mardi 8 mai 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Les habitants du quartier Sébroko, mitoyen au siège de l'Onuci sont très remontés contre la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie). La cause, depuis près de 3 mois, ils sont privés d'électricité avec toutes les difficultés que cela comporte. Excédés, ils envisagent des actions vigoureuses contre la Cie.
C'est M.Yapi, résident du quartier qui nous a raconté les faits. Le 22 février 2007, une coupure d'électricité intervient dans le quartier Sébroko situé dans la commune d'Attécoubé. Depuis ce jour, le quartier est déconnecté du réseau de la Cie. On apprend que des trafiquants utilisent frauduleusement le réseau de la Cie en faisant des branchements sur le câble qui alimente le secteur. Cette pratique entraîne une surchauffe et amène les trafiquants avec à leur tête leur chef présumé Adama Sidibé à décaper le câble pour effacer toutes traces de fraude. Notre source indique que cette opération s'est effectuée en présence d'agents de la Cie qui visiblement étaient dans la magouille. Constatant au bout de 2 semaines qu'ils n'avaient pas l'électricité, les habitants décident de porter l'affaire à la Cie. Leurs démarches les conduisent le 19 mars vers la direction de la Compagnie d'Abidjan Nord située à Cocody. Là, le directeur régional en la personne d'Ahmed Diarassouba leur demande de payer 1 million de Fcfa, somme correspondant au frais de réparation du câble endommagé, ou alors de donner les noms des trafiquants responsables de la coupure. La délégation qui n'a pas les moyens de payer cette somme fournit les noms des préjugés auteurs. Malgré cela, l'affaire n'a toujours pas de suite heureuse. Alors M.Yapi et ses compagnons décident de s'en remettre au maire d'Attécoubé M. Danho Paulin. Celui-ci convoque une réunion le 26 mars 2007 où sont présents la Cie, Adama Sidibé le chef des trafiquants et une délégation du quartier Sébroko conduite par M. Yapi. Au cours de la confrontation, le trafiquant reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Ces aveux sont mentionnés dans le procès verbal qui a sanctionné la réunion. Les populations pensent que leur calvaire est enfin terminé avec les aveux du sieur Sidibé. Chacun pensant donc que la Cie allait réparer les installations défectueuses pour le bonheur des ménages. Mais que non, le courant n'est toujours pas revenu et M. Sidibé libre comme l'air se balade partout en affirmant haut et fort qu'il a ''mangé'' avec M. Ahmed Diarassouba. Il se dit intouchable et nargue les habitants impuissants. Pour M. Oumar, ''voir les enfants étudier à la lampe et aux bougies en plein 21ème siècle à Abidjan est choquant''. Et de citer tous les désagréments encourus au quotidien : impossibilité de conserver les aliments, pas de télé, commerce d'eau et de jus abandonné Face à cette situation, la colère gronde et des actions sont envisagées pour forcer la Cie à régler le problème. ''Nous savons que les complicités sont multiples entre certains responsables de la Cie et ceux qui trafiquent le courant dans notre zone'', ont rappelé des habitants. Selon eux en se branchant directement sur le câble, les trafiquants fournissent en électricité le quartier précaire Bori-bana. ''Ces milliers de personnes qui se raccordent sur le réseau versent directement l'argent aux malfaiteurs, qui à leur tour donnent une part à des responsables de la Compagnie ivoirienne d'électricité. Nous avons des noms'', ont dit certains habitants du quartier de Sébroko. Ils comptent révéler au grand jour ce vaste réseau de trafiquants qui font du tort à l'économie du pays. Nous n'avous pu avoir la réaction de M. Diarrasouba parce qu'il est en congé.
Olivier Guédé

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