fesci et pour n'importe quel acte répréhensible qu'il aura posé".
Les enseignements et recommandations du procureur Rouba ont été transmis fidèlement par les responsables de la FESCI aux nombreux étudiants venus soutenir leurs camarades sous les verrous, lors d'un meeting tenu à l'extérieur du tribunal.

Landry Kohon

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