mardi 8 mai 2007 par Le Front

L'ensemble des grands du corps de l'armée ivoirienne (Fds- Fafn) a été reçu, hier lundi, par le chef de l'Etat, à sa propre demande, au palais de la présidence au Plateau. Pendant plus de deux heures d'horloge, Laurent Gbagbo et ses hôtes ont passé en revue les points focaux de l'accord politique de Ouagadougou (Apo). Notamment, ceux qui touchent directement à l'Armée : grades des Fafn, primes dues aux soldats, installations des brigades mixtes, sécurité à l'ouest Le but, à l'évidence, a consisté pour les politiques de rassurer les militaires sur le caractère irréversible du processus de paix en cours. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont mis hier plus de deux heures pour rassurer les acteurs militaires du processus de paix, de leur attachement aux dispositions contenues dans l'Apo. La rencontre a drainé plusieurs centaines d'hommes en armes issus des deux états-majors (Fds-Fafn). En face, le chef de l'Etat, le Premier ministre, le patron de la défense ainsi que les ministres Dacoury-Tabley, Sidiki Konaté, Désiré Tagro et leurs collaborateurs. La rencontre, il faut le rappeler, se situe un mois, jour pour jour, après la formation du gouvernement. Le temps donc pour les deux maillons du processus de sortie de crise de marquer un arrêt pour faire le point et envisager l'avenir. Parce qu'ils étaient concernés au premier chef par la rencontre, les questions concernant les militaires ont donc été décortiquées, à l'aune de l'Apo. Pour l'essentiel, cinq allocutions ont meublé la cérémonie. L'armée sur la voie de la réunification. Le premier à ouvrir le bal des discours est le général Mangou. Le Cema, intervenant au nom des Fds-ci, a souligné le nouvel esprit émergent au sein de l'armée. Pour mieux expliquer cette ?'résurrection'', le général Mangou, a utilisé des images simples, mais traduisant la volonté des deux armées de ne former qu'un seul et même corps. Les éléments des Fds-Fn, a-t-il dit, sont venus à Abidjan par des moyens mis à leur disposition par le chef de l'Etat . Et d'ajouter : d'Abidjan, ils ont été transportés par leurs frères d'armes des Fds-ci . Poursuivant, le énéral Mangou a indiqué que depuis le déclenchement de la crise, c'est la première fois que Fds et Fafn se retrouvent devant le chef de l'Etat, à la présidence () . Pour le Cema des Fds-ci, c'est une belle image qui démontre que la guerre est finie . Pour conclure, l'orateur a énuméré les grands acquis de l'accord de Ouagadougou (mis en place du CCI, suppression de la zone de confiance) et a invité tous les sceptiques à y adhérer.
Le Cema des Fds-Fn, le général Bakayoko, succédant à son homologue des Fds-ci, a, en quelque sorte, donné aux politiques et à ses frères d'armes de mieux comprendre les attentes de ses hommes face à l'Apo. L'accord politique de Ouagadougou est l'ultime pas vers la paix . Plus explicite, le général Bakayoko d'ajouter que : Il (l'Apo) exprime la volonté des ex-belligérants à mettre fin définitivement à la guerre . Et de conclure au nom de ses frères des FDS-FN qu'ils réitèrent leur ferme engagement et de façon irréversible à appliquer intégralement l'accord politique de Ouagadougou . Les politiques en appui
Autres allocutions, même message, même contenu. Celle du Premier ministre Guillaume Soro. Pour le leader des Forces nouvelles, il est heureux de ?'voir tous les militaires ensemble''. C'est pourquoi, il dira que l'accord est allé plus loin que tous les autres'', se référant aux derniers accords signés sous les auspices de la communauté internationale. Mais par sa substance même, alliant des vertus telles ?'le respect'', la ?'considération'' d'autrui et l'humilité, l'Accord de Ouagadougou ouvre la voie au retour à la paix. Pour le chef du gouvernement, ?'il n'y a plus d'autre solution'' en dehors de cet accord. Mieux, a-t-il dit, ?'Nous ne sommes plus prêts à mettre face à face nos deux armées''. Le chef de l'Etat, intervenant en dernières instances, s'est essayé à décrypter l'accord politique de Ouagadougou, en sa composante militaire. L'exercice de clarifications était d'autant plus opportun que, à en croire le chef de l'Etat, les rumeurs et fausses interprétations de l'accord de Ouagadougou ont déjà commencé à produire des effets néfastes. La première équivoque que M. Gbagbo devait ainsi lever est celle des arriérés de primes des soldats. Ces primes, selon le président Gbagbo, coûtent à l'Etat ivoirien, chaque année entre 50 et 68 milliards. Mais parce qu'elles ne sont pas prévues, justifie-t-il, les primes arrivent en retard''. Gbagbo, pour clore ce sujet, rassurera les militaires ?'que les primes dues seront payées''. L'autre point abordé par le chef de l'Etat est celui concernant les grades des Fafn. Beaucoup de bruits ont couru sur la question. Pour Gbagbo, rassurant les militaires, le Premier ministre et le ministre de la Défense auront conformément à ses consignes à étudier la question. En vue de lui faire des propositions. Cependant, a-t-il rappelé, le plus urgent est la réunification du pays. Concernant l'application de l'accord de l'Ouagadougou, Laurent Gbagbo s'est voulu optimiste. La différence entre tous les accords est que celui de Ouaga est de nous ?mêmes , a-t-il soutenu. C'est le premier des accords qui a été conçu et exécuté par les Ivoiriens. Au total, la rencontre d'hier a permis surtout de dissiper les rumeurs et de lever les équivoques sur la sincérité des uns et des autres.



D. S.

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