mardi 8 mai 2007 par Fraternité Matin

Licenciés en janvier 2004, 78 travailleurs de la société Filtisac, parce que leurs droits n'ont pas été réglés, meurent dans leur coin sans ressources. Ils ont commis le crime d'avoir manifesté leur désir de percevoir la prime que leur a promise la direction générale.
Tout commence le 11 décembre 2003, a expliqué, jeudi dernier, au cours d'une rencontre dans nos locaux, M. Aboua Bedin, porte-parole de ces déflatés, accompagné de M. Traoré Siaka. Selon lui, au sortir d'une réunion d'information, les délégués du personnel ont déclaré aux employés que M. Stinglhamber Benoît, ex-directeur général par intérim, leur a promis un bonus pour la fin de l'année 2003. Ce bonus n'a rien à voir avec la gratification et la prime de campagne qu'ils perçoivent chaque fin d'année. Cette bouffée d'oxygène, que va constituer ce bonus pour leurs finances, est largement appréciée par les ouvriers. D'autant plus qu'ils endurent les affres de la crise socio-politique du 19 septembre 2002. Ne voyant rien venir, les ouvriers, le 26 décembre 2003, décident alors d'un arrêt de travail, afin de connaître la date de paiement de ce bonus. Et c'est alors que, selon M. Aboua, la direction fait intervenir les forces de l'ordre pour évacuer l'établissement. L'entreprise est fermée et les ouvriers renvoyés chez eux. En début d'année 2004, la direction fait placarder dans l'entreprise une note de service invitant à la reprise du travail le 3 janvier. Les employés accourent, mais n'ont pas accès à l'entreprise. Ce n'est que le 12 janvier qu'ils y accèdent. A partir de cette date, ils sont convoqués un à un au service du personnel puis remerciés. Pour des motifs surprenants. Par exemple, 7 de nos collègues ont été renvoyés pour avoir donné de l'eau aux manifestants, a souligné Traoré Siaka. Certains, tel le porte-parole de ces déflatés, ont engagé des actions en justice. Filtisac a été condamnée, le 4 mai 2006, à payer leurs droits, ce qu'elle tarde à faire, selon M. Aboua. Contre toute attente le 1er mars dernier, l'entreprise ayant fait appel devant les tribunaux obtient gain de cause.
Ces déflatés qui ne savent plus à quel saint se vouer, ont déjà enregistré cinq décès dans leurs rangs.
Toutes les tentatives pour joindre par téléphone le directeur général de Filtisac, sur ce dossier, sont restées sans suite.

Jean-Rock K-Kiriné

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