mardi 8 mai 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le président du Mouvement pour la défense de la souveraineté de la Côte d'Ivoire (Modesci) a effectué en avril dernier, une tournée en Europe. Ahoua Stallone livre dans cet entretien, ce qu'il a obtenu de Sarkozy et des Ivoiriens de la Diaspora.
Monsieur le président, vous venez d'effectuer une tournée européenne. Est-ce que vous êtes satisfait du bilan de cette tournée ?
A travers vous, je voudrais remercier votre journal qui sait être de son temps. On n'est jamais satisfait d'un bilan, parce qu'à peine cette tournée achevée que vous voulez faire mieux. Il faut dire que le bilan de cette tournée a été positif. D'une part parce que nous avons pu réaliser ce pour quoi nous y étions. D'abord, j'étais en France sur invitation de proches de Nicolas Sarkozy. En l'occurrence M. Dogade Dogui qui est ivoirien d'origine, membre du Medef, conseiller exécutif de Nicolas Sarkozy et par ailleurs l'un des directeurs de campagne de Sarkozy pour les immigrés. Nous avons parlé de la Côte d'Ivoire, de notre organisation, de l'Alliance des jeunes patriotes. N'avez-vous pas eu peur de vous rendre en France, puisque les patriotes y étaient indésirables ?
Non, cela fait plus de dix fois que je vais en France et je ne pense pas que cela puisse nous concerner. Vous y allez à invitation de Nicolas Sarkozy, pourtant votre organisation qui est proche du Fpi, a soutenu la candidate du parti socialiste
Même en France, toute la gauche n'a pas soutenu Ségolène Royal. Je ne suis pas allé en tant que représentant du Fpi. Je suis allé sur invitation de proches de Sarkozy qui sont aussi mes amis. Si un ami m'invite, il est tout à fait normal que j'aille l'écouter. Mais, cela ne veut pas forcement dire que j'épouse ses idées. J'y suis allé, nous nous sommes parlés et nous nous sommes compris. Nous avons discuté de la normalisation des relations entre la Côte d'Ivoire et la France, puisque c'est nous les patriotes qui avons été au devant de la scène et qui avons été accusés d'être à la base du départ des Français de la Côte d'Ivoire. Nous sommes allés pour expliquer ce qui c'est réellement passé. Nous leur avons dit que nous nous n'étions pas contre les Français et que c'est plutôt contre la politique de Jacques Chirac en Afrique. Particulièrement en Côte d'Ivoire qui était visée, je veux parler de son hostilité envers les dirigeants ivoiriens notamment du chef de l'Etat. Donc c'était pour nous, une manière d'harmoniser les points de vue et d'aplanir certaines divergences. Je n'étais pas donc en campagne en France. Vous avez fait ?uvre de pionnier en rencontrant des cadres de l'Ump, de la droite française. Finalement, pouvez-vous dire que le message est passé ? Et que pensez-vous de l'élection de Sarkozy ?
Le message est passé. Nous regardons aujourd'hui dans le même sens. Effectivement, il a été élu. Nous devons donc réorganiser nos rapports, c'est à dire aplanir les divergences et regarder dans le même sens. Il faut dire que Mitterand était un président de la gauche. Il était au pouvoir au moment où Thomas Sankara a été assassiné. Il était président de la France quand Laurent Gbagbo, alors opposant historique a été emprisonné en Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire a été attaquée quand François Hollande, le premier secrétaire du parti socialiste avait demandé que les autres socialistes ne soutiennent pas Laurent Gbagbo. Ségolène Royal a abondé dans le même sens en disant que les intérêts de la France doivent primer. Notre rôle n'est de supporter qui que ce soit, mais de faire découvrir et aimer la Côte d'Ivoire. Nous n'allons pas en Europe pour nous ingérer dans la politique française, italienne... Nous rencontrons tout le monde, de la gauche comme de la droite. Nous n'étions pas en France pour renverser les sondages qui étaient déjà en faveur de Nicolas Sarkozy. Nous ne sommes pas des précurseurs. Il y a des Ivoiriens qui soutiennent Sarkozy. Basile Boli qui le soutient est même à Neuilly, son voisin.
Le bruit court que le président du Rdr serait l'ami de Nicolas Sarkozy. N'êtes -vous pas inquiet ?
Non pas du tout. M. Ouattara était présenté comme l'ami intime de Thabo Mbeki mais on a vu comme ce médiateur sud-africain a geré la crise ivoirienne. Cela ne nous inquiète pas parce que les pays n'ont pas d'ami, ils n'ont que des intérêts. Nous voulons une Côte d'Ivoire libre. Si nous ne sommes pas d'accord avec la vision que Sarkozy a de la Côte d'Ivoire, nous allons continuer notre lutte. Mais, nous pensons que Sarkozy va épouser l'accord de Ouaga et qu'il pourra le booster pour que la Côte d'Ivoire retrouve son entièreté. Les Présidents français et ivoirien, dans l'intérêt des deux pays, vont s'entendre. Votre combat contre Ado est-il terminé ?
Le combat n'est pas fini. Nous avons cherché à apaiser, après la signature de l'accord de Pretoria, pour ne pas être de ceux qui veraient le processus de paix. Le Miroa a donc fait une fusion avec l'Organisation pour la démocratie en Côte d'Ivoire (Odeci) pour donner le Mouvement pour la défense de la souveraineté de la Côte d'Ivoire (Modesci). Nous voulons donner une chance au processus, mais au-delà du combat contre Alassane Ouattara nous voulons un combat qui se veut panafricain et mondial, parce que nous avons des sections en France, en Suisse, en Italie
Que devient l'Alliance des jeunes patriotes présentée comme l'association chouchou de Gbagbo ?
L'Alliance existe et continue de mener ses activités. Beaucoup de membres (Blé Goudé, Dakoury, Richard, Dibopieu, Koné Seydou et moi même) étaient en tournée, et c'est comme cela que nous travaillons. Mais, il faut dire que nous ne sommes les chouchous de personne, contrairement à ce qu'on tente de faire croire. L'on s'impose par le travail qu'on abat et l'on se rend incontournable par le travail qu'on abat.
Entretien réalisé par
Aké Laurent Okoué
laureake@yahoo.fr
Coll : O.D

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